Le Cdt Chérif Ousmane (Papa Guépard) aux FANCI: “Gbagbo va vous abandonner”

Le commandant du groupement d’instruction 3 des Forces armées des Forces nouvelles (FaFn), Chérif Ousmane, était l’invité de la Télévision Notre Patrie « TVNP», le dimanche 26 décembre 2010. Il en a profité pour lancer un appel à ses frères Fds. Nous vous proposons de larges extraits de son intervention.

Il est 20h45mn, lorsque le Cdt Chérif fait son entré dans le studio de la TVNP, en tenue civile. C’est un homme jovial et serein qui prend la parole. «Il n’est jamais trop tard pour bien faire, comme le dit l’adage. Je suis là pour souhaiter joyeuse fête de noël à tous nos enfants et nos parents chrétiens. Aussi, mes pensées vont vers tous nos blessés et tous les malades. Je voudrais leur souhaiter prompt rétablissement. D’habitude nous organisons un arbre de noël, mais compte tenu de la situation post-électorale, nous l’avons suspendu tout en espérant qu’elle va très rapidement s’améliorer pour qu’on puisse organiser  »un baobab » de noël pour satisfaire le maximum d’enfants. (…) Ceux qui ont pu lire entre les lignes, savaient que Gbagbo refuserait de perdre les élections et de partir. Aujourd’hui le constat est là. On entend par-ci par-là ; que la Côte d’Ivoire a deux présidents. Je dis non. Tout le monde le sais, il y a un seul président qui est reconnu par toutes les instances : c’est son Excellence Alassane Dramane Ouattara. (…) Comprenez que le nouveau ministre de la Défense, par ailleurs Premier ministre de Côte d’Ivoire, qui n’est autre que Guillaume Soro, a demandé qu’on aille faire allégeance au nouveau président de la République, son Excellence Alassane Dramane Ouattara. A partir de ce moment, nous sommes à la disposition de la légitimité reconnue par la communauté nationale et internationale, donc nous attendons les instructions car nous nous considérons comme des forces républicaines aujourd’hui. (…) Chers frères Fds, vous avez été à un moment donné une armée forte, défendant Gbagbo. Mais aujourd’hui, comprenez que la cause est perdue pour M. Gbagbo qui ne représente plus rien, il n’est peut-être pas mieux que vous. Vous-même, vous avez voté Ado à plus de 70%. Je pense qu’à un certain moment de la vie, il faut savoir pourquoi nous nous battons. Dans tous les cas, Gbagbo a perdu les élections. Il fallait s’attendre que Gbagbo parte un jour avec toutes les casseroles pleines de bruits qu’il traîne: le charnier de Yopougon, les affaires Jean Hélène, Guy-André Kieffer, déchets toxiques, café-cacao. Vous qui êtes dans la brousse sur les lignes de front, pensez à vos enfants, à vos femmes, à vos familles qui sont fatigués comme d’ailleurs tous les Ivoiriens. Vous allez mourir et M. Gbagbo n’aura pas le temps de vous enterrer car il va partir dans les heures ou jours à venir. Comprenez que vous ne pouvez rien contre les FaFn-CI, contre l’ONU et en général contre la communauté internationale. Gbagbo est méchant et il veut vous entraîner avec lui, pour ceux qui vont vivre bien sûr, au TPI. Ceux qui vont mourir, doivent comprendre que ceux qui sont morts avant eux, leurs parents n’ont rien eu. Blé Goudé, les deux femmes de Gbagbo et son entourage sont sous sanction. On est parti de trois personnes sanctionnées pour atteindre 19 personnes, peut-être il veut que, vous soyez nombreux à être avec lui en prison. Quelle dignité Gbagbo vous accorde-t-il quand il recrute les miliciens, les mercenaires libériens et angolais pour tuer vos frères ? Quand il recrute des jeunes par vagues de 50 depuis quelques semaines et qu’il forme dans un centre de formation qu’on appelle Akakro ? De toute façon, au sein de l’armée régulière ivoirienne, nous nous connaissons, on sait qui fait quoi et qui peut faire quoi. Il est grand temps pour vous, de vous mettre à la disposition du nouveau président élu pour éviter à la Côte d’Ivoire une autre guerre. Chers frères, mettons-nous tous à la disposition du président démocratiquement élu pour permettre à la Côte d’Ivoire d’avancer pour le bonheur de tous. Gbagbo pense que c’est vous qui le soutenez, montrons-lui le contraire. Les Fds qui accepteront de se mettre à la disposition du président de Côte d’Ivoire, son Excellence Alassane Ouattara, seront considérés comme républicains. Lors du face-à-face télévisé, le président Alassane Ouattara a dit Gbagbo :  »Tu m’appelles M. le Premier ministre, alors que dehors tu m’appelles par mon nom, soyons sincères avec les Ivoiriens. » J’ai compris tout de suite que Gbagbo n’est pas sincère ; il ya ce qu’il dit et ce qu’il fait. Chers frères Fds, M. Gbagbo va vous conduire sur un chemin et va ensuite vous abandonner et retenez que, quoi qu’il en soit, Gbagbo partira et vous resterez là comme militaire de Côte d’Ivoire…»

Propos recueillis par G.L.
(Correspondance particulière)

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