TUNISIE: Paris « informé » de « mouvements suspects »…

…Sur les avoir de Ben Ali. Le gouvernement de transition doit tenir en fin de matinée son premier Conseil des ministres.

Suivez, au jour le jour, les événements qui agitent la Tunisie, depuis que l’ex-président Zine El Abidine Ben Ali a fui le pays pour l’Arabie saoudite vendredi 14 janvier après un mois de révolte populaire sans précédent. Le point sur la situation, jeudi 20 janvier.

Les relations avec la France Le ministre français du Budget François Baroin indique avoir été « informé » de « mouvements suspects » sur des avoirs en France du clan de l’ex-président tunisien déchu, mais refuse de parler « d’évasion ou de sortie » de fonds. Il appartient, a dit le ministre, à Tracfin, la cellule du ministère des Finances chargée de traquer les mouvements d’argent suspects, de saisir l’autorité judiciaire compétente. « A ce stade, il n’y a pas encore de procédure engagée par Tracfin mais il y a désormais des procédures judiciaires engagées par des tiers », a-t-il dit.
Après la chute du régime Ben Ali, Tracfin a demandé en début de semaine à l’ensemble des établissements financiers français de lui signaler « sans délai » tout mouvement de fonds suspect, « retraits substantiels en espèces, achat de métaux précieux, envois de fonds vers l’étranger, etc. » A partir de là, Bercy peut ainsi bloquer administrativement pendant 48 heures toute opération présumée douteuse, avant que la justice ne prenne éventuellement le relais.

Situation sur la gouvernance tunisienne Le gouvernement de transition doit tenir en fin de matinée son premier Conseil des ministres à l’ordre du jour duquel figurent le principe de séparation de l’Etat et de l’ancien tout-puissant parti au pouvoir, ainsi qu’un projet d’amnistie générale.
Tous les ministres du gouvernement de transition tunisien membres du parti de l’ex-président Ben Ali, le Rassemblement constitutionnel démocratique (RCD) ont démissionné de cette formation. Cette démarche suit celle de mardi du président par intérim Foued Mebazaa et du Premier ministre du gouvernement de transition Mohammed Ghannouchi.

Situation de la famille de Ben Ali Trente-trois membres de la famille, soupçonnés de « crimes contre la Tunisie », ont été arrêtés ces derniers jours, apprend-on. Les noms des personnes interpellées n’ont pas été précisés de même que leur degré de parenté avec l’ex-président. Une enquête va être ouverte pour que ces derniers soient traduits en justice.
Une enquête judiciaire pour « acquisition illégale de biens », « placements financiers illicites à l’étranger » et « exportation illégale de devises » a été ouverte mercredi contre le président déchu et sa famille. Elle vise nommément l’ancien chef d’Etat, sa femme Leila Trabelsi, « les frères et gendres de Leila Trabelsi, les fils et les filles de ses frères ». Le clan Ben Ali-Trabelsi est accusé d’avoir mis en coupe réglée le pays depuis 23 ans.

Les conséquences dans les pays voisins En Algérie, en Egypte, et en Mauritanie, des tentatives d’immolation par le feu se sont multipliées, suivant le précédent du suicide d’un jeune Tunisien le 17 décembre dans le centre du pays, qui avait marqué le début des émeutes.

(Challenges.fr)

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