Combat pour le panafricanisme BRUXELLES commémoration des 50 ans de l’assassinat de Patrice Emery Lumumba

COMMÉMORATION DU CINQUANTIÈME ANNIVERSAIRE DE L’ASSASSINAT DE PATRICE ÉMERY LUMUMBA
A BRUXELLES

En date du 15 janvier 2011, et, pour la commémoration des 50 ans de l’assassinat de Patrice Emery Lumumba, s’est tenue une conférence-débats public à Bruxelles de 14 heures à 18h 30 ayant comme thème central, combat pour le panafricanisme et trois sous thèmes. Premier sous thème:13 janvier 1963 : crime fondateur du régime Eyadema et les coups de force en Afrique avec comme orateur, Rodrigue Komla KPOGLI.

Komlan Kpogli, premier orateur, a, dans son exposé montré les tenants et les aboutissant de l’assassinat crapuleux de Sylvanus Olympio, père de l’indépendance du Togo. Selon l’orateur de multiples raisons indépendantistes ont poussé la France a commandité l’assassinat du père de l’indépendance du Togo. En autre causes, les questions monétaires et militaires sont les principales.
C’est ainsi que deux jours après son assassinat, c.-à-d. Le 15 janvier 1963, le Togo réintégrait radicalement la françafrique sous la tutelle de laquelle cherchait à sortir son père de l’indépendance, n signant l’accord de coopération militaire avec la France et en prolongeant aussi son adhésion inconditionnelle au FCFA (franc des colonies française de l’Afrique). Ce que n’aurait pas fait Sylvanus Olympio, visionnaire d’un Togo libre et réellement indépendant. A partir de là, débuta l’étouffement des Etats africains par des assassinats successifs des vrais leaders et leur remplacement par des marionnettes et des ‘’garçons de course’’.En guise de conclusion, Mr Kpogli a appelé les participants à une prise de conscience aigue en vue d’une reprise du combat en corrigeant nos propres erreurs, en adaptant nos stratégies de luttes et en évitant les pièges de formes multiples de l’oppresseur.
Ensuite ce fut le tour du second orateur du jour en la personne de Mouta Maurice Gligli-Amorin de faire le bilan de 20 ans de lutte pour l’avènement de la démocratie en Afrique. Cas du Togo.

Dans un premier temps, Mouta Maurice Gligli-Amorin, et, pour marquer le dixième anniversaire (16 janvier 2001) de l’assassinat de Mzee Laurent Désiré Kabila, a revisité l’expérience de lutte du patriote Congolais, avec à la clé des critiques sur sa gestion du pouvoir et ses alliances hétéroclites qui lui ont été fatale.
Pour les mérites de Mzee Laurent Désiré Kabila, Gligli-Amorin a mis en exergue et salué la constance dans son combat politique, son anti-impérialisme sans faille et son refus de toute collaboration des années durant avec l’ennemi. Selon l’orateur, Mzee Laurent Désiré Kabila, a mis en tout quarante ans pour défaire le mobutisme. Sa vie et son combat doivent nous servir de modèle a-t-il conclu. Tout comme celle de Patrice Lumumba.

S’agissant du thème à proprement parler de son exposé, Gligli-Amorin a comparé la révolution togolaise à un bataillon, une troupe en guerre qui, dispose des hommes de troupes et des généraux. Les généraux sont en fait, les soit- disant opposants qui ont usurpé de la tête du mouvement révolutionnaire togolais depuis 1990 pour faire de l’ennemi à détruire un interlocuteur valable. Quant aux troupes, ce sont les peuples en luttes du Togo pour un changement véritable. Tirant conséquences et leçons des nombreux soubresauts qui ont jalonné cette révolution, l’orateur trouve fondamental que les hommes probes dignes et intègres émergent du peuple et prennent la direction du mouvement de libération des peuples africains. Concernant la jeunesse togolaise dans son ensemble et des conséquences logiques qui se dégagent de son combat, Gligli-Amorin demande la dissolution pure et simple du MO5, (Mouvement Patriotique du 05 Octobre) qui a prétendu être le fer de lance de la jeunesse togolaise avec des jongleries des mensonges et la manipulation érigée en art tout-azimut.

Enfin le troisième sous-thème du jour intitulé : Lumumbisme aujourd’hui et l’Afrique centrale, Ambroise Missombo Kalabela a, dans un premier temps apporté à l’assistance et au peuple togolais le message de soutien de LIEN (*1), ligue internationale des étudiants noirs. Puis il a continué son exposé, en présentant son mouvement, le FLNC (front de libération nationale du Congo), un parti politico-militaire né des idées de Patrice Emery Lumumba.

Ce mouvement a fait ses preuves en attaquant la tête de proue de l’impérialisme en Afrique, Mobutu en 1978. L’on se souvient que le régime mobutiste a survécu grâce à l’intervention de ses commanditaires. Ce fut pour Kalabela, l’occasion de rappeler que lorsqu’il est question de Lumumba et de sa lutte héroïque, il est de bon ton de ne pas perdre de vue ses compagnons Mpolo et Okito qu’on semble oublier ; eux aussi assassinés avec lui. Selon l’orateur de ce troisième thème, le mérite de Lumumba est qu’il reste un patriote anti-tribaliste et panafricain.

Sa vision panafricaniste et économique est fondée sur la solidarité africaine, l’éducation des peuples d’Afrique, l’intérêt pour la jeunesse congolaise et africaine, la nécessité de la formation des cadres compétents- dont le premier souci devait être l’Afrique en premier lieu.
Selon Kalabela, l’assassinat de Lumumba qui a refusé les injonctions de l’extérieur marque également, le basculement du Congo aux mains des ennemis de l’Afrique. Ceux-ci mettront à la tête du grand Congo, le dirigeant fantoche, le pantin Mobutu.
Les centres d’intérêt des trois orateurs ont fasciné l’assemblée eu égard aux questions qui ont été posé par la suite lors du débat général.

L’actualité tunisienne et ivoirienne se sont invitées dans le débat : La problématique des élections en Afrique, cas de la Côte d’Ivoire (avec le représentant du CAR-Togo, Philippe Amédodji) ; la révolution tunisienne (avec Sossah). Pourquoi les élections africaines sont-elles toujours sous contrôle d’observateurs étrangers ? Qu’est-ce qui fait la particularité de la jeunesse tunisienne en comparaison avec la jeunesse togolaise ? Et celle des autres Etats africains ? Doit-on conclure à la fatalité en Afrique noire ? Que faut-il faire pour que cette Afrique reniée, pillée depuis la traite négrière à ce jour renaisse? Toutes ces questions ont été répondues tour à tour par nos brillants orateurs. Une série de vues de famille a clôturé la séance vers 18h 30.

Assizangbé Assidina er Habib Mohamed.

Bruxelles, ce 16 janvier 2011

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