En Côte d’Ivoire Gbagbo ordonne à l’armée de fouiller les véhicules de l’ONU

ABIDJAN (AP) — Laurent Gbagbo a ordonné à l’armée d’arrêter et de fouiller les véhicules de l’ONU en Côte d’Ivoire, signe d’une nouvelle escalade entre le président sortant qui refuse de céder le pouvoir et les Nations unies qui ont reconnu la victoire de son adversaire Alassane Ouattara à l’élection présidentielle.

L’ordre a été annoncé jeudi soir à la télévision d’Etat par le colonel Hilaire Gohourou. La mesure intervient après une série d’attaques contre des véhicules de l’ONU et des Casques bleus dans le pays.

Le secrétaire général de l’ONU Ban Ki-moon a vivement condamné les violences dirigées contre les personnels des Nations unies, déclarant qu’il s’agissait de crimes au regard du droit international.

Le Conseil de sécurité de l’ONU s’est prononcé mercredi lors d’un vote pour l’envoi de 2.000 Casques bleus supplémentaires d’ici au 30 juin, en renforts des quelque 9.800 hommes déjà sur place.

Tandis que Laurent Gbagbo continue d’occuper le palais présidentiel, Alassane Ouatta vit barricadé à l’Hôtel du Golf d’Abidjan, protégé par un cordon de quelque 800 Casques bleus.

Mercredi, le médiateur de l’Union africaine Raila Odinga a dressé un constat d’échec à l’issue d’une mission de deux jours en Côte d’Ivoire, estimant que l’impasse politique se poursuivait et en attribuant la responsabilité au président sortant Laurent Gbagbo.

La Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) a menacé de déloger Laurent Gbagbo du pouvoir par la force en cas d’échec des négociations, mais n’a fixé aucune date butoir pour une telle intervention.

Au moins 260 personnes ont été tuées dans les violences depuis le second tour de la présidentielle le 28 novembre.

Simon Munzu, responsable de la Division des droits de l’Homme de l’Opération des Nations unies en Côte d’Ivoire (ONUCI), a affirmé jeudi à Abidjan que 23 femmes avaient été violées au cours de la semaine écoulée dans l’ouest du pays, où 16.000 personnes ont trouvé refuge. Quelque 29.000 autres personnes ont franchi la frontière pour se réfugier au Liberia. AP

Crise électorale – L’Armée FDS veut désormais fouiller tous les véhicules de l’ONUCI

L’Inter

Le Porte-parole des Forces de défense et de sécurité de Côte d’Ivoire (FDSCI), le Colonel-major Hilaire Gohourou Babri, a lu une déclaration sur les antennes de la télévision nationale hier jeudi 20 janvier 2011 dans la soirée et annoncé des mesures de sécurité prises par l’armée nationale. Nous vous proposons la déclaration de l’Armée ivoirienne.

Selon des informations en provenance de la zone dite CNO, occupée par les Forces nouvelles, renseignements en possession de l’Etat-major des armées, 2000 casques bleus auraient été débarqués à Bouaké ces derniers temps, en vue d’être projetés sur Abidjan, avec pour mission de s’attaquer aux institutions de la République de Côte d’Ivoire. La même source révèle la fourniture aux Forces armées des Forces nouvelles, en nombre important, de véhicules de type 4X4 à partir d’un pays voisin du nord destinés également à être convoyés dans la partie sud du pays par le biais de l’ONUCI. Pour ce faire, ces véhicules seraient en train d’être peints aux couleurs onusiennes dans un garage sis au quartier Gonfreville à Bouaké, précise cette source. L’objectif est clair, les éléments des Forces armées des Forces nouvelles, avec l’appui de leurs soutiens internes habituels, se rendraient ainsi massivement dans la capitale économique ivoirienne et dans d’autres villes sur les lignes de front, aux fins de mettre à exécution leur projet d’attaque, de conduite d’actions de sabotage et de guerre en milieu urbain au cours desquelles, ils ouvriront le feu sur d’innocentes populations. Les effets attendus par ces derniers restent la provocation de soulèvement et une révolte générale des populations civiles contre les Forces de défense et de sécurité de Côte d’Ivoire censées assurer leur protection. Car dans cette même logique, des informations persistantes font état de ce que certains de ces véhicules de type 4X4 porteront le sigle CeCOS, entendez Centre de commandement des opérations de sécurité, une unité appartenant bien aux Forces de défense et de sécurité de Côte d’Ivoire. Face à de telles manœuvres de basses inspirations, les Forces de défense et de sécurité de Côte d’Ivoire assurent les vaillantes populations ivoiriennes, vivant sur l’ensemble du territoire national, qu’elles mettront tout en œuvre pour identifier ces véhicules et faire ainsi barrage à ses ignobles actes de perfidie. Les Forces de défense et de sécurité de Côte d’Ivoire invitent par conséquent ces braves populations à garder leur sérénité. Le Général de corps d’armée, Philippe Mangou, chef d’Etat-major des armées, a alors instruit toutes les patrouilles et autres forces de contrôle des Forces de défense et de sécurité de Côte d’Ivoire partout où elles se trouvent, de procéder désormais, avec rigueur et fermeté aux fouilles des véhicules de l’ONUCI frappés du sigle UN. Que Dieu bénisse la Côte d’Ivoire.

Fait à Abidjan le 20 janvier 2011

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