En Côte d’Ivoire, la fièvre jaune menace

Alors que la situation politique est toujours critique en Côte d’Ivoire, la fièvre jaune menace. Depuis plus d’un mois, les Ivoiriens subissent le bras de fer entre Laurent Gbagbo et Alassane Ouattara qui se disputent la présidence du pays. Une conséquence inaperçue jusqu’à maintenant, en est que cette instabilité politique freine la campagne nationale de vaccination contre cette maladie grave. Initiée par l’Organisation mondiale de la Santé (OMS) et le Fonds des Nations unies pour l’enfance (UNICEF), celle-ci était prévue fin novembre.

« La campagne de vaccination contre la fièvre jaune avait déjà été reportée une première fois à la semaine du 10 au 15 janvier. Mais il semble qu’elle devra l’être une nouvelle fois en raison de l’insécurité », a annoncé John Mulangu de l’OMS Afrique. Pour qu’elle soit menée à bien, les personnels de santé locaux et de l’Organisation des Nations Unies (ONU) doivent en effet se rendre en groupe, et pour une période de plusieurs jours, auprès de toutes les communautés. Pour le moment, les tensions rendent cette organisation impossible.

La situation est d’autant plus préoccupante que depuis un mois, l’OMS a signalé 11 décès dans les départements de Séguéla, Katiola et Béoumi, au nord du pays. Si deux seulement ont été directement imputés à la fièvre jaune, 21 autres cas suspects doivent encore être confirmés dans ces départements et celui de Mankono.

« Si nous ne parvenons pas à mener à bien cette campagne, nous risquons de voir la maladie se répandre, avec un accroissement de la morbidité et de la mortalité », prévient Mulangu. Transmise par les moustiques, la fièvre jaune est une maladie hémorragique virale aiguë. Elle tue encore la moitié de ses victimes. Le seul moyen efficace pour la prévenir reste la vaccination. En effet, aucun traitement spécifique n’est disponible. Certes « un traitement de soutien contre la déshydratation et la fièvre peut améliorer l’issue de la maladie pour les patients gravement atteints, mais il est rarement disponible dans les zones défavorisées », rappelle l’OMS.

Source : IRIN, Bureau de la Coordination des Affaires Humanitaires des Nations Unies, 5 janvier 2011

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