Côte d’Ivoire – Modestes leçons d’upécisme à M. Alphonse Ekoto au sujet de la crise

Où l'on voit pourquoi je suis d'accord avec Tiken Jah sur la Côte d'Ivoire.

Par Franklin Nyamsi – Agrégé & Docteur en Philosophie.

Un certain monsieur Alphonse Ekoto – qui ne s’avoue ni titre, ni qualité exprès pour le faire – me fait l’insigne honneur d’une tribune consacrée à établir une thèse à tout le moins surprenante au sujet de ma modeste personne : je serais, ni plus ni moins, une « faille organisationnelle » dans mon parti, l’UPC, dont monsieur Alphonse Ekoto se présente sans l’avouer, comme l’incorrigible et inespéré gardien du temple. (Voir http://www.camer.be/index1.php?art=12947&rub=30:27)

Quels sont les arguments mobilisés par monsieur Ekoto pour établir cette thèse et quels contre-arguments suggèrent-ils à l’analyse objective ? Quel sort faire à la sortie toute spéciale et menue de monsieur Alphonse Ekoto contre mon analyse de la crise postélectorale ivoirienne en ce début d’année 2011 ? Qu’il me soit permis de répondre brièvement à ces questions essentielles pour éclairer la lanterne des opinions publiques kamerunaise, ivoirienne et mondiales. Non pas qu’il y ait vraiment matière à discussion dans les idées pressées et les rengaines émotionnelles que nous sert ce compatriote, mais uniquement parce que l’épaisseur des préjugés qu’il colporte tranquillement peut servir de contrepoint à une véritable formation critique de l’opinion kamerunaise sur la Côte d’Ivoire, dans la perspective de ce que j’ai appelé un anticolonialisme autocritique que nous devons promouvoir en lieu et place de l’anticolonialisme émotionnel et dogmatique. Ailleurs, c’est aussi ce que j’ai nommé l’humanisme upéciste.

Le premier argument de M. Ekoto tire substance du titre même de sa tribune : « Monsieur Nyamsi, vous êtes une faille organisationnelle ». A cette affirmation péremptoire, je réponds que je suis un intellectuel révolutionnaire et humaniste africain, pas un militant-mouton, comme M. Ekoto aurait sans doute aimé que je fusse, pour mieux lui ressembler. Ma liberté d’expression et de penser n’est à vendre ni à acheter par personne. Et je respecte celles de toutes les autres personnes humaines. Par voie de conséquence, il peut m’arriver, de bonne foi, d’être en désaccord sur tel ou tel point avec les options officielles du parti auquel j’ai adhéré, à savoir l’UPC. Et en dernière instance, c’est à moi et à personne d’autre de décider si j’exprime publiquement ou non mon point de vue différent sur la question en question. Avant moi, les Lénine, Mao, Trotsky, Sartre, Aron, Mongo Beti, Fanon, Césaire, Eboussi Boulaga, Cheikh Anta Diop, Jésus-Christ, etc. eurent à exprimer des points de vue publiquement opposés à l’option officielle de leurs organisations d’appartenance ou de compagnonnage. Par conséquent, l’UPC au 21ème siècle, a parfaitement le choix : ou elle blâme, réprimande, tance et exclut ses intellectuels révolutionnaires, ou elle les accepte, y compris quand ils ne sont pas d’accord avec ses positions officielles. Ou encore, c’est peut-être plus simple, elle peut s’arranger, d’une manière ou d’une autre, à les éliminer du champ politique. Tout est désormais possible, dès lors que des cadres du Parti attaquent directement ou par pseudonymes interposés, leurs propres camarades sur le net, y compris en les soupçonnant d’affinités ésotériques avec l’ennemi. Ne soyons dupes de rien.

Le deuxième argument de M. Ekoto consiste à contester mon arithmétique électorale dans le cas de la Côte d’Ivoire. Je passe pour le moment sur la prétendue « valeur qu’on attendrait de moi », insinuation ad hominem sur laquelle je reviendrai à la fin de cette réponse. Sur quoi se fonde-t-il pour contester mon arithmétique de l’élection ivoirienne? Sur la thèse suivant laquelle entre les deux tours de la récente élection présidentielle ivoirienne, les électeurs de M. Bédié ne se sont pas mécaniquement reportés sur le candidat Alassane Dramane Ouattara. La preuve de M. Ekotto ? « Nous voyons les partisans de M. Bédié, membres du RHDP, à la RTI, non seulement demander à leur chef de sortir de la République du Golf, mais en plus, ils soutiennent ouvertement Gbagbo. » Constatons d’abord que M. Ekoto est de très mauvaise foi, car il n’ignore pas que le spectacle offert à la RTI (Radio Télévision Ivoirienne), rebaptisée à juste titre Radio-Télévision Gbagbo (RTG), est un haut fait de manipulation médiatique contemporaine. Les militants de Bédié soutenant Gbagbo sont largement une fabrication de Gbagbo ! Je réponds en outre à M. Ekoto que ma thèse du report de voix est fondée sur trois arguments : 1) L’alliance du RHDP date de 2005, soit 5 ans avant la présidentielle de 2010, et elle prévoyait ce report. La durée de cette alliance a manifestement consolidé ce pacte. 2) Le candidat-Bédié a clairement, activement et affectivement exigé le transfert de ses voix au candidat du RHDP au second tour du 28 novembre 2011, allant même jusqu’à lui rouvrir les portes du siège du PDCI, hommes et moyens compris ; 3) Nous avons un bon échantillon de ce report de voix au second tour du 28 novembre, à travers l’analyse du vote des ivoiriens de l’étranger qui a culminé a 60% pour le candidat Alassane Ouattara. Par projection, qu’Alassane Ouattara ait gagné à 54% au niveau du vote global, est une probabilité largement incontestable.
Le troisième argument de M. Ekoto est que ma détestation de Laurent Gbagbo est connue depuis 2006 au moins. Sur quoi est fondée cette détestation ? M. Ekoto ne dit mot. Peut-être me prête-t-il des passions aveugles ? Je n’ose le croire. Mais puisque M. Ekoto n’a ni la patience, ni la présence d’esprit de citer la tribune que je publiai alors en 2006, rappelons-en la substance pour nos lecteurs. Elle s’intitulait : « L’imposture de Laurent Gbagbo : objections à Moukoko Priso sur le conflit ivoirien ». En établissant les causes endogènes de la guerre civile ivoirienne de 2002, j’invitai déjà l’opinion publique kamerunaise à se méfier de confondre l’anticolonialisme rhétorique de Gbagbo avec sa propre propension à détruire la démocratie qu’il avait auparavant contribué à instaurer en Côte d’Ivoire. Je montrai simplement que Gbagbo n’était pas l’homme que l’on voulait faire croire aux kamerunais, sur au moins trois plans : 1) Au plan idéologique, le FPI – membre de l’Internationale Socialiste à laquelle l’UPC n’appartient pas ! – est plutôt social-libéral. Gbagbo revendique à ce titre d’ailleurs un « social-pragmatisme ». Par ailleurs, bien qu’il n’ait pas formulé à l’origine la doctrine infecte de l’ivoirité, je montrai que Gbagbo, notamment par la voix de sa femme Simone, avait largement emprunté l’inspiration à cette doctrine pour organiser l’exclusion symbolique des ivoiriens du Nord de la « vraie nation ivoirienne ». 2) Aux plans économique et social, les cadres du FPI au pouvoir se sont davantage enrichis sur le dos de leurs populations davantage enfoncées dans la misère crasse que jamais par le passé. Les scandales abondaient déjà, notamment dans cette filière café-cacao qui a coûté la vie au journaliste Guy-André Kieffer. Avec un taux de chômage des jeunes à près de 70%, le seul emploi possible réservé aux jeunes ivoiriens par le FPI est l’enrôlement miliciens et le rôle de chair à canon. 3) Enfin, sur le plan international, contre la thèse selon laquelle le régime Gbagbo serait opposé à la Françafrique, je prouvai que Gbagbo revendiquait justement le plus grand octroi de facilités économiques aux grandes multinationales françaises, de tous les présidents successifs de la Côte d’Ivoire. Je cite d’ailleurs Gbagbo sur ce point précis, dans une version plus récente : « Il faut quand même que les gens sachent que dans tous les grands choix que nous avons opérés, ce sont les entreprises françaises que nous avons choisies ». (Mai 2008, cité par Survie.org, in http://survie.org/billets-d-afrique/2011/198-janvier-2011/article/cote-d-ivoire-elections-piege-a-c). Pour clore ce point, disons donc à M. Ekoto que je reste fidèle en 2011, à ce que je pensais de Gbagbo en 2006. Je devrais même ajouter aux raisons de ma détestation du système Gbagbo, la longue liste de morts inutiles qu’il a suscitées : crimes directs, par les fameux escadrons de la mort, par la répression policière et militaire, par l’abandon des masses ivoiriennes à la misère abjecte.

Le quatrième argument de M. Ekoto consiste en une série d’attaques ad hominem contre moi-même. Moi, en-deçà de la valeur que l’on attendait de moi ? De telles attentes présupposent que vous possédiez, vous, M. Ekoto, une échelle de valeurs pour juger des intellectuels. Mais laquelle donc ? On en cherche désespérément les traces. Moi, « une faille » ? Qu’on compare l’assise argumentaire de vos propos à la mienne. On verra vite que vous êtes, non pas une faille, mais un gouffre d’intelligence organisationnelle. Votre propos, des lecteurs de Camer.be l’ont heureusement compris, sonne fort creux. Vous êtes vous sérieusement posé la question de savoir pourquoi l’UPC, ce grand parti historique, n’est plus le bercail naturel des plus grandes figures intellectuelles de la résistance kamerunaise au 21ème siècle ? Je vous réponds : c’est sans doute du fait des ravages incalculables de l’esprit borné que vous exprimez si bien dans votre tribune contre mes idées. Encroûtement et sclérose d’évidences éculées, cette singulière incapacité à héberger des intelligences souveraines est le signe d’une conception de l’organisation très peu sûre d’elle-même, vacillant sur ses anciennes certitudes, incapable de s’élancer courageusement vers l’avenir. Tout simplement en panne et en panique permanente de risquer de nouvelles approches du réel. Vous représentez l’upécisme dogmatique, je représente l’upécisme humaniste. Vous représentez l’anticolonialisme aveugle, je représente l’anticolonialisme critique. Vous êtes incapables de reconnaître que vous avez perdu, au nom précisément de ce dogmatisme du « On gagne ou on gagne » qui vous lie avec Gbagbo. Je suis de ceux qui considèrent les valeurs de la démocratie et des droits humains comme supérieures à celle de l’idéologie et de la très complice camaraderie de domination intra-africaine. Mieux encore, je pense qu’on peut avoir idéologiquement raison, mais se soumettre, pour une cure d’autocritique de cinq ans ou plus, selon la volonté des urnes ou du peuple.

Le cinquième argument de M. Ekoto consiste à imputer au manque de formation idéologique l’attitude critique de cadres upécistes comme moi. Quoi ?! Monsieur Ekoto voudrait-il dispenser mes cours de philosophie politique à mes élèves et étudiants à ma place ? Aurait-il des connaissances exceptionnelles en la matière à m’opposer ? Je ne demande qu’à profiter de ses éventuelles ou intermittentes lumières. Un agrégé-docteur en philosophie, fort heureusement, ne sait pas tout. Qu’on compare donc en attendant, l’argumentation de M. Ekoto à la mienne. On verra vite qui doit former qui, et surtout qui est moins bien formé que qui. Je doute légitimement de la capacité de gens comme ce M. Ekoto à proposer des chemins viables à la jeunesse kamerunaise et à notre peuple pour demain. Pourquoi ? Ils ne savent plus où ils en sont et ne peuvent par conséquent nous mener nulle part. M. Ekoto, comme beaucoup d’upécistes de sa génération, est absolument incapable de nous dire publiquement aujourd’hui quelle est l’idéologie de référence de l’UPC. Un coup, ils louvoient vers des crypto-socialistes du genre Gbagbo, dont le parti est membre de l’Internationale Socialiste, c’est-à-dire alignés sur la social-démocratie internationale. Or les mêmes pestent à mort contre la social-démocratie internationale et ses crimes. Un coup, ils louvoient vers l’Internationale Révolutionnaire, d’obédience radicalement communiste. Or, les mêmes se défendent férocement contre toute tentative de réduire leur upécisme au communisme. Un coup encore, ils louvoient vers de molles tentatives de formulation de l’upécisme comme idéologie de libération et de démocratisation proprement née de l’expérience kamerunaise. Mais on voit bien qu’ils ont du mal à se démarquer de la répétition de leurs maîtres anciens.
Ma démarche a consisté, dès l’article de 2006 sur la Côte d’Ivoire, à concevoir l’upécisme comme l’humanisme révolutionnaire proprement et spécifiquement kamerunais, quitte pour d’autres peuples du monde à s’en inspirer. Je suis de ces upécistes qui pensent que les peuples et intellectuels africains peuvent et doivent se comprendre rationnellement et raisonnablement, sans s’imposer l’arrimage idéologique et conceptuel aux expériences par ailleurs instructives d’autres peuples et d’autres systèmes de pensée. L’upécisme doit apprendre de toutes les erreurs, y compris des erreurs historiques de l’UPC. C’est en cela qu’il occupera la place de choix que lui réserve l’histoire convergente du peuple kamerunais. J’ai par ailleurs montré que l’unité nationale kamerunaise naîtra d’une véritable réconciliation des mémoires de notre pays. L’effort fourni en ce sens par des compatriotes de toute appartenance politique, doit être regardé avec beaucoup d’intérêt et de bienveillance. Je songe par exemple aux nombreuses tribunes sur l’upécisme signées ces dernières années par notre compatriote Célestin Bedzigui, et que je reste l’un des rares upécistes à saluer à leur juste valeur. Et je ne crains pas de reconnaître que depuis le tournant de 1983, lorsque des upécistes réunis en Congrès dans la clandestinité, arguèrent que le marxisme-léninisme était désormais la doctrine officielle de l’UPC, il s’est produit un singulier enténèbrement sur la visibilité idéologique de l’UPC dans l’opinion nationale et internationale. Il appartient précisément à ma génération de mettre fin à cette erreur funeste, à ce péché originel. Nous ne reculerons pas dans cette voie, d’autant plus que nous y sommes tout à fait encouragés par le travail autocritique que mène par ailleurs, une figure intellectuelle de la trempe du Secrétaire Général actuel de l’UPC, le Professeur Moukoko Priso. Ne faites point de mes désaccords ponctuels ou éventuels avec lui sur la Côte d’Ivoire, une raison de nous opposer politiquement. Cette manœuvre ne passera pas par moi.

Enfin, concluons cette histoire. M. Ekoto doit apprendre résolument que tout anticolonialisme n’est pas nécessairement afrocompatible. Dans la vaste houle du mouvement anticolonialiste et panafricaniste, se cachent des loups anti-africains de l’intérieur, des gens comme Laurent Gbagbo qui, sous couvert de lutter verbalement contre la Françafrique, luttent réellement pour s’assurer la seule jouissance des fastes symboliques et réels du pouvoir, qui déborde sur les passions funestes de l’argent, du sexe et de la gloriole. « Oui, j’aime le pouvoir », « Oui, je suis un boulanger », a dit en substance Laurent Gbagbo à Michel Denisot, Journaliste de Canal +, lors d’une Interview récente. Ainsi derrière la chair à canon des jeunes « patriotes » appelés à distraire leur désoeuvrement affligeant par la haine criminelle de leurs propres concitoyens, Laurent Gbagbo n’est qu’un sinistre imposteur. Mon ami le Professeur Dieth Alexis, philosophe ivoirien, l’a bien démontré dans une tribune récemment publiée sur le site connectionivoirienne.net. La mort pour des idées n’équivaut pas à la mort pour des passions. Pour « son pouvoir », Gbagbo est prêt à faire mourir, et peut-être à mourir lui-même, car sa vie n’a de sens que dans la jouissance toute enivrante de ces fastes de président françafricain : « Avant, on n’avait rien, maintenant, on a un peu », a-t-il dit, un jour de négligence, avant qu’on ne découvre qu’au-delà du compte bancaire de la SIB du quartier de la Riviera d’Abidjan, le jouisseur françafricain avait proliféré en propriétés et comptes bancaires mal cryptés à l’Etranger. Il voulait jouer à Sankara, à Lumumba, à Nkrumah ou Mandela. Or donc, Gbagbo n’est que Gbagbo. Et il en est fier : « Je veux ressembler à moi-même, Laurent Gbagbo » a-t-il encore éructé. Le piège de Narcisse se referme. Amoureux fou de sa propre image, il se noie en la contemplant dans le lac de ses illusions.

Ni panafricaniste – il ne s’est investi sérieusement pour aucune cause panafricaine-, ni nationaliste – il a exclu du vote la presque totalité de ses compatriotes vivant dans le Nord-, encore moins sérieusement socialiste, la politique de Gbagbo est celle de la caricature, de la violence et du mensonge abjects. Par voie de conséquence, je n’ai rien à voir avec le sort que ses prétentions lui réservent dans le siècle ivoirien. Et je viens du reste, M. Ekoto, de saisir l’occasion que vous m’offrez de le rappeler à qui croyait l’ignorer. J’espère que vous en avez pour vos frais et saurez apprécier désormais ce qui fait la vraie valeur d’un intellectuel révolutionnaire et humaniste : sa liberté de penser et de s’exprimer, contre tous les pouvoirs, à haute et intelligible voix, contre tous les mensonges et toutes les facilités, y compris celles de son propre camp. Je n’invente rien. Au cœur du FPI de Laurent Gbagbo, le Professeur Mamadou Koulibaly a dénoncé dans la presse ivoirienne, les singulières dérives de ce parti, autrefois porteur de la plus grande espérance pour la Côte d’Ivoire. Voici, en quels accents objectifs et pathétiques, Mamadou Koulibaly décrivait à l’encontre du thuriféraire Pascal Affi N’Guessan, la déchéance de la Refondation (http://www.ladepechedabidjan.net/Exclusif-Mamadou-Koulibaly-a-Affi-N-Guessan-J-invite-tout-le-parti-a-redevenir-ce-que-nous-n-aurions-jamais-du-cesser-d_a567.html):
« Parlons de responsabilité morale. Parlons de responsabilité politique. Et sur ce terrain, nous sommes attendus par nos concitoyens. Je ne retire rien de mes propos et je ne regrette pas de les avoir tenus. Si c’était à redire, je le redirais encore avec plus de véhémence. Les ivoiriens ne nous ont pas élus en 2000 pour les commander mais pour les servir. Notre engagement n’était pas de gérer leur vie quotidienne, mais de gouverner l’Etat. Notre loyauté ne doit pas se mesurer à l’attachement à un chef, mais aux principes et valeurs qui fondent notre projet de société. Ne comptez ni sur une démission, ni sur une concession de ma part. »

Cher M. Ekoto, vous n’avez, en effet, pas raté une occasion d’apprendre quelque chose, en vous attaquant si superficiellement à ma personne. En avant, toutes ! Je propose dans les prochains jours, y compris pour votre précieuse gouverne, une analyse sur « Les kamerunais face à la crise post-électorale ivoirienne ». J’espère qu’elle vous décevra suffisamment de moi au point de vous contraindre enfin à vous interroger sur vous-même. Car l’épreuve du Miroir est la cure thérapeutique dont l’anticolonialisme africain à besoin aujourd’hui pour bâtir des sociétés démocratiques et prospères durables. Ainsi, nous pourrions espérer passer ensemble de l’opposition des contraires qui consiste à condamner a priori l’Autre en tant qu’Autre, à l’opposition des contradictoires, qui consiste à condamner a posteriori chez l’Autre, ce que nous condamnons d’abord, a priori, chez nous-mêmes. Une politique de la haine et de la mort n’est tout simplement pas une politique. Il faut affirmer plus fort et plus haut, les forces de la vie, par une réinvention convaincue du présent et de l’avenir.

Rouen, le 23 janvier 2011.

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