Atmosphère anti-Gbagbo dans les casernes (DÉCLARATION de militaires)

REUTERS/Luc Gnago

DÉCLARATION DES FORCES DE DÉFENSE ET DE SÉCURITÉ LOYALISTES DES INSTITUTIONS DE LA RÉPUBLIQUE DE COTE D’IVOIRE ET DU PRÉSIDENT, SON EXCELLENCE ALASSANE DRAMANE OUATTARA

Nous, Forces de Défenses et de Sécurité saluons toute la population ivoirienne, du nord au sud de l’est à l’ouest avec une pensée particulière à tous ceux qui ont perdu la vie ou ont souffert et continuent de souffrir dans ce qui convient aujourd’hui d’appeler une tentative de coup d’état opérée par Monsieur Laurent GBAGBO l’ancien président de la République de Côte d’Ivoire et quelques militants de son partis vêtus en treillis.

Mesdames et messieurs, les forces de défense et de sécurité de Côte d’Ivoire comme vous avez pu le constater ont pris une part très active à ces élections qui ont suscité un réel espoir à tous les habitants du pays qui voyaient en cette voie, la fin de toutes les souffrances du moins celles qui étaient causées par huit années de vie tumultueuse de ni paix ni guerre. Redéployés sur l’ensemble du pays les FDS avaient pour mission de veiller au bon déroulement du scrutin en assurant la sécurité de tous ceux qui devaient prendre part au vote. Il faut dire que dans cette mission, les FDS ont travaillé dans le cadre du Centre de Commandement Intégré (CCI), en collaboration avec les Forces Nouvelles qui étaient déployées dans la zone gouvernementale avec deux mille éléments. Comme au premier tour, la mission s’est déroulée normalement jusque dans la soirée du second tour, juste après la fermeture des bureaux de vote.

Tout s’est gâté lorsque les premiers résultats du comptage manuel ont commencé à tomber. Contre toute attente, le CCI a été dissout et toutes les FDS ont été immédiatement rappelées alors même que les éléments des Forces Nouvelles étaient encore présents à nos cotés. Comme explication, l’on a fait croire que cette dissolution était le fait des Forces Nouvelles qui donnaient quarante-huit heures au FDS pour quitter leur zone. Bien entendu, cette information était pour nous surprenante car nous suivions toutes les opérations par PC radio et jusque-là, tout se passait très bien. Ensuite, les Forces Nouvelles qui avaient leurs éléments parmi nous ne pouvaient s’adonner à ce jeu que rien ne justifiait. Le Premier Ministre était également à Abidjan et pouvait en ce moment-là, souffrir de l’inconduite de ses éléments.

Depuis donc cette soirée du 28 novembre 2010, se sont déroulés des événements que nous connaissons tous et qui se sont aggravés avec la marche pour l’installation des autorités légitimement élues dans leurs bureaux officiels. La note macabre de ces événements s’est encore noircie après la marche car des individus sont tirés de leur sommeille sous prétexte qu’ils sont des activistes du RHDP identifiés pendant la campagne électorale et abattus sous le couvre-feu.

Face à de telles exactions qui créent de plus en plus la méfiance entre les populations et les Forces qu’elles ont mandatés pour assurer leur protection, il s’est avéré nécessaire que les FDS, conscientes de leur statut républicain prennent position et éclaircissent l’opinion nationale et internationale sur un certain nombre de points.

1/ Depuis les élections du second tour, les Forces de Défense et de Sécurité n’ont reçu dans leur grande majorité, aucune instruction particulière. Bien entendu, certains éléments de la Gendarmerie, de la police et de la garde républicaine dans leurs habits de militants, ont pris d’assaut les poudrières et réduisent au silence tous les autres qui n’ont pas d’armes. Vous constaterez d’ailleurs en parcourant les rues d’Abidjan que seules quelques patrouilles en armes sillonnent dans des véhicules. La grande majorité se retrouve au bureau à ne rien faire. Les barbaries qui sont perpétrées dans les quartiers d’Abidjan et des villes de l’intérieur sont bel et bien le fait des partisans en treillis de Monsieur Laurent GBAGBO, de mercenaires libériens pour la plupart et angolais qui logent à l’intérieur du palais présidentiel du Plateau transformé en poudrière, de même que des miliciens dont le plus grand groupe est le GPP qui se localise à Yopougon Niangon. Tout le monde peut témoigner de leur présence au terminus 27 où ils se livrent à un entrainement militaire et tirent des coups de feu très constants les nuits.

2/ Les Généraux, chefs d’Etat-major et Commandants d’unité autour de Monsieur GBAGBO ne représentent en rien la position des FDS. Ils ne défendent que leurs propres intérêts. C’est d’ailleurs ce à quoi faisait allusion l’ancien Président Laurent GBAGBO dans son fameux slogan « si je tombe vous tombez ».

3/ Dès que la situation a commencé à se dégrader, les FDS loyalistes des Institutions et du Président élu son excellence Alassane OUATTARA ont pris les choses en main. Ainsi, plusieurs correspondances ont été faites à l’endroit de leurs collègues afin qu’ils prennent leur mal en patience, restent sur les rangs mais surtout identifient dans la discrétion totale les auteurs de barbaries contre les populations. S’il est vrai que le début a été difficile compte tenue de la méfiance qui régnait entre nous, aujourd’hui, nous pouvons nous réjouir car nous avons réussi à rallier un bon nombre de FDS qui sont décidés à répondre à l’appel du Chef de l’Etat le Président ALASSANE OUATTARA. Mais, nous continuons le travail et demandons aux uns et aux autres de se tenir prêts en cas de guerre bien que cette option soit la dernière envisagée par le nouveau Président élu.

4/ Nous disons clairement à Monsieur Laurent GBAGBO qu’il n’a pas gagné les élections contrairement à ce qu’il veut se faire croire à lui-même. Il ne convainc que ses partisans qui ont amassé des biens illégaux et pour qui la mort vaut mieux que revivre la galère sous un régime l’égale dans lequel tout sera contrôlé. N’ayant donc pas gagné les élections, il ne peut rester illégalement au palais encore moins continuer à utiliser la télévision et la radio ivoirienne pour faire un lavage de cerveau comme il le fait maintenant dans la préparation du génocide annoncé par BLE GOUDE. Elle est financée avec l’argent de tous les ivoiriens et par conséquent tous ont droit à la juste information.

5/ Enfin, si Monsieur Laurent GBAGBO veut la guerre, il l’aura. Mais, qu’il s’ache que nous ne risquerons jamais nos vies pour une cause aussi stupide dans la seule perspective de l’aider à tuer pour réussir son coup d’état. Que la communauté nationale et internationale le sache les FDS ne sont pas du côté de Laurent GBAGBO. Elles se tiennent prêtent à travailler sous les ordres du nouveau Président élu qui du reste, est le seul Chef Suprême des Armées. Mais, face à la menace des partisans armés le bon sens nous recommande de garder la discrétion en attendant le grand jour de la libération et les instructions du pouvoir légal.

Nous souhaitons encore plus de ralliement à la cause de la justice et de la vérité.

Merci mesdames et messieurs pour votre attention soutenue.
LE PORTE-PAROLE

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