ALERTE COTE D’IVOIRE: Appel à tous les démocrates ivoiriens et du monde

Dr Martial Joseph AHIPEAUD

ALERTE COTE D’IVOIRE: APPEL A TOUS LES DEMOCRATES IVOIRIENS ET DU MONDE

La situation dans notre pays est en train de sortir du cadre de la politique normale. Les derniers développements ne peuvent pas nous laisser sans réagir. Car, à un moment de l’existence d’un homme ou d’une communauté, se taire, c’est être complice de ce qui va arriver. Et agir comme Ponce Pilate en se lavant les mains du sang d’innocentes personnes, est criminel.

Les 31 Octobre et le 28 Novembre, le peuple ivoirien a été amené à voter. Son choix s’est porté sur le candidat d’une coalition qui a su jouer le report des voix. Les représentants du candidat sortant, ont physiquement empêché le Président de l’Organe organisateur du processus électoral, la CEI, de proclamer les résultats. Le Conseil Constitutionnel, sous ce prétexte, a cru bon le faire en annulant les résultats de 9 régions sur la base qu’il aurait eu fraude, pour donner vainqueur le candidat sortant. Demain, si je suis candidat contre un poulain du Président du Conseil Constitutionnel, annulera t-il mes suffrages pour donner gagnant son protégé si celui-ci affirme que j’ai fraudé ? C’est pour prévenir ce genre d’abus que le Code Electoral, en son article 64, stipule clairement que « dans le cas où le Conseil constitutionnel constate des irrégularités graves de nature à entacher la sincérité du scrutin et à en affecter le résultat d’ensemble, il prononce l’annulation de l’élection. » Si fraudes et violences il y a eu dans les zones de la rébellion et dans le V Baoulé, la sincérité du scrutin est engagée et le résultat d’ensemble affecté. Donc conclusion : il y a annulation pure et simple du scrutin. Voila le droit, c’est là la Loi de la République. En refusant de dire la Loi, le Conseil Constitutionnel est responsable de la situation chaotique que vit notre pays. Et pour cela, j’affirme que je ne suis pas d’accord.

Le Conseil Constitutionnel pouvait même dire que les causes qui sont à la base de la fraude, à savoir l’existence de fait de deux Etats et l’incapacité pour l’Etat de Côte d’Ivoire de protéger les citoyens dans les régions incriminées impose au préalable le règlement de ce dysfonctionnement avant d’organiser une nouvelle élection. On aurait pu comprendre cela. Mais annuler le scrutin dans la moitié des régions du pays pour donner gagnant un autre, c’est de la sorcellerie juridique. Le Conseil Constitutionnel n’est pas au-dessus de la Loi, encore moins de la Constitution. Or la République, sa souveraineté et son unité, repose sur la Constitution et la Constitution est fondée sur le principe de l’Election. Or donc, il ne pourrait y avoir de République souveraine et unie sans l’élection qui la fonde. Le Conseil Constitutionnel a détruit les fondations de la République pour laisser la place à l’imposture, l’arbitraire, la Loi de la force contre la force de la Loi. Et cela, je ne peux l’accepter.

Les élections ne doivent pas être une occasion en or pour faire couler le sang et créer le chaos planifié. Il est lâche d’attaquer les lieux de cultes en cagoule. Ce n’est pas là la République! Il est ignoble, dans les quartiers de la Ville d’Abidjan, de marquer les maisons de signes distinctifs pour appeler au meurtre nuitamment comme c’est le cas en ce moment, sous le couvre-feu. Ce n’est pas là la République! Il est criminel de conduire toute une jeunesse à appeler l’esprit de mort sur leur personne alors que soi-même ne sera aucunement exposé. Ce n’est pas là la bravoure, encore moins la République! Il est inadmissible que le pays soit sur la route de la guerre civile et que je ne sois pas capable de lever le moindre doigt pour dénoncer et agir pour la paix.

Face à une dérive périlleuse vers l’abîme et la désolation, j’affirme haut et fort, ici et maintenant que je ne suis pas d’accord ! Je ne suis pas d’accord que le libre choix de chacun devienne un ticket pour la mort, l’assassinat, le génocide ; Je ne suis pas d’accord que des populations soient massacrées alors qu’on dit être la République !

Je ne suis pas d’accord que la Terre de mon pays soit autant souillée par le sang de ses fils et filles !

Je ne suis pas d’accord que les Forces Armées Nationales de Côte d’Ivoire assistent, sans rien dire, aux meurtres de son peuple, par des bandes armées devenues folles. Ce n’est pas là la République ! Car leur rôle reste la protection des biens et des personnes et non l’assistance, à la Ponce Pilate, au meurtre des citoyens et à la décapitation de l’Etat, à sa disparition ! Le fascisme est en marche. Et nous sommes sur la route de la guerre civile effroyable. Je ne saurai l’accepter.

Je ne suis pas d’accord que le peuple de Côte d’Ivoire ait été piégé pour justifier son génocide puisqu’on lui a fait croire que la Démocratie devrait déboucher sur la paix et la prospérité commune et qu’aujourd’hui, devant les violations des droits de l’homme et l’appel au pogrom collectif, la Communauté Internationale ne tienne que des discours. Je la tiens pour responsable de ce qui se passera dans les jours à venir dans notre pays. Elle n’aura aucune excuse. Elle est suffisamment vigilante pour ne pas tomber dans le jeu de la manipulation au moment où des tueurs encagoulés terrorisent le peuple ivoirien. Cela est inacceptable !

On ne peut pas appeler la Jeunesse d’un pays à se donner la mort et instrumentaliser la violence pour ensuite affirmer qu’on est pour la paix et la démocratie. Etre pour la paix et la démocratie, c’est avant tout appliquer l’article 31 de la constitution qui dit que « La souveraineté appartient au peuple. Aucune section du peuple ni aucun individu ne peut s’en attribuer l’exercice.». Construire la démocratie est un long processus et ne saurait se limiter à une défaite. Cette crise nous a prouvé que les Lois et institutions n’ont de valeurs que celles des hommes qui en ont la charge. La lutte doit continuer car La Côte d’Ivoire est au-dessus de tous et doit survivre à nos egos et passions ! De grâce !

Camarades Démocrates de notre pays et du Monde, Jeunes et Aînés, Civils comme Vaillants Soldats, nous pouvons encore rattraper le temps et dire Non et agir pour ne pas faire de la Côte d’Ivoire un autre Rwanda. Ceci est contraire au combat mené depuis 1990.

C’est pour cela que j’appelle les Ivoiriens refusant la guerre et le fascisme à se mobiliser pour faire barrage à cette dérive. J’appelle les Jeunes à faire le bilan de cette décennie manquée et de prendre une résolution qui est de faire en sorte que celle qui commence sera celle du bond démocratique et du développement par une génération qui s’est sacrifiée pour rendre réelle son rêve d’une Nation Unie et Débout. La Cause, ce n’est pas se faire tuer pour un Homme mais se battre pour faire triompher nos valeurs de Liberté, d’Intégrité et de Travail, non la tricherie et le mensonge. J’appelle les FANCI à empêcher les meurtres des populations civiles car chaque goutte de sang de leur concitoyen qui coule est une tache rouge sur leur conscience. Je les invite à ne reconnaitre que l’Autorité issue de l’élection qui fonde la République.

C’est pour cela que j’appelle la Communauté Internationale à prévenir le déclenchement d’une guerre civile aux conséquences incalculables. Bavarder ne ramènera pas les morts en cascade, y compris ceux qui sont illuminés par la haine! C’est maintenant qu’il faut agir car Demain risque d’être trop tard !

Vive la République Une et Indivisible
Vive la Côte d’Ivoire, O Terre d’Espérance
Vive le Vaillant Peuple Ivoirien épris de Justice et de Paix

Le 21 Décembre 2010

Dr Martial Joseph AHIPEAUD
(Président de l’UDL, Enseignant- Ecrivain et Fondateur 1er Secrétaire General de la FESCI)
www.udl-ci.com

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