Bédié appelle Gbagbo à quitter le pouvoir, et l’armée à « faire allégeance » à Ouattara

DÉCLARATION – DU PRÉSIDENT HENRI KONAN BÉDIÉ

Face à la volonté de confiscation du pouvoir d’Etat par Laurent Gbagbo, le président de la Conférence des présidents du Rhdp, le président Henri Konan Bédié, depuis l’hôtel du golf, sort de sa réserve, invite le candidat malheureux du 2e tour de la présidentielle du 28 novembre dernier à se plier aux résultats des urnes puis demande aux Forces de défense et de sécurité de cesser tout soutien à Laurent Gbagbo et de faire allégeance au président démocratiquement élu, Alassane Ouattara, non sans inviter le peuple de Côte d’Ivoire à demeurer mobilisé jusqu’au retour de la paix.

Depuis le deuxième tour du scrutin présidentiel en date du 28 Novembre 2010, qui a vu l’élection démocratique de Monsieur Alassane Ouattara, notre pays est confronté à une grave crise, du seul fait de la volonté de confiscation du pouvoir d’Etat par Monsieur Laurent Gbagbo.

Devant une telle situation où se jouent l’avenir même du pays ainsi que celui de nos enfants, je voudrais au nom de la paix et du droit à la vie qu’a chaque citoyen de Côte d’Ivoire, m’adresser à tous les responsables de cette impasse politique et les inviter à la raison et à un supplément d’âme salvateur.

Ce faisant, je voudrais d’abord et avant toute chose, réaffirmer mon soutien total au nouveau Président de la République de Côte d’Ivoire, SEM Alassane Ouattara.

J’appelle ensuite les Ivoiriens à rester mobilisés pour que l’élection de Monsieur Alassane Ouattara, reconnue par le monde entier, soit respectée et que personne ne puisse mépriser la volonté du peuple et confisquer le pouvoir d’Etat.

Je voudrais rappeler, ayant assumé moi-même les charges de Président de la République, que j’ai su m’effacer en 1999 lors du coup d’Etat, puis en 2000 lorsqu`on m’a interdit d’être candidat. Enfin, en Novembre dernier, lorsqu’il est apparu que je me trouvais en troisième position à l’issue du premier tour du scrutin, j’ai alors pris acte du verdict des urnes et je l’ai respecté et ce, par souci de servir la paix dans mon pays.

Je lance donc un appel solennel et pressant à mon frère Laurent Gbagbo, afin qu’il adopte une posture similaire en digne fils d’Afrique en reconnaissant la victoire de Monsieur Alassane Ouattara. L’histoire le lui revaudra.

En cette période difficile, je réaffirme que je demeure au côté de tous les Ivoiriens quelle que soit leur obédience politique. Car, aucune ambition politique ne peut s’accommoder de sacrifices inconsidérés de vies humaines.

Je demande aux Forces Armées Nationales (FDS) de reconnaître le verdict des urnes tel que proclamé par la Commission Electorale Indépendante (CEI) et certifié par le Représentant Spécial du Secrétaire Général des Nations Unies.

Je demande aux Forces Armées Nationales (FDS) de cesser tout soutien à Laurent Gbagbo et de faire allégeance au président démocratiquement élu, SEM Alassane Ouattara.

Je demande à la population de rester toujours mobilisée jusqu’au retour de la paix.

Fait à Abidjan, le 19 décembre 2010

Henri Konan BEDIE

Commentaires Facebook

Les commentaires sont fermés.