Côte d’Ivoire Lutte-ouvrière épingle Ouattara et Gbagbo « le gourdin et le bâton »

Côte d’Ivoire : Ouattara et Gbagbo sont des amis des riches, pas ceux des travailleurs

En choisissant Alassane Ouattara comme président « légitime » de la Côte d’Ivoire, les puissances impérialistes, la France et les USA en particulier, n’ont pas choisi un inconnu mais un valet qui a déjà fait ses preuves. Avant d’être nommé comme Premier ministre par Houphouët Boigny, il était directeur de la BCEAO (Banque Centrale des États de l’Afrique de Ouest). Après cela il reçut une promotion en devenant l’un des hauts dirigeants du FMI. Tout son parcours montre qu’il est plutôt un fidèle serviteur des intérêts des grands possédants, à commencer par ceux des banquiers qui pillent ce pays.

C’est à ce titre qu’il fut nommé Premier ministre de la Côte d’Ivoire au moment où ce pays était durement frappé par la crise économique. Les premières mesures qu’il prit furent celles que le FMI préconisait, à savoir : la réduction du nombre de fonctionnaires, le blocage des salaires dans la fonction publique, la diminution drastique des budgets des secteurs utiles à la population, comme l’éducation nationale, les hôpitaux publics, etc. C’est dire qu’il a déjà fait ses preuves de docilité et de servilité à l’égard des dirigeants du monde impérialiste. Lui-même est un homme riche et ne s’en cache pas. Son épouse est une véritable femme d’affaires qui possède une société immobilière en France et dirige en même temps une autre entreprise aux États-Unis.

Quant à Gbagbo, il a eu un parcours différent. Il a été un opposant notoire de Houphouët Boigny. Il a même fait de la prison avant d’être contraint à l’exil en France. Quand il était dans l’opposition, il se disait socialiste. Mais son socialisme n’était que verbal.

En dix ans de pouvoir, il a montré combien il était, lui aussi, au service des intérêts de la bourgeoisie. Par exemple, l’une de ses premières mesures a été de décréter la « trêve sociale », demandant ainsi aux travailleurs de ne pas faire grève, pour satisfaire les intérêts patronaux, au nom de « l’intérêt national ». Il a maintenu le blocage des salaires des travailleurs. Il a caporalisé les syndicats et réprimé tout mouvement de contestation des travailleurs visant à améliorer leurs conditions d’existence.

Quand il arriva au pouvoir, Gbagbo avait par exemple la possibilité de revenir sur l’ancien code du travail démoli par Bédié et de permettre du coup l’embauche de milliers de travailleurs transformés en journaliers à vie par le patronat. Un patronat, soit dit en passant, en grande partie français et libanais. Mais même ce minimum, Gbagbo ne l’a pas fait. Pourtant, ça ne coûtait pas d’argent à son gouvernement. Donc, ce n’était pas « à cause de la guerre ». En fait, son « socialisme » n’allait même pas jusque-là. C’était une question de choix politique clair : il est foncièrement dans le camp des riches contre les pauvres !

Il l’a encore montré en 2008, face aux femmes qui manifestaient dans les rues d’Abidjan en montrant leurs ustensiles de cuisine, criant à la famine et dénonçant la flambée des prix des denrées alimentaires. Gbagbo ne fit même pas un geste symbolique en leur direction. Il a maintenu le blocage des salaires en vigueur depuis plusieurs dizaines d’années dans ce pays. De plus il a envoyé ses forces armées contre les femmes. Il y eut deux tués, une femme à Yopougon et un jeune à Port-Bouët ! Comme réparation aux préjudices subis par leurs familles, il a envoyé à chacune d’elles la somme de deux millions de francs CFA. C’était à ce prix qu’il estimait la vie d’une personne pauvre !

Pour les travailleurs et les familles pauvres, choisir de se battre pour Gbagbo ou Ouattara serait comme choisir entre le bâton et le gourdin pour se faire taper sur la tête.

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