Côte d’Ivoire: Les signes de l’imminence d’une guerre civile

Les choses semblent s’accélérer en Côte d’Ivoire. Depuis quelques jours, les affrontements fréquents, avec leurs lots de morts, dessinent le schéma d’une guerre civile imminente entre partisans de Laurent Gbagbo et ceux d’Alassane Ouattara.

La longue impasse politique en Côte d’Ivoire commence à lasser. Les partisans d’Alassane Ouattara veulent desserrer l’étau autour de leur leader ; tandis que les jeunes patriotiques cherchent à offrir à Laurent Gbagbo les conditions d’un réel exercice de son pouvoir. Une bataille sourde sur fond d’un enjeu de la conquête de l’espace. Mais lorsque les forces de défense et de sécurité s’en mêlent, les choses prennent réellement les allures d’une guerre civile. Des milliers de populations prennent la direction de la frontière avec le Libéria, offrant un décor d’une véritable guerre civile, en Côte d’Ivoire. Car, c’est une véritable confrontation à l’arme lourde qui a lieu, en ce moment, dans plusieurs localités du pays. Le pire scénario auquel on pouvait s’attendre et que beaucoup d’observateurs redoutaient, néanmoins.
Le moins que l’on puisse dire, c’est que la situation commence sérieusement à dégénérer. C’est pourquoi, sentant l’imminence de l’éclatement d’un conflit social, les forces onusiennes en Côte d’Ivoire avaient réclamé d’autres éléments pour renforcer leurs troupes. Un dispositif supplémentaire devant permettre à l’Onuci de mieux s’atteler à la protection du quartier général d’Alassane Ouattara. Mais sur le terrain, déjà, les populations continuent de tomber sous les balles des forces de défense et de sécurité, fidèles à Laurent Gbagbo. Ce qui laisse présager de lendemains incertains en Côte d’Ivoire.

Aujourd’hui, faute d’un consensus sur l’option d’une attaque armée, la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest semble avoir perdu tous ses moyens. Un immobilisme qui laisse du terrain à l’Union africaine, dont l’émissaire, Raila Odinga, est retourné, hier pour la deuxième fois, en Côte d’Ivoire. Le Premier ministre kenyan, qui a débarqué à Abidjan en pleine confusion, a tenté vainement de convaincre le président Gbagbo à lâcher le pouvoir. C’est pourquoi, de plus en plus d’ailleurs, le choix d’une intervention militaire, en Côte d’Ivoire, se précise. Même si, sur le terrain, les propositions de sortie de crise se multiplient de plus en plus entre les deux camps. Dernière en date, le projet de la mise en place d’un gouvernement d’union nationale par Alassane Ouattara et incluant des membres du président sortant. Un plan récusé par Laurent Gbagbo, qui se définit toujours comme le président de la République ivoirienne.

Mais les nombreux massacres sur les populations, imputés à ses éléments, risquent de précipiter et de justifier une probable intervention armée en Côte d’Ivoire. Un choix aux risques périlleux pour les populations et les institutions, avec une situation déjà explosive au niveau interne.

Abdoul Aziz AGNE
Côte d’Ivoire : Les signes de l’imminence d’une guerre civile

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