PANAFRICANISME – Laurent Gbagbo et autres Beyala, Monemembo, Bourgi etc…tous Pro-néocolonialistes par Gile Farese

Gile Farese | Connectionivoirienne.net

Aux Intellectuels Africains Panafricanistes et Anti-néocolonialistes

2-Laurent Gbagbo et autres, tous pro-néocolonialistes

Dans la première partie de ma lettre adressée aux Intellectuels Africains pro-Gbagbo que sont Calixthe Beyala, Tierno Monemembo, Albert Bourgi et autres (http://gilefarese.centerblog.net/5-ma-lettre-aux-intellectuels-africains), j’avais démontré que Laurent Gbagbo et son gouvernement avaient pendant 10 ans activement contribué à assassiner le panafricanisme. Ce concept fut d’abord créé par les pères fondateurs que sont: Edward Wilmot Blyden, Joseph Anténor Firmin, Henry Sylvester-Williams, Benito Sylvain, W.E.B Du Bois, Booker Taliaferro Washington, Marcus Mosiah Garvey puis relayé plus tard par George Padmore, Kwamé Nkrumah, Césaire, Senghor, Patrice Tirolien et Léon-gontran Damas. Contrairement à la ligne tracée par les précurseurs du panafricanisme, Gbagbo, ses copains et copines ont, pour des fins électorales, encouragé la haine de l’étranger en Côte d’Ivoire à travers les arrestations arbitraires, les confiscations de cartes d’identités de personnes dont les noms étaient à consonance nordique, les escadrons de la mort et l’interdiction au droit de vote à plus de 2 millions d’Ivoiriens au seul prétexte qu’ils soient de “nationalité douteuse”.

Dans cette seconde partie de ma lettre, je m’attarderai sur la notion d’anti-néocolonialisme, argument que brandissent ces Intellectuels pro-Gbagbo pour justifier son combat obscure contre l’Occident et l’Afrique toute entière après des élections que le monde entier s’accorde à dire qu’il a lamentablement perdues.

Si la notion de panafricanisme a une origine plus ancienne (antérieure à N’Krumah), il n’en est pas de même pour le néocolonialisme. La plupart des opposants au néocolonialisme situent la survenue de cette théorie aux alentours des années 1960, c’est-à-dire au lendemain des indépendances.

Pour N’krumah, le néocolonialisme serait une forme déguisée de l’impérialisme. N’Krumah soutenait que “le néocolonialisme est le contrôle d’autres nations par des moyens indirects. Les puissances néocolonialistes utilisent des politiques commerciales, économiques, financières et culturelles afin de dominer des pays moins puissants” (cf. Kwamé N’Krumah dans “Le néo-colonialisme : Dernier stade de l’impérialisme”, Éditions Présence Africaine, coll. « Le panafricanisme », Paris, 2009, 268 p. par). A travers le néocolonialisme, certaines organisations internationales, telles que la Banque Mondiale (BM) et le FMI peuvent contrôler et exploiter des pays sous-développés (PMD) en entretenant leur endettement. Selon le sociologue Américain Immanuel Maurice Wallerstein, le néocolonialisme s’accomoderait parfaitement avec sa “théorie de la dépendence” qui soutient que la pauvreté, l’instabilité politique, et le sous-développement des pays du Sud sont la conséquence de processus historiques mis en place par les pays du Nord ayant comme résultat la dépendance économique des pays du Sud.

A y voir de plus près, il serait donc question ici d’emprunt et de remboursement. En clair, que les pays Africains sont en quelques sortes “forcés” d’emprunter des sommes d’argent qu’ils ne peuvent plus par la suite rembourser. Ma question est toute simple. Comment est-ce que les pays Africains comptent se dévélopper sans emprunter d’argent?  Tout en sachant que même les pays les plus puissants au monde comme la France, l’Allemagne, la Chine ou les Etats-Unis ne peuvent s’empêcher d’emprunter. Pour illustrer mes propos, j’aimerais simplement rappeler que la dette extérieure des Etats-Unis s’élève à plus 13 mille milliards de dollars selon la source http://theeconomiccollapseblog.com/archives/u-s-national-debt-2010. Somme que je n’ose même pas convertir en FCFA. Celle de la France est d’environ 5 mille milliards de dollars. Quelqu’un peut-il donc me dire comment est-ce que l’Afrique pourra faire face aux grands défis de demain sans emprunter d’argent?

Pour moi, le problème n’est pas tant l’emprunt mais plutôt l’usage qu’il en est fait. Combien de milliards ont déjà été empruntés par certains gouvernements Africains fantôches comme celui de Gbagbo et qui par la suite ont été détournés à des fins personnelles ou pour l’achat d’armes de guerre? Les scandales financiers sous l’ère Gbagbo, puisque c’est de lui qu’il s’agit ici, sont légions. Des détournements de la filière café-cacao à la duperie de l’achat de l’usine Fulton aux Etats-Unis en passant par les fonds versés par TRAFIGURA pour le scandale des déchets toxiques, la Téléphonie Mobile avec l’affaire Warid, Comium et le scandale au fond de prévoyance militaire, ne sont que ceux connus du grand public. Nous n’oublierons celui de la Banque Nationale d’Investissement ou celui de la BFA, Banque pour le Financement de l’Agriculure presque ruinée par la voracité de Madame Gbagbo et son époux. Quand le gaspillage s’érige en règle de gouvernance, les conséquences sont celles que nous voyons tous en Côte d’Ivoire. Pas de nouvelles écoles, pas d’hôpitaux, pas d’universités ni de routes en 10 ans de pouvoir. Quelle honte! Où est donc passé tout cet argent emprunté?

Je vais vous le dire, chers intellectuels Africains “Gbagbophiles” pour la circonstance. Cet argent est bien au frais, là-bas chez le colon d’autrefois qu’ils prétendent combattre ou dans les paradis fiscaux, Maurice, Jerseys, Caiman etc. La preuve est que tous les pays de l’Union Européene et la Suisse ont ordonné le gel des avoirs de plus de 85 personnalités Ivoiriennes fidèles au “Christ de Mama” (terme emprunté à Vénance Konan). Tout cet argent n’aurait-il pas pu servir à la construction d’hôpitaux modernes, d’universités, d’écoles, de routes, de ponts, et autres infrastructures dont tout pays civilisé se dote? Combien d’entre eux ont encore des comptes en banque dans les banques Africaines comme la BCEAO, la SIB, ou même la COOPEC (coopérative d’épargne et de crédit) du quartier? Tous se sont précipités dès leur arrivée au pouvoir pour ouvrir des comptes en Suisse, aux Caraïbes ou dans les îles Caïmans. Selon le site officiel de la grande banque Suisse international (http://www.compte-en-suisse.com/capital_garanti_a_terme_plus_10_interets.php), l’ouverture d’un compte à Capital Garanti à Terme qui génère un rendement annualisé supérieur de 13.10% nécessite un apport minimal de souscription de 100.000 Euros (environ 75 millions de FCFA). Je ne serais point étonné que parmi ces 85 personnalités Ivoiriennes, on compte des souscripteurs à ce fameux compte! Houphouët Boigny lui-même l’avait dit en son temps, quel homme riche sérieux ne met pas son argent en Suisse? Contrairement aux nouveaux riches, Houphouët a au moins eu le mérite du miracle Ivoirien à son actif.

Aussi, comment expliquer que la majorité des importants contrats du port d’Abidjan soient tous aux mains des grands groupes étrangers comme Bolloré et Bouygues? Est-ce cela une attitude anti-néocolonialiste? Comment comprendre qu’un anti-néocolonialiste puisse brader les contrats d’exploitation du pétrole à des enterprises étrangères  Total, BNP Paribas entre autres à tel point qu’en Côte d’Ivoire, le carburant coûte plus cher que dans les pays comme le Mali et le Burkina Faso qui n’en produisent pas ?

Combien sont-ils ces anti-néocolonialistes à être retournés dans les écoles primaires, collèges et lycées de leurs enfances pour offrir ne serait-ce que des kits scolaires, un pot de peinture, un banc de classe, ou même des bâtons de craie aux instituteurs pour les aider à supporter l’éducation de leur petits frères et enfants? Qu’ils arrêtent de nous intoxiquer avec leurs histoires de néocolonialisme !

La tentative de brigandage du pouvoir par Laurent Gbagbo et son copain Pablo (Yao Ndré) du conseil constitutionnel n’a rien à voir avec une quelconque attitude anti-néocolonialiste, très chers Africains. Le néocolonialisme, Gbagbo et ses amis n’en ont “rien à se cirer”. Tout ce qui les intéresse, c’est de s’éterniser au pouvoir, affamer les Ivoiriens tout en s’engraissant eux-même. Pour terminer, il est important de comprendre que le néocolonialisme, même s’il a été inventé par les colons d’antan, est avant tout encouragé par nous même Africains à travers nos gouvernants corrompus, malhonnêtes et incompétants, qui par le mauvais usage de l’argent emprunté contribuent à enfoncer l’Afrique dans ce gouffre déjà beaucoup trop profond. En plus de nos gouvernants faussoyeurs , nous aussi à notre niveau individuel y contribuons consciemment ou inconsciemment.

Les plus riches d’entre nous que sont nos footballeurs; Drogba, Eto, Touré, Essien, Adébayor et autres (que j’admire par ailleurs en tant que sportifs) ne sont pas en marge. En effet, le site portugais www.futebolfinance.com stipule que les salaires annuels versés par les clubs et les revenus publicitaires de ces joueurs comme s’élèvent à 7.380.000 €, 5.040.000 €, 5.004.000 € respectivement (à multiplier par 655 pour la conversion en FCFA). Je me demande bien combien de ces sommes faramineuses-qu’ils méritent par ailleurs-ont été déposés à la BAD ou a la BCEAO afin que cela puisse servir à financer des projets de développement en Afrique.

Aussi combien de millions sont depensés par nos familles dans les funérailles à Ficgayo (Yopougon) ou les anniversaires, mariages, baptêmes, et autres cérémonies superflues. Ne serait-il pas plus judicieux d’utiliser cet argent à d’autres fins plus utiles-telles que soigner , éduquer et nourir ceux qui sont encore vivants ?

Même les plus pauvres d’entre nous ne sont pas en reste. Nous y contribuons, je doit l’admettre inconsciement pour la plupart. Combien de chauffeurs de mini-cars (Gbakpa) d’ABOBO, ou de taxi de YOPOUGON gardent encore l’argent de leur recette sous leurs matelas à la maison au lieu de les mettre à la banque? Combien de vendeuses de beignets d’ATTECOUBE ou de gombo au marché de TREICHVILLE préfèrent encore garder leur argent dans leurs soutien-gorges ou attaché au bout de leurs pagnes, au lieu d’ouvrir ne serait-ce qu’un compte courant à la banque ? Chers Africains, il faudrait nous même enrichir nos banques et non celle des autres en y mettant notre propre argent, peu importe la somme, afin que cela puisse servir.Comment voulons-nous que nos banques locales puissent accorder des prêts si nous même n’apportons pas d’eau au moulin? Et c’est cela aussi la triste réalité en Afrique, chers panafricanistes et anti-néocolonialistes.

Gile Farese
http://gilefarese.centerblog.net

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