Laurent Gbagbo: chronique d’une mort annoncée

Pris la main dans le pot de confiture, Laurent Gbagbo l’obscurantiste autocrate, se cache derrière l’alibi nationaliste et une souveraineté de pacotille, pour mousser. Il est étonnant, aujourd’hui, de voir le président sortant de la Côte d’Ivoire se cramponner au pouvoir. Le pays sera axphyxié dans un mois tout au plus. De deux choses l’une, soit Laurent Gbagbo est témérire, soit il est fou….du pouvoir avec à la clé, la détestation de son propre pays. A défaut, troisième explication, il se fout royalement des Ivoitiens. Ambiance.

Le nombre de nigauds et zélateurs qui ne comprennent rien en matière de relations internationales se fourvoient lamentablement avec un pouvoir en agonie, qui ne pourra pas tenir au-delà d’un mois tout au plus. Le « pauvre » pays qui, aujourd’hui, chaque jour de plus que Laurent Gbagbo reste en poste, voit s’éloigner dangereusement la perspective d’un allègement de sa dette de trois milliards de dollars car le Fonds monétaire international ne travaille pas avec les gouvernements non reconnus par l’Onu. Aux chrétiens je dis : le Très-Haut est un Dieu de justice et non l’inverse. Aux dernières nouvelles, isolé, il tend la main et veut discuter avec le camp Ouattara…

La filière cacao est entrain de payer au prix fort, cette cacophonie. Les opérateurs économiques vont indubitablement se retourner contre le pouvoir de Gbagbo. Au niveau des taxes, une grave interrogation titille ces derniers : à qui vont-ils payer leurs impôts ? Aujourd’hui, contrairement aux affirmations des uns et des autres, Laurent Gbagbo et son entourage gardent essentiellement le contrôle des bâtiments officiels avec le soutien de l’armée ivoirienne. C’est tout. Peut-on alors prétendre qu’on est à la tête d’un pays ? Probablement pas.

Alassane Dramane Ouattara, fort du soutien de la communauté internationale vient de mettre un véritable coup d’arrêt aux agissements du président sortant, notamment sur les finances de la Côte d’Ivoire, et sur la diplomatie sans lesquelles, aucun pouvoir ne peut subsister, à défaut de se croire à l’abri de tout. Ceci va se poser avec acuité, nonobstant la manière cavalière avec laquelle le pouvoir en place gère ses militaires et ses fonctionnaires. Le président élu vient de prendre certaines mesures fortes qui mettent à mal les salmigondis hypocrites qui tendent à faire croire que la Côte d’Ivoire est victime d’un complot alors que c’est simplement son chef autoproclamé qui est visé, qui est le problème, et non le peuple.

En mettant à profit la reconnaissance mondiale dont il jouit, Alassane Dramane Ouattara vient de prendre certaines mesures fortes qui ne trompent pas. Contrairement à Laurent Gbagbo, qui avait gagné l’élection présidentielle de 2000 face au Général Guei qui s’accrochait au pouvoir, Ouattara n’a pas demandé à ses supporters de venir manifester dans la rue. Il préserve ainsi la paix sociale, sûr évidemment de son fait.

Sur le plan du Trésor public ivoirien, qui détient un compte à la Banque Centrale des Etats d’Afrique de l’Ouest (BCEAO) pour ses transactions financières importantes, c’est plié, il ne pourra plus jouir de liquidité ou de décaissement. Explication : le découvert qui permet à l’Etat de disposer de liquidité afin de faire face à ses engagements financiers subit un coup d’arrêt à la demande du président Alassane Dramane Ouattara. Désargenté, comment le pouvoir Gbagbo pourra-t-il encore payer ses fonctionnaires, ses militaires et assimilés ? Seul Confucius a la réponse où il se trouve à quatre étages sous terre.

Sur le plan diplomatique, il faut savoir que tous les agents des ambassades et des délégations permanentes dans les Institutions internationales bénéficient de l’immunité et jouissent de ce qu’on nomme l’extraterritorialité. Alassane Dramane Ouattara vient de mettre fin aux fonctions de plusieurs ambassadeurs, en nommant d’autres : France, Belgique et Bénélux, Etats-Unis, Grande Bretagne… Ces derniers ne peuvent que quitter ces pays, à moins de devenir des sans-papiers. En ceci, Laurent Gbagbo ne peut rien y faire dans la mesure où ces révocations sont avalisées par ces pays occidentaux et par conséquent, de son côté, il ne peut nommer personne à la place puisque, aucun Gouvernement sus-nommé, n’accordera aucune accréditation à ces ambassadeurs.

Sur le plan national, contrairement aux biscotos (biscoteaux) que tentent de montrer les zélateurs du président sortant, c’est plutôt la panique qui gagne. En son palais-Golf-hôtel d’Abidjan, Alassane Ouattara -privé de l’usufruit sur le palais officiel et des biens de l’Etat-, passez-moi l’expression, enregistre au fil des jours, des ralliements de taille et insoupçonnables. Discrètement dit-on, des militaires hauts gradés et des personnalités politiques viennent lui faire allégeance. Alassane Dramane Ouattara est bel et bien le nouveau président ivoirien. Ils ont tout compris, ceux qui se rallient et ne souhaitent pas rester proche d’un pouvoir inexistant, en agonie…

>>>Allain Jules

agoravox.fr

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