Ouattara sonne la fin des discussions et exhorte Gbagbo à quitter le pouvoir

Les émissaires de la Cédéao et de l’Union africaine ne sont pas parvenus à faire plier Laurent Gabgbo, qui a appelé à la mise en place d’un comité d’évaluation du processus électoral. Une proposition rejetée par son rival Alassane Ouattara.

Les émissaires de la Communauté des États d’Afrique de l’Ouest (Cédéao) et de l’Union africaine (UA) vont quitter Abidjan sans avoir réussi à infléchir la position de Laurent Gbagbo. Le bras de fer engagé il y a maintenant plus d’un mois entre le président ivoirien sortant et son rival, Alassane Ouattara, se poursuit, laissant planer le risque d’une intervention militaire dans le pays.

« Laurent Gbagbo n’a pas accepté de quitter le pouvoir, affirme Pauline Simonet, envoyée spéciale de FRANCE 24 à Abidjan. Il réclame la mise en place d’un comité d’évaluation du processus électoral. De son côté, Alassane Ouattara vient de rejetter catégoriquement cette proposition. Selon lui, Laurent Gbagbo cherche simplement à gagner du temps et il ne veut pas lui donner une journée de plus. »

« Les discussions sont terminées, Laurent Gbagbo doit quitter le pouvoir », a déclaré Alassane Ouattara.

Au cours de l’après-midi, les présidents béninois, cap-verdien et sierra-léonais, mandatés par la Cédéao, et le Premier ministre kényan, dépêché par l’UA, se sont entretenus pendant près de deux heures avec Laurent Gbagbo. Ils ont ensuite rencontré Alassane Ouattara à l’hôtel du Golf, avant de se diriger à nouveau vers le palais présidentiel. « Ils doivent informer le président sortant du refus du camp d’Alassane Ouattara d’accepter la mise en place d’une commission d’évaluation du second tour de la présidentielle », précise Pauline Simonet.

« La balle est dans le camp de la Cédéao »

Les émissaires africains vont maintenant se rendre à Abuja, capitale du Nigeria, où ils sont attendus ce mardi pour rendre compte du résultat de ces discussions et du refus de Laurent Gbagbo de quitter le pouvoir au chef de l’État nigérian, Goodluck Jonathan, président en exercice de la Cédéao. « La balle est maintenant dans le camp de l’organisation ouest-africaine, indique Pauline Simonet. Elle va décider si, oui ou non, il est question d’envoyer une force d’interposition en Côte d’Ivoire. »

Le 28 décembre, un mois après le second tour de la présidentielle, la Cédéao a en effet menacé de recourir à la force « pour réaliser les aspirations du peuple ivoirien ». L’armée nigériane a indiqué le 31 décembre que les chefs des états-majors des pays membres de la Cédéao avaient finalisé leurs plans visant à renverser par la force Laurent Gbagbo, en cas d’échec des négociations.

Ce lundi, le camp d’Alassane Ouattara a répété être prêt à envisager une solution militaire. « Si Laurent Gbagbo ne donne pas son accord pour partir pacifiquement aujourd’hui, il ne reste à la Cédéao que l’option militaire, a indiqué à FRANCE 24 Guillaume Soro, le Premier ministre d’Alassane Ouattara. Mon gouvernement s’associera à toute initiative de recours à la force légitime pour instaurer la démocratie en Côte d’Ivoire. »

Les trois émissaires de la Cédéao s’étaient déjà rendus à Abidjan la semaine dernière pour demander à Laurent Gbagbo de quitter le pouvoir pacifiquement, mais n’avait pas obtenu de réponse claire. Ce lundi, l’UA avait envoyé en renfort le Premier ministre kényan, Raila Odinga. Celui-ci est l’un des premiers à avoir demandé le départ de Laurent Gbagbo et à avoir envisagé un recours à la force.

Par Alix LE BOURDON

FRANCE 24

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