LAURENT GBAGBO et/ou LE GACHIS IVOIRIEN

Par Waga AGOU Écrivain | Connectionivoirienne.net

(Si vous n’avez pas honte, ayez au moins pitié du peuple Ivoirien)

Le titre de cet article est le titre d’un livre que j’ai écrit il y’a quelque mois pour analyser toutes les manigances mises en place par monsieur Gbagbo pour rester indéfiniment au pouvoir tout en cherchant à apparaitre comme un démocrate.

Laurent Gbagbo ; un nom qui sonne dans les oreilles des ivoiriens depuis longtemps. Un nom qui dans le passé a été toujours associé au multipartisme. Car monsieur Gbagbo peut se targuer d’être le premier ivoirien à s’être ouvertement opposé au président Houphouët Boigny. On peut dénoncer à juste titre ce que monsieur Gbagbo a fait à notre pays de 2000 à 2010 mais on ne peut lui renier ce combat qu’il a mené dans les années 90. Chez nous on dit « même quand on n’aime pas le lièvre, il faut reconnaitre qu’il court vite ». Mais voilà, très vite le potentiel démocrate s’est transformé en dictateur en devenir. Commencer un combat c’est bien, mais savoir le terminer et surtout savoir quand est-ce que ça se termine c’est encore mieux. Et c’est ce que monsieur Gbagbo n’a pas pigé à cause ou grâce à son entourage qui n’a cessé de lui miroiter un soutien populaire qu’il n’a jamais eu. Parce qu’il a été le premier opposant au père de la nation, monsieur Gbagbo s’est senti investi d’une mission : celle de la libération et de la démocratisation de la Côte d’Ivoire. Mais très vite, ses déclarations par-ci et par là vont apprendre au peuple ivoirien que pour le fils de Mama, la démocratie c’est « Gbagbo au pouvoir » peu importe comment on y arrive et comment on s’y maintient.

Déjà en 1999, lorsque monsieur Bédié est victime du coup d’état, le démocrate Gbagbo a dit que c’était un coup d’état salutaire pour la démocratie. Les gens qui avaient suivi son parcours depuis les années 80 ont commencé à se poser des questions. Mais ce n’était qu’une mise en bouche. En 2000, monsieur Gbagbo s’est associé au général Guei avec l’aide du conseil constitutionnel (encore lui) pour invalider les candidatures de messieurs Bédié et Ouattara. C’était le seul et unique moyen pour lui de rêver s’asseoir un jour sur le fauteuil présidentiel. Le principe de multipartisme et de démocratie qu’il avait défendu jusque là, avait pris un sérieux coup de massue. Mais le pire était encore devant nous puisque le sang allait désormais couler. En octobre 2000, après les élections calamiteuses, monsieur Guei s’autoproclame président. Son allié Gbagbo appelle le peuple à descendre dans la rue. Des milliers de jeunes ivoiriens tombent sous les balles des forces de l’ordre et cela offre le pouvoir à monsieur Gbagbo qui s’est empressé de prêter serment alors que les corps étaient encore dans les rues d’Abidjan. Car pour lui, il y’avait un seul but : le pouvoir. Il est l’auteur de la célèbre phrase qui en dit long sur son état d’esprit « Mille morts à droite, mille morts à gauche, moi j’avance vers le pouvoir ». Pour celui qui avait milité pour le multipartisme en Côte d’Ivoire ça laisse à désirer. Mais bon passons.
Après cette parodie d’élection, l’appel des désormais opposants à organiser une vraie élection démocratique dans l’immédiat restera sans suite. C’est bien d’être démocrate, mais c’est encore mieux d’être conscient de son poids politique. Et monsieur Gbagbo a toujours su qu’il ne pouvait être élu en Côte d’Ivoire lors d’une élection vraiment transparente et démocratique. Alors, il avait commencé à revenir sur ses pas, c’est-à-dire renier son propre combat. Il a oublié que la seconde étape dans la vie d’un pays après le multipartisme, c’est la démocratie : c’est-à-dire des élections justes et transparentes à la suite desquelles le vainqueur est félicité par le perdant.

Après ce premier hold-up électoral, monsieur Gbagbo va tenter de réconcilier les ivoiriens par des gouvernements d’union nationale. Mais la démocratie pour laquelle il se battait avant n’aime pas les gouvernements d’union nationale. La démocratie impose un gagnant qui forme une équipe soudée autour de son programme et qui travaille pour le peuple. Alors que le partage du pouvoir, après une élection calamiteuse, consiste à partager entre les partis politiques le gâteau national en oubliant de facto le peuple et ses aspirations. C’est quelque chose qui ne marchera jamais ni en Afrique ni ailleurs. Les ivoiriens ont alors attrapé leurs cœurs en se disant que ce n’était pas la fin du monde, on allait voter en 2005 et monsieur Gbagbo perdrait surement et partirait.

Mais voilà que la guerre éclate en 2002 à cause de l’animosité qui s’était installé dans le pays. Un pays où il fallait avoir une pensée unique sinon se taire à jamais. Cette crise était une occasion rêvée pour monsieur Gbagbo et son clan. Désormais ils pouvaient s’enrichir sans rendre des comptes et en même temps retarder aussi longtemps que possible les élections. Personne n’aurait imaginé que le Gbagbo des années 1990 puisse rester au pouvoir pendant 5 années sans élections. Et surtout, personne n’a compris la caporalisation des médias d’état et surtout la RTI où pendant les dix ans de son pouvoir il n’ya que ses idées qui ont eu droit d’être diffusées. Et pourtant, il a continué à se décrire comme celui qui a délivré la parole dans notre pays. Personne ne peut renier ce qu’il a fait en étant opposant au président Félix Houphouët Boigny. Et jusqu’en 1999, beaucoup de jeunes et d’adolescents ivoiriens comme moi voyaient en lui la voie et la voix de la démocratie. Mais le président Gbagbo a trahi l’image, les idées et le combat de l’opposant Gbagbo. Il a voulu aller à l’élection en étant sure de gagner, en ayant toutes les structures nécessaires pour gagner. Pendant ce long processus, monsieur Gbagbo a suspendu et relancé les étapes à son bon vouloir : audiences foraines, recensement, liste électorale, cartes d’identité. Lorsqu’en février 2010, il a vu que les choses lui échappaient parce que toutes les étapes se déroulaient parfaitement, monsieur Gbagbo a dissout la CEI et le gouvernement pour se donner un temps de répit. Plusieurs mois ont été nécessaires pour remettre les choses sur les rails. Ainsi au lieu d’octobre 2005, les élections se tiendront en octobre 2010 : 5 longues années ont été nécessaires pour organiser une élection qui se voulait la plus transparente de l’Afrique. Pour bien faire on a pris la communauté internationale comme témoin et même acteur car elle a financé une grande partie du processus. C’est elle qui a certifié les résultats du premier tour et tout le monde a applaudi parce que le « candidat de la Côte d’Ivoire » comme s’autoproclamait monsieur Gbagbo était en pôle position.
Mais voilà le deuxième tour était scellé dès que monsieur Bédié avait appelé à voter monsieur Ouattara : chose qui n’a pas plus à monsieur Gbagbo et ses partisans. Alors ils ont sorti l’artillerie lourde : le sang et les morts de la guerre, la peur de l’autre, le patriotisme débridé, la souveraineté malsaine et que sais-je encore. Mais malgré cet appel au vote haineux, le peuple a choisi l’espoir au lieu du renoncement et de la division. Et voilà monsieur Gbagbo battu largement par monsieur Alassane Dramane Ouattara, celui-là même qu’il a présenté pendant dix ans comme le cancer de la Côte d’Ivoire. Le peuple souverain de Côte d’Ivoire a choisi le « candidat de l’étranger » et a renié à Gbagbo le droit d’occuper encore le fauteuil présidentiel. Une chose que monsieur Gbagbo avait promis ne jamais accepter. En effet il avait annoncé que monsieur Ouattara ne deviendrait jamais quelqu’un en Côte d’Ivoire et qu’il ne serait jamais président tant que lui Gbagbo serait là. Et c’est cela qui justifie la mascarade de monsieur Yao Ndré et de tous les gbagbophiles.

Dès que la CEI avait annoncé la victoire du président Ouattara avec 54,10% des voix que monsieur YAO Ndré atterrissait sur la RTI pour annoncer que ces résultats n’étaient pas conformes sans même avoir regardé les 20000 PVs que la CEI avait transmis au conseil constitutionnel. Raison évoquée : le délai imparti à la CEI est dépassé.

Il a juste oublié de souligner que c’est monsieur Gbagbo qui a donné l’ordre à la RTI de quitter les locaux de la CEI afin d’empêcher la proclamation des résultats dans les temps. Il a oublié de dire que Gbagbo avait envoyé des cargos entiers de soldats dans la cours de la CEI ; ce qui a intimidé les agents qui se sont faits « petits ».

Il a oublié l’épisode où un représentant de Gbagbo déchirait en direct les fiches des résultats des mains du porte-parole de la CEI.
Quelques heures après son premier passage, sans même prendre le temps de regarder les PVs, le même Yao Ndré était sur les antennes de la RTI pour déclarer monsieur Gbagbo vainqueur avec plus de 51% après avoir supprimé les résultats de 7 départements du nord (fief de monsieur Ouattara) pour fraude. Voici l’analyse d’un expert :
« Résultats de la Commission électorale indépendante (CEI) : Gbagbo 2’107’055 (45,9%), Ouattara 2’483’164 (54,10%) ; résultats du Conseil constitutionnel après annulation du scrutin dans sept départements : Gbagbo 2’054’537 (51,45%), Ouattara 1’938’672 (48,55%). Au premier tour, Ouattara a obtenu 416’730 voix dans les sept départements annulés (sur 562’202 suffrages exprimés). Au deuxième tour, 597’010 suffrages ont été exprimés dans ces sept départements. Selon la CEI, 544’492 de ces suffrages se sont portés sur Ouattara. Si, pour éviter tout doute, on n’accorde à Ouattara que les 416’730 suffrages confirmés au premier tour et que l’on reporte tous les autres suffrages sur son rival, on obtient 180’280 votes pour Gbagbo dans les départements contestés. Lorsque l’on ajoute ces chiffres aux autres résultats du pays, on obtient : Gbagbo 2’234’817 (48,69%), Ouattara 2’355’402 (51,31%). »

On voit bien que même dans les cas les plus pessimistes, monsieur Ouattara était toujours le vainqueur de l’élection. Mais voilà monsieur Gbagbo qui n’a jamais caché sa haine contre monsieur Ouattara a voulu allé jusqu’au bout de sa logique en restant au pouvoir avec l’aide de quelques généraux brisant ainsi le rêve de tout le peuple ivoirien. Supposons même qu’il y’ait eu fraude dans ces départements. La constitution ivoirienne en son article 64 stipule que « dans le cas où ,le conseil constitutionnel constate des irrégularités graves de nature à entacher la sincérité du scrutin et à en affecter le résultat d’ensemble, il prononce l’annulation de l’élection et notifie sa décision à la commission électorale indépendante qui en informe le représentant spécial du Secrétaire Général des Nations-Unies et le représentant spécial du facilitateur à toutes fins utiles. La date du nouveau scrutin est fixée par décret pris en conseil des ministres sur proposition de la commission électorale indépendante. Le scrutin a lieu au plus tard 45 jours à compter de la date de la décision du conseil constitutionnel ». Lorsqu’on annule près de six cent milles voix (sur un total de moins de six millions) et surtout dans le fief d’un candidat, il devient évident qu’on impacte sérieusement le résultat final. Mais monsieur Ndré n’était pas là pour dire ni le droit ni la vérité mais pour faire gagner un candidat, son candidat Gbagbo et c’est ce qu’il a fait. Un acte injuste qui réveille le concept d’ivoirité que cette élection était censé enterrer. En annulant les résultats dans presque tous les départements du nord de la Côte d’Ivoire, monsieur Ndré a mis en application la théorie d’exclusion des gens du nord. Mais il doit comprendre une chose. Les ivoiriens du nord ne sont pas des citoyens de seconde zone dont les voix doivent servir de valeur d’ajustement dans le jeu politique ivoirien. Leurs voix comptent autant que celles de tous les autres ivoiriens, pas plus mais pas moins. Personne en Côte d’Ivoire ne va invalider leurs voix sans vraie raison et s’attendre à ce que tout le monde entier applaudisse. Le droit de la différence ne doit pas emmener à la différence des droits. Moi je dis NON aujourd’hui et NON pour demain. La réaction des pays africains et du monde entier est donc logique puisqu’il s’agit de faire respecter la volonté du peuple ivoirien libre et souverain.

J’ai donc été surpris de voir des soi-disant panafricains manifester leur soutien à monsieur Gbagbo sous prétexte que la France voulait installer son candidat. Ils vocifèrent partout en parlant d’ingérence alors que c’est monsieur Gbagbo lui-même qui a signé le décret pour que l’ONU vienne certifier les résultats des élections. Ces gens ont fui le plus souvent leurs pays respectifs parce qu’il n’y avait pas de démocratie et de perspectives d’avenir et les voilà soutenir un dictateur.

J’ai été choqué de voir tous ces hommes dits de Dieu qui ont courbé l’échine pour glorifier monsieur Gbagbo et répandre ses idées nauséabondes. Ces hommes se sont faits les portes paroles du régime fini de LG en parlant de complot international. Ils ont soutenu LG dans sa tentative de voler la victoire et d’appliquer intégralement l’exclusion des habitants du nord du pays en annulant leurs votes. Ces sorciers des églises, ces cardinaux vampires, pasteurs et prêtes n’ont pas trouvé mieux à faire que de répandre les graines de la haine et de la xénophobie sous couvert d’un nationalisme débridé et malsain. Et pourtant, on ne les a pas entendus lorsque depuis 2000, le pouvoir de LG s’est nourri quotidiennement du sang des ivoiriens. On ne les a pas entendus lorsque monsieur Guei a été extirpé de la cathédrale du plateau pour être assassiné comme un chien. On ne les a pas entendus lorsque monsieur Gbagbo a fait venir des miliciens pour tuer les ivoiriens accusés d’avoir fait un choix libre. Au contraire ils se succèdent sur RT-LG (télévision milles collines) pour insulter, pour vociférer, oubliant que leurs fidèles sont divers et que par conséquent ils se devaient d’être neutres. Tous ces messieurs doivent être interdits désormais de parler au nom du peuple de Côte d’Ivoire. On ne peut pas accepter que le diable en personne parle en notre nom. Certains par peur de devenir des cibles, les uns pour les retombés pécuniaires et les autres par convenance religieuse. Et ça pour moi, ce n’est rien d’autre que de la trahison de leur foi. Une question me vient alors à l’esprit ! Défendre sa confession religieuse est-il plus important que défendre la nation ivoirienne? Défendre sa religion est-il plus important que défendre le peuple ivoirien et son choix démocratique ? Personnellement je dis NON. Quand un cardinal vient à la télévision dénoncer une soi-disant ingérence et parler de souveraineté, de quoi parle-t-il ? De quoi se mêle-t-il ? On parle de la souveraineté de l’espace terre appelée Côte d’Ivoire ou de la souveraineté du peuple qui y habite ; ce qui consiste à accepter et respecter son choix ?
Un homme ou une femme se disant de Dieu, fait à l’image de Dieu, ne peut défendre un régime qui élimine des individus sur simple dénonciation sans aucun jugement. Autrement, c’est un religieux qui n’a plus toute sa tête et par conséquent est devenu aussi dangereux que les tueurs. Leur responsabilité dans ces crimes devient alors plus grande que celle des exécutants parce qu’il apporte une caution morale à la barbarie, aux exécutions sommaires et à la folie meurtrière. Lorsque ce cardinal entendait que plus de 20000 de ses concitoyens avaient fui pour aller au Liberia à cause des violences postélectorales engendrées par l’attitude de monsieur Gbagbo, était-il fier ? Si fier de la dictature sanguinaire qu’il est venu à la RTI pour apporter sa caution ? Il faut décourager tous ces baveux de dire qu’ils sont hommes ou femmes de Dieu. En réalité, ils ne sont rien et ils ne représentent pas les chrétiens de la Côte d’Ivoire dont je fais parti. Ce sont simplement des mécréants dont tout bon chrétien doit s’éloigner s’il ne veut pas finir en enfer avec eux.

La présence de mercenaires dans notre pays devait être dénoncée par tous. Des mercenaires qui tuent jour et nuit sans état d’âme. Ah le christ de Mama. Il a tant aimé son peuple, qu’il a payé et envoyé des miliciens angolais et libériens pour tuer les hommes et violer les femmes. Je savais que le pouvoir avait rendu monsieur Gbagbo fou mais je ne pensais pas qu’il était devenu si irrécupérable. Prendre des miliciens pour tirer sur ses propres civils. Eh Dieu qu’avons-nous fait pour mériter un tel sort, cette honte, ce châtiment ? Contrairement à ce qu’il avait dit lors du débat télévisé du 25 novembre 2010, monsieur Gbagbo a donné notre pays en spectacle. Il a livré notre pays en holocauste sur l’autel de ses ambitions personnelles, égoïstes et narcissiques.

Et pourtant beaucoup d’ivoiriens comme moi y ont cru après le premier tour. L’espoir était encore plus grand après le ton respectueux et constructif du débat télévisé. Enfin la démocratie chez moi me suis-je dis. Et voilà que le président perdant s’accroche au pouvoir comme une moule à un rocher et installe dans notre pays un régime qui n’a plus rien à envier au régime de la Corée du nord : interdiction de la presse libre, diffusion de la pensée unique, aliénation de la population, interdiction de sortie pour les hommes d’opinions de la société civile, confiscation et musellement de la télévision d’état. Une télévision nationale rebaptisée LMP-TV dont le seul succès est d’avoir détrôné radio mille collines (active dans le génocide au Rwanda en 1994) dans l’intoxication, la désinformation, la calomnie, le mensonge, les insultes, l’appel à la xénophobie, l’appel à la haine ethnique et raciale.

De la même façon que la communauté internationale s’est engagée après le tsunami de 2005, de la manière qu’elle s’est engagée en Haïti en janvier 2010, c’est de cette même manière elle doit intervenir en Côte d’Ivoire militairement s’il le faut. Car là aussi il y’a une catastrophe humaine – en la personne de Gbagbo – et donc catastrophe naturelle qu’il faut combattre. Le droit de l’ingérence humanitaire est reconnu de tous et c’est sur cette base que monsieur Gbagbo devrait être enlevé du pouvoir de gré ou de force. Chaque jour qui passe augmente l’angoisse de nos parents qui ne dorment plus tranquillement car ne sachant pas si on va venir défoncer la porte dans la nuit et l’envoyer à une destination inconnue. Vraiment trop c’est trop.

J’étais contre l’idée que des dirigeants africains soient jugés par la justice internationale. Et si monsieur Gbagbo, ayant perdu les élections, avait quitté la présidence tranquillement, j’aurai été parmi ceux qui manifesteraient le jour où il aurait été arrêté pour ce qui s’est passé entre 2000 et 2010. Mais faire couler le sang de son propre peuple par des miliciens, payés avec l’argent du peuple, dans le seul but de rester au pouvoir après une cuisante défaite à une élection démocratique, ça sort de l’ordinaire. C’est pire que les charniers de Yopougon. C’est un crime contre l’humanité et cela mérite une condamnation internationale. Monsieur Gbagbo devra donc répondre de ses actes et de ses ordres devant la justice ivoirienne et la justice internationale.
Il y’a quelque jours, je fouillais encore mes trucs anciens et j’ai retrouvé un petit portrait de monsieur Gbagbo où il était inscrit « On peut quitter la prison pour la présidence et vice-versa ». Il a accompli le premier volet de sa phrase et le deuxième l’attend désormais les bras grandement ouverts. Car il n’y échappera plus.

En 1999, le président de l’ex Yougoslavie (monsieur Slobodan Milosevic) refusait aussi obstinément de quitter le pouvoir tout en perpétrant une série de massacres au Kosovo. Son objectif était de provoquer une révolte de la population afin de neutraliser ses adversaires sous le prétexte fallacieux d’urgence patriotique. Mr Gbagbo avait alors affirmé parlant de monsieur Milosevic : « si tout le village dit que le pagne que tu portes est noir et toi tu penses que c’est blanc alors il y a problème avec toi. Pense t-il pouvoir tenir contre tout le monde entier? ». Ah la réalité de la vie est si têtue et cruelle des fois. Aujourd’hui monsieur Gbagbo s’est retrouvé exactement dans la position de Milosevic et pourtant il n’a pas jugé utile d’appliquer le conseil que lui-même avait donné à cet autre président il y’a 11 ans. Faites ce que je dis de faire mais ne faites pas ce que je fais. Quand le pouvoir corrompt l’intelligence, le discernement, le bon sens et la morale humaine, le peuple se retrouve en danger comme en Côte d’Ivoire. Halte danger : pouvoir sur votre route.

Il faut que monsieur Gbagbo comprenne que ce n’est pas lui qui décide qui peut être président ou pas de notre cher pays mais le peuple souverain de la Côte d’Ivoire. Et justement ce peuple ivoirien a décidé que SEM Alassane Dramane Ouattara est le président de la république de Côte d’Ivoire pour les cinq années à venir. Il faut qu’il intègre cela dans sa tête et qu’il se range tranquillement. Sinon il sera délogé comme un malpropre, un brigand, un dictateur car c’est ce qu’il est aujourd’hui. S’il reste dans son entêtement, alors la CEDEAO n’aura pas d’autre choix que de venir le faire tomber comme un fruit pourri (dixit Ouattara). Personnellement, je souhaite qu’il soit chassé du pouvoir mais vivant.
Il doit rester vivant pour répondre des crimes perpétrés depuis 2000 (charniers, enlèvements, tueries gratuites et autres…) si jamais il est établi qu’il avait donné l’ordre.

Il doit rester vivant pour voir la Côte d’Ivoire du président Alassane Ouattara et voir le travail fait en cinq ans comparé à ses dix ans de pouvoir. Comme on dit « longue vie à mon ennemi pour qu’il puisse voir comment j’ai réussi ».
Il doit rester vivant pour voir que sans lui la Côte d’Ivoire peut avancer et mieux encore que sans lui au palais, la Côte d’Ivoire se porte à merveille et est réconciliée avec elle-même

Il doit rester vivant car la vie est la chose la plus précieuse au monde et malgré tout ce qu’on peut reprocher à monsieur Gbagbo, il mérite de vivre.

Mais si comme l’a dit le journal Jeune Afrique, monsieur Gbagbo veut qu’on passe sur son corps pour installer monsieur Alassane Dramane Ouattara dans le fauteuil présidentiel au palais, qu’il veut mourir au lieu d’avoir honte alors qu’il en soit ainsi. Sa vie n’est pas plus chère que celle de tous ces ivoiriens qui meurent chaque jour depuis le 28 novembre 2010 par sa seule faute. Déjà plus de 210 morts selon l’ONU. Nous sommes fatigués.
TROP c’est TROP.

Vive la Côte d’Ivoire notre patrie.
Vive le peuple ivoirien désormais libre et souverain.
Vive le président de la république SEM Alassane Dramane Ouattara

Waga AGOU, Ivoirien Ecrivain

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