En Côte d’Ivoire l’ONU dénonce des exactions massives

Le Haut commissaire des droits de l’homme de l’ONU fait état de violations « massives » des droits de la personne en Côte d’Ivoire.

Selon Navi Pillay, plus de 50 personnes sont mortes et 200 autres ont été blessées dans les violences des trois derniers jours.

Le Haut commissaire dit aussi s’inquiéter de nombreux témoignages sur des enlèvements de « centaines de victimes et membres de leurs familles » par les forces de sécurité fidèles au président sortant Laurent Gbagbo.

Le bilan des victimes de l’ONU est donc plus lourd que les bilans faits sur place, qui parlent de 11 à 30 morts depuis jeudi au terme d’affrontements entre les partisans du président sortant et ceux de son rival Alassane Ouattara, qui revendiquent tous deux la présidence du pays.

Laurent Gbagbo a été déclaré vainqueur de l’élection présidentielle par la Cour constitutionnelle, dirigée par un de ses alliés. La communauté internationale considère qu’Alassane Ouattara a remporté l’élection. Depuis, la Côte d’Ivoire est plongée dans une crise politique ponctuée d’affrontements.

Jeudi dernier, les forces de sécurité fidèles à Gbagbo ont tiré à balles réelles pour réprimer des manifestations de rue de partisans de Ouattara. Les alliés de Gbagbo ont affirmé que certains manifestants étaient armés et ont fait état d’un bilan de 20 morts, dont 10 membres des forces de sécurité.

La communauté internationale s’impatiente

Pendant ce temps, la pression montre toujours sur Laurent Gbagbo pour qu’il cède le pouvoir à Alassane Ouattara.

La ministre française des Affaires étrangères, Michèle Alliot-Marie, a déclaré que le président sortant « n’a plus aucune compétence et aucun pouvoir [et qu’il] n’a plus aujourd’hui les moyens de discuter avec l’extérieur »

« Il lui revient dans les heures qui viennent de faire un choix : est-ce qu’il va être quelqu’un qui restera dans l’Histoire comme un démocrate […] ou est-ce quelqu’un qui va laisser l’image de celui qui aura fait tirer sur des Ivoiriens ? », a-t-elle poursuivi.

Mme Alliot-Marie a également jugé que l’appel de Gbagbo au retrait de la Côte d’Ivoire des forces de l’ONU et du contingent français n’avait « aucun sens ». Cette demande avait été rejetée catégoriquement samedi par le secrétaire général des Nations unies, Ban Ki-moon.

Pour leur part, les États-Unis ont dit être prêts à « imposer des sanctions ciblées » contre Laurent Gbagbo, sa famille immédiate et ses proches s’il continuait « à revendiquer illégitimement le pouvoir », selon le porte-parole du département d’État, Philip Crowley.

Washington a par ailleurs annoncé dimanche avoir ordonné aux employés non essentiels de l’ambassade américaine en Côte d’Ivoire et à leurs familles de quitter le pays.

Le département d’État dit avoir pris cette décision en raison de la « détérioration de la situation politique et sécuritaire » à Abidjan et par un « sentiment antioccidental croissant » en Côte d’Ivoire.

Le Canada a de son côté joint sa voix à celle de la communauté internationale pour réclamer le départ de Laurent Gbagbo.

Dans un communiqué, le ministère des Affaires étrangères l’accuse d’être responsable de la crise qui secoue le pays depuis l’élection présidentielle et l’appelle à céder immédiatement le pouvoir à Alassane Ouattara.

Le Canada menace Laurent Gbagbo, sa famille et son entourage de restrictions de voyage et de sanctions économiques en cas de refus.

Radio-Canada.ca avec
Agence France Presse et Reuters

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