Violences post électorales / Sur les traces de charniers évoqués à Abidjan

Par Jonas BAIKEH in Soir Info

Des informations récurrentes ont fait état, ces dernières quarante huit heures, de l’existence à Abidjan, à N’Dotré, dans la commune d’Abobo où à Yopougon, d’un charnier d’une soixantaine de personnes. Notre équipe de reportage qui s’est mise, hier 20 décembre 2010, dans la matinée, sur les traces de ces prétendus charniers est retournée « bredouille » à sa base. Sans disposer d’informations suffisantes et précises sur le lieu exact de ces tueries massives, nous avons avant d’entamer nos investigations, interrogé la section nationale de la Croix rouge. « Nous n’avons pas d’informations sur cette histoire. Nous n’avons rien à dire sur ce sujet », nous a-t-on répondu. Pour sa part, l’Opération des nations unies en Côte d’Ivoire (Onuci) n’a pu « certifier » ces massacres. « Interrogé sur l’existence d’un éventuel « charnier » non loin d’Abidjan, le Représentant spécial a répondu que l’Onuci avait reçu des informations et qu’elle continuait jusqu’ici d’essayer de se rendre sur les lieux malgré les tentatives de blocage des Forces de défense et de sécurité (Fds) », note le compte-rendu du point de presse animé hier 20 décembre 2010 par Young Jin-Choi.

N’empêche, nous nous sommes lancés sur le terrain. Au Pk 18, où nous sommes arrivés peu avant 10h, la majorité des personnes que nous avons interrogée s’est dit surprise d’entendre qu’il y avait de telles choses dans leur environnement. En un mot, elles n’ont pas confirmer l’existence de morts massives dans leur périmètre. Nous progressons vers le quartier dénommé « Agripac ». Ici, les habitants sont dubitatifs sur la présence d’une telle présence même s’ils disent avoir entendu des tirs nourris jeudi dernier et des jours suivants. « Un charnier ici, vraiment je ne saurai le confirmer puisque je l’ai pas vu de mes yeux. C’est sur une chaîne de radio occidentale que j’ai en entendu parler. Est-ce que cela existe, je ne peux rien dire », ont-ils laissé entendre. Même son de cloche pour Amichia N. qui tient un restaurant à N’Dotré. Nous poursuivons nos investigations et nous repérons un débit de boisson frelatée communément appelé « bandjidrôme » bien fréquenté. Nous nouons le contact avec des consommateurs avec qui nous avons échangé longuement. Eux non plus, n’ont pu nous situer sur l’existence d’un charnier dans leur zone. Après avoir pris congé de ceux-ci, nous empruntons la voie qui mène à Yopougon et qui passe par la Maison d’arrêt et de correction d’Abidjan (Maca). Les différentes personnes que nous avons interrogées sur ce tronçon, spécialement à la la lisière de la forêt du Banco, n’ont pu nous nous édifier sur un pareil massacre, notamment en ces lieux. Notons enfin que sur cette question, le ministre ivoirien de l’Intérieur, Émile Guirieoulou a démenti l’existence d’un charnier, au cours d’une conférence de presse, hier après midi, au Plateau.

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