Les militaires français restent vigilants en Côte d’Ivoire

Par Romain Rosso / lexpress.fr

Pour l’instant, la France estime que la crise ivoirienne reste de nature institutionnelle. Les soldats français de la Force Licorne, présents à Abidjan, ont toutefois pris des « mesures de vigilance ».

Vigilance. C’est le terme employé par le président de la République, Nicolas Sarkozy, depuis l’Inde, concernant la situation des ressortissants français, alors que la Côte d’Ivoire traverse une crise institutionnelle sans précédent. Des « mesures de vigilances » ont donc été prises, tant du côté de l’ambassade de France (le lycée français est fermé), que des militaires de la Force Licorne, présents à Abidjan.

« Un dispositif est prêt, mais aucune raison objective ne nécessite de le déclencher. Au contraire, ce serait envoyer un très mauvais signe que de déclencher quoi que ce soit », indique une source proche du dossier. A l’état-major des armées, on fait l’analyse que, pour l’instant et malgré les violences qui ont provoqué de nombreux morts, l’affrontement entre les deux nouveaux présidents du pays, Alassane Ouattara et Laurent Gbagbo, est d’ordre constitutionnel, donc politique.

Depuis le début du processus électoral, les quelque 900 soldats français de Licorne, qui agissent depuis 2002 en soutien à l’Onuci, sont tous stationnés dans la capitale ivoirienne. Les missions normales (principalement des entraînements et des patrouilles avec l’Onuci et l’armée ivoirienne) ont été ajournées le temps de l’élection. Avant le scrutin, les gendarmes mobiles ont effectué des exercices de formation au profit des cadres des unités spécialisées ivoiriennes (police, gendarmerie) à la gestion des foules.

Le niveau de sécurité actuel ne fait pas craindre à l’état-major des débordements. En novembre 2004, près de 8000 ressortissants français avaient dû être rapatriés en urgence. Par ailleurs, on relève que la population expatriée (15 000 personnes) n’est pas la même qu’il y a six ans, composée davantage de cadres de grands groupes et de moins de familles. Il serait donc plus facile de les exfiltrer si la situation l’exigeait.

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