Malgré son dos rond, Gbagbo n’est plus président á 100%

Abidjan – Côte d’Ivoire Par Hervé Koulibaly | Connectionivoirienne.net

Quelle est la partie de la constitution ivoirienne qui permet un recomptage de voix ou qui permet  la mise en place d’un comité d’évaluation ? Article 48 ?

Vraiment, il faut cesser de perdre le temps aux Ivoiriens. L’enjeu du vote du 28 novembre dernier était le choix du PDCI. Les militants du vieux parti ont voté massivement Ouattara. Gbagbo a du mal á faire comprendre que les rebelles ont donné six cent mille voix de plus á Ouattara, car avec les résultats donnés par Yao N’dré, Ouattara comparé aux résultats du 1er tour, a progressé au Sud et dans les fiefs du PDCI. Gbagbo a laissé les résultats d’Odienné et de Séguéla ou selon lui Ouattara n’aurait pas triché….(?). En le matière Il s’agissait non d’annuler les sept départements mais de rectifier, d’ajuster et d’enlever si possible si fraude avérée, le surplus constaté. Même avec une telle méthode employée par Choi, Ouattara gagnait. Il s’agissait d’enlever le surplus éventuel et soustraire les « fraudes » pour trouver la vérité et non faire gagner á tous prix Gbagbo.

Comme Gbagbo sait que personne ne veut venir évaluer quoi que ce soit, il dit depuis peu des choses comme 2000 bureaux de vote où il aurait eu zéro voix. Faux! Et puis il oublie qu’il a pourtant et quand même progressé au Nord entre les deux tours. De toutes les façons, Yao N’dré n’avait qu’á bien compter les voix et á bien traiter les PV en prenant son temps. Il avait un maximum de 7 jours pour ce travail. C’est bien lui qui ne sait pas compter et il faut le sanctionner pour cela et non, nous demander de recompter. Lors du premier tour, quand Gbagbo et Soro ont constaté que Yao N’dré n’avait pas visé juste en fixant la date du second tour au 21 novembre 2010, sur la base de la constitution qui stipule que le second tour a lieu deux semaines après les résultats définitifs du premier tour, ils ont bien justifié leur volonté de trouver un recours contre une décision du conseil constitutionnel, en fixant le second tour au 28 Novembre par décret, sur proposition de la CEI, seule institution habilitée á proposer la date des élections et á les organiser, selon le code électoral. Cela signifie qu’une décision du conseil constitutionnel peut être susceptible de recours nonobstant l’article 94 de la constitution, dans le cas ou elle ne concourt pas á la cohésion sociale et á la paix. Organiser l’élection le 21 novembre aurait été catastrophique. Accepter les résultats de Yao N’dré est dangereux. Gbagbo pouvait donc trouver moyen de corriger le drame au lieu de faire le tapage autour du fait accompli et de « l’absence » de recours…

Et puis, il faut déplorer cette propension de nos amis LMP á banaliser le code électoral pourtant voté au même moment que la Constitution en Août 2000. Le législateur ivoirien avait justement voulu par cette concomitance conférer la même valeur aussi bien au Code électoral qu’á la Constitution. Mais combien de fois Gbagbo n’a-t-il pas modifié le code électoral par simple ordonnance, sans vouloir interroger les députés ni le peuple ? Ça suffit.

Enfin, combien de temps faudra t-il á Gbagbo pour se rendre compte qu’il n’est plus président á cent pour cent alors même qu’il n’est plus candidat et qu’il devait avoir plus de temps pour être président ? Ouattara qui n’était que candidat, n’est certes pas encore président á cent pour cent, mais la vérité est que c’est bien Gbagbo qui perd des points et des pouvoirs même si Ouattara n’a pas encore récupéré tous les pouvoirs…

Gbagbo devrait partir avant d’être humilié et totalement dépouillé. Dire qu’il est encore président de la Côte d’Ivoire á cinquante pour cent, c’est être gentil avec Gbagbo.

Hervé Koulibaly

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