Eduardo Dos Santos pourra-t-il contribuer à la sortie de crise en CI ? Un Angolais y répond

Luanda Par FRED Espeto | Connectionivoirienne.net

Connectionivoirienne.net vous conseille la lecture entière de cette contribution que nous vous proposons dans le style original légèrement retouché. Merci.

C’est clair que Mr Dos Santos ne pourra pas jouer la médiation de la crise en CI. Il est partie prenante dans la crise.

Il faut comprendre pourquoi Dos Santos s’oppose à une solution militaire de la crise en CI !

Les dictateurs se soutiennent toujours mutuellement, et les pays des uns servent de base arrière pour le blanchiment d’argent sale des autres. C’est peut-être une spéculation, faute de vérification et documentation.

Mr Dos Santos ne comptait pas avoir une réaction rapide et juste de la communauté internationale en allégeance à ADO. Cette sous-estimation le conduit vers l‘embarras de dire adieu à son compagnon Gbagbo alors qu’ils sont complices dés le début, du slogan « on gagne, ou on gagne ». La course contre la montre de Gbagbo pour être investi en vitesse (du jamais vu dans les cérémonies d’investiture en Afrique et dans le monde entier) le 4 décembre dernier, a empêché Dos Santos d’y être présent en personne. Toutefois son ambassadeur en CI faisait figure triste dans la cérémonie d’imposture : la preuve que cette honteuse option de « hold-up » électoral se savait à l’avance et peut-être encouragée par Dos Santos.

Ce pathétique Dos Santos en envoyant ses troupes faire la guerre au peuple Ivoirien à coté du machiavel des lagunes avait déjà opté « de facto » pour une solution « manu » militaire. Lui qui a été élu au premier tour en 1992 sans majorité absolue et avec des soupçons de fraudes (49,6% contre 40,1% pour Jonas Savimbi et prés de 10% pour le reste des opposants) n’est pas un démocrate mais un machiavel aussi.

C’est comme ça qu’il a distribué des armes aux milices d’ethnie kimbundu en 1992 pour contrer Jonas Savimbi et son parti UNITA avec les ovimbundus à quitter la capitale Luanda et à recommencer la guerre. En recommençant la guerre avant le deuxième tour des élections, Savimbi s’est fait discréditer aux yeux de la communauté internationale. Sous ce prétexte, Dos Santos est resté 17 ans au pouvoir sans organiser les élections, même si la constitution l’obligeait à en faire le contraire. A la place des élections présidentielles attendues en 2009, une fois que le MPLA gagna les législatives de 2008, Dos Santos fit changer la constitution d’Angola. Ainsi, à l’issue des élections législatives de 2008, le dirigeant (lui) du parti ayant la majorité des sièges au parlement (son MPLA) devint automatiquement Président de la République. Chapeau ! Pas d’élections, point.

Cette « best practice » pourra-t-elle se reproduire ailleurs ? Bien sur que oui et personne ne pointera du doigt l’Angola seul: une force à partir des faiblesses. En RDC les scénarii sont trop compliqués. Pourquoi pas la Côte d’Ivoire ?… une autre puissance économique qui connait aussi une longue rébellion, qui fera taire la communauté internationale en adoptant le modèle angolais ! Bingo.

Bien sur que ceci n’expliquera tout seul l’attachement de Dos Santos au clan Gbagbo. Il faut exploiter aussi les hypothèses de l’ultranationalisme, de la façon de corrompre l’armée, le trésor publique, les chefferies locales: des similitudes entre ces deux personnages? Certains trouveront les bons arguments pour la bonne réponse « oui ». En tout cas lui et Gbagbo n’ont jamais connu ce que veut dire élections régulières.

Mr Dos Santos, où se trouve le bien fondé de laisser Gbagbo comme un petit président dans sa boulangerie en attendant qu’il réorganise de nouvelles élections ?

Mr Dos Santos n’a pas pitié des mamans ivoiriennes qui pleurent leurs enfants portés disparus et peut être dans plusieurs charnièrs déjà connus, des femmes et gamines violées par les FDS et CeCos, des gens portant les séquelles de l’abus de pouvoir, de la brutalité et de la couardise des fidèles à Gbagbo ? Eh oui, les enfants Dos Santos pourrissent en pétrodollars (actionnaires dans les grosses affaires nationales et au Portugal) tandis qu’aux enfants bakongos et ovinbundus on cache l’histoire du « vendredi sanglant de 1993 ». Des enfants des moussèques ou favelas angolaises meurent de l’épidémie de choléra durant plus d’un an, victimes de la mauvaise distribution de la richesse angolaise.

Pour Dos Santos la stratégie angolaise infligée à l’UNITA, serait exportable à Gbagbo pour faire face à ADO :

1 – Faire disparaitre la présence de l’ONUCI, comme il s’est débarrassé de Me Alioune Blondin Baye en 1998, l’obstacle pour arriver à éliminer physiquement son rival politique, Jonas Savimbi ;
2 – Faire la guerre sans merci aux FN avec l’appui des mercenaires pour faire l’épuration ethnique et ainsi éliminer physiquement ADO, son rival politique. Pour faire face à l’UNITA l’armée angolaise comptait aussi avec l’appui de mercenaires Sud-Africains.
3 – Report « sine die » des élections (s’il y devrait avoir un 3ème tour au cas où le Conseil Constitutionnel reviendrait sur sa décision) sous prétexte de guerre civile ;
4 – Si un jour les élections sont organisées ce sera comme ce fut le cas en 2008 en Angola : l’opposition matée et discréditée aux yeux de la communauté internationale, les médias sous contrôle du régime. Même si les observateurs affirmaient des fraudes massives, personne ne les écoutera, car Gbagbo sera comme lui, Dos Santos, président du parti victorieux dans les législatives, donc président de la République.

Ça c’est la lecture entre lignes du discours de nouvel an du dépassé Dos Santos en soutien à Gbagbo.

Mr Dos Santos a oublié qu’avec son expérience soviétique, la révolution ne s’exporte pas (voir Fidel Castro et Che Guevara), et la dictature non plus aussi (voir Hitler, Mussolini, Franco et Khadafi). La CI n’est ni la RDC , ni le Zimbabwe ou encore l’Angola et vice-versa. Pareillement, ADO n’est ni Savimbi, ni Tsvangirai ou encore moins Odinga et vice-versa. Le pareil n’est pas le même.

Gbagbo n’aura pas la même chance que le peuple angolais vous à consentie. Lui Gbagbo et vous, Dos Santos, vous êtes des perdants et tout ce que vous faites sur le plan diplomatique ne sont que des tricheries, escamotages de la vérité et offenses à l’intellect des gens que vous croyez moins lucides.

L’histoire est pleine de leçons, mais ces dictateurs en semblant de panafricanistes n’apprennent jamais. Ils se prennent pour des plus malins, car ils deviennent des sages divins aveuglés par la soif du pouvoir: ce sont eux la république, les forces armées leur appartiennent en tant que commandants suprêmes et les constitutions républicaines taillées à leurs goûts.

Mr Dos Santos, méfiez vous de votre passage de témoin à votre dauphin, au super ministre, le vice-président « Nandó » à cause de votre népotisme, hypocrisie et ultranationalisme face á l’opposition interne et externe (dossiers angolagate, UNITA, FLEC, Interventions en RDC, Me Alioune Blondin Baye, etc…) et face à la protection de vos richesses personnelles et familiales obtenues de façon illicite. Nandó aura du mal à sécuriser et effacer de la mémoire collective vos « secrets » et vols du peuple angolais.

Comment l’éditorial du « TEMPS », le 20 janvier, puisse se plaindre de la présence éminente des forces militaires étrangères de l’ECOMOG quand Gbagbo compte sur le sol ivoirien les angolais pour annihiler les 54% d’ivoiriens qui n’ont pas voté pour lui ? Ah, je sais : la crainte de l’ECOMOG. Ouah, les généraux pro-Gbagbo vont tout d’un coup se retrouver sans troupes car ces derniers passeront du coté de l’ECOMOG. Oui, c’est encore pour qu’à la fin, certains partenaires de Gbagbo, y compris Mr Dos Santos, ne se retrouvent avec lui dans une espèce de tribunal antinazi de Nuremberg. Cela ne sera pas bon pour l’Angola, pour son image prétendue de géant politique, militaire et économique dans la zone SADC et en Afrique.

Un conseil à l’Angola et à dos Santos, il est temps de plier les bagages et faire profil bas. Vous pouvez toujours sortir de la même façon que vous êtes rentré dans cette guerre, discrètement. Gagnez du temps pour cacher au monde les vraies « joint venture » que vous avez avec le clan Gbagbo. Faites en sorte que les soldats angolais ne soient pas fait prisonniers de guerre dans cette bataille que vous savez perdue d’avance. Vous n’aurez jamais ni la logistique soutenue ni les services de renseignement pour tenir la confrontation avec les forces de l’ECOMOG au delà d’une semaine de combats. Vous n’aurez pas la solidarité du peuple qui bénéficiera davantage aux soldats de l’ECOMOG, ouest africains. Si vous vous entêtez et restez, le recours à une force militaire internationale élargie sera envisageable et justifié. Dans ce cas, vous serez rattrapé par des sanctions internationales. Faites donc le bon choix, Mr Dos Santos, soignez mieux votre image à l’intérieur de l’Angola.

Il n’y aura plus de temps à perdre pour apprendre à danser le « koudouros » angolais. C’est fini la série des théâtres diplomatiques que l’Angola veut voir sans fin. Chez nous ce sera le « décalé » et le reggae de Blondy pour en danser. C’est pathétique de voir ceux qui utilisent la force militaire pour se maintenir au pouvoir à l’insu de la volonté du peuple, d’accuser les adversaires de ne pas se limiter aux seuls coups de théâtre sans effets de la diplomatie. Assez c’est assez, les temps ont changé. Gbagbo a passé plus de 10 ans à semer le vent et c’est le temps venu pour qu’il ramasse sa tempête ECOMOG et Court Pénale Internationale. Si Dos Santos souhaite l’accompagner, tant mieux pour la démocratie qui se débarrasse de ces espèces d’ordures politiques africaines.

Le compte à rebours pour le couple Gbagbo (cf. Hitler) commencera ce dimanche, si Dieu le veut bien.

Le peuple ivoirien restera mobilisé, particulièrement les jours à venir pour guider l’ECOMOG afin de mieux l’aider à se débarrasser de ses imposteurs.

Ce sera une leçon à l’histoire de la démocratie en Afrique et pour les élections africaines à partir de 2011. Démocratie à laquelle le peuple ivoirien aurait grandement contribué.

Vive le peuple ivoirien, vive la solidarité reçue du monde entier, y inclus les peuples angolais et capverdien, dissociés de leurs présidents.

Merci de m’avoir lu.

FRED
Espeto

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