Entretien Karamoko Yayoro- « Tous ensemble à la place de la République aujourd’hui »

L’intelligent d’Abidjan

Le Président de la JRDR (Jeunesse du Rassemblement des Républicains) ne veut plus se muer dans « un laxisme complice » dans la situation postélectorale qui oppose son groupement politique, le Rhdp (Rassemblement des Houphouétistes pour la Démocratie et la Paix), à celui de La Majorité Présidentielle (LMP). Dans cet entretien, Karamoko Yayoro parle du récent sommet de l’UA, de l’opposition incarnée aujourd’hui par le FPI et la marche « inopportune et malencontreuse » des jeunes patriotes.

L’une des premières actions du panel des cinq Chefs d’Etat Africains lors du récent sommet de l’UA, sera certainement de réitérer encore leur demande quant à la levée du blocus du Golf Hôtel. Expliquez-nous comment au retour de vos voyages, vous ne rentrez pas chez vous mais retournez vous isolez à l’Hôtel du Golf au point d’en faire un préalable aux discussions?
Nous voulons d’abord remercier la CEDEAO et l’Union Africaine. Je crois, qu’il ne faut pas extrapoler. Ou bien vous êtes un journaliste et vous venez constater qu’il y a un blocus autour du Golf Hôtel, et cela est une réalité ou il n’y a pas de blocus et donc c’est utopique. Mais l’existence de ce blocus montre que nous sommes dans une situation particulière. Parce que nous avons eu des élections démocratiques, libres, transparentes et ouvertes à tous. Il y a un vainqueur, il est connu de tous, c’est le Dr Alassane Ouattara et puis, il y a, l’un des candidats qui, avec le soutien de certains militaires au nom de l’armée tente de faire un coup d’état. Et donc, nous sommes dans un régime militaire piloté par un civil. Voila la situation. Le Président légitime et légal est pris en otage, et je pense que tous les démocrates, tous les journalistes, toutes les populations doivent s’unir à nous parce qu’aujourd’hui nous avons fini avec les coups d’états, la dictature. Les peuples aspirent au libre choix et nous invitons la CEDEAO et l’Union Africaine et l’Onu à faire en sorte que le choix du peuple soit respecté par tous.

Les jeunes patriotes récusent la médiation du Président Burkinabé, Blaise Compaoré et l’ont fait savoir par la voix de leur leader, Charles Blé Goudé. Quel commentaire cela vous inspire t-il ?
C’est une décision inopportune, une décision malencontreuse. Parce que, tout le monde se rappelle au début de cette crise, certains militants du FPI ont été mandaté pour rencontrer le Président Blaise Compaoré en son temps afin qu’il soit le médiateur de la crise inter- ivoirienne. Je crois qu’il avait pris bonne note et les élections se sont bien déroulées. On ne peut pas comprendre aujourd’hui que, des gens qui ont couru aux premières heures pour aller demander la facilitation du Président Burkinabé puissent aujourd’hui récuser sa médiation. Ou bien, quelles sont les raisons profondes qui motivent cette marche ? C’est la démonstration de ce que ceux-ci n’aiment pas les Ivoiriens. Parce qu’aujourd’hui tout le monde souffre, l’économie est à terre, nous avons un pays qui s’est arrêté de fonctionner et les Ivoiriens n’en peuvent plus. On ne peut pas comprendre que des gens qui se disent patriotes, puissent s’opposer à l’instruction recommandée par l’Union Africaine. C’est une mauvaise façon de présenter les choses. Et, nous dénonçons cela. Nous disons bravo à l’UA et nous disons qu’un mois, c’est trop et nous donnons au plus deux semaines pour tirer un trait sur ce problème.

Sûrement que ce samedi, un meeting sera animé à la Place de la République par les jeunes patriotes pour manifester contre la médiation du Président Compaoré. On a ouï dire par voie de presse que vos militants et vous entendiez être à leur côté. Qu’en est-il ?
Nous estimons, qu’il n’est pas normal que des manifestants se fassent encadrer par les forces de défense et de sécurité pendant que d’autres n’ont pas ce droit. Il n’y a pas deux types d’Ivoiriens. Que des Ivoiriens aient droit de vie ou de mort sur une autre frange d’Ivoiriens. Ce n’est pas normal ! A propos de cette marche, nous voulons inviter tous les Ivoiriens, tous ceux qui aiment la démocratie et la paix à se joindre à nous et à se joindre aux jeunes patriotes pour que tous ensemble, nous nous rendions à la Place de la République. Et, nous allons assistés à la défaite de M. Laurent Gbagbo quand nous célébrerons la victoire du Dr Alassane Ouattara. Je voudrais profiter de l’occasion pour dire que dorénavant les Ivoiriens doivent savoir une chose : Il y a un Président légal et légitime. Maintenant, nous avons une opposition. Et cette opposition est incarnée par M. Laurent Gbagbo et le FPI. Et, il faudrait que, chacun soit maintenant à sa place, que chacun joue son rôle. Parce qu’il faudrait que les Ivoiriens se mettent au travail.

Les décisions du panel des cinq Chefs d’Etat, selon les résolutions du 16ème Sommet de l’Union Africaine seront contraignantes pour les deux parties. Pour vous, quel serait cette contrainte. Serait-ce, le partage du pouvoir ? La vice-présidence par exemple pour M. Alassane Ouattara… ?
Non ! Il ne peut pas y avoir de vice-présidence. Vous n’avez pas suivi les résolutions de ce sommet. Le Sommet dit clairement que : « le Docteur Alassane Dramane Ouattara est le seul Président élu de la Côte d’Ivoire ». Point barre ! Les décisions de l’UA sont claires. Les cinq Chefs d’Etat viennent pour exécuter une feuille de route. La CEDEAO reconnaît la victoire du Président Ouattara. Ce qui est envisageable, c’est de discuter du départ de M. Laurent Gbagbo, son statut d’ancien chef d’Etat et peut être celui de certains de ses proches.

Quelles sont vos perspectives entant que leader de la jeunesse Rhdp ?
Nous voulons dire à nos militants que, le travail continue au quotidien. Nous allons faire en sorte que, la population soit rassurée et qu’elle sache ce qui est à construire pour combattre la didacture. Il faut que, M. Laurent Gbagbo sache que, les Ivoiriens ne vont pas accepter pendant longtemps ce qui se passe. Nous n’accepterons plus longtemps que le peuple ivoirien soit pris en otage. Nous ne pouvons plus accepter que nos institutions soient prises en otage, nous ne pouvons pas accepter que la démocratie soit prise en otage et nous allons nous battre pour arriver à nos fins. C’est pour cela que, je voudrais lancer un appel encore une fois de plus aux Fds c’est-à-dire aux policiers, aux gendarmes et aux militaires. Je les invite à rejoindre la légalité et il faut, qu’ils sachent qu’ils doivent prendre rendez-vous avec l’histoire de notre pays en faisant en sorte que, la démocratie triomphe. Il faut qu’ils arrêtent de subir l’imposture. Nous leur demandons de s’inscrire dans l’histoire positive de la Côte d’Ivoire. Nous disons aussi que, dans un pays, lorsqu’on fait appel à des mercenaires, lorsqu’on recrute des libériens, ça veut dire que les militaires ne sont pas assez compétents. Alors que, nous, nous avons foi en notre armée. Nous lui faisons confiance, il faut qu’elle mette fin à cela. A nos militants, j’aimerais dire que nous serons plus proches d’eux en occupant le terrain. Aux militants du FPI qui ont cru un jour ou qui croient encore à la démocratie, je leur demande de nous rejoindre dans la rue pour faire en sorte que la démocratie triomphe.
Réalisé par Aymar Dedi

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