DAKAR – La Côte d’Ivoire divise les altermondialistes

Par Khady Lo

Pour son dernier jour, le Forum social mondial qui s’est tenu à Dakar jusqu’à hier, a débattu des solutions pour sortir de l’impasse l’Etat aux « deux présidents ». Certains souhaitent une intervention des forces de l’ONU.

Vendredi était le dernier jour du Forum social mondial. Au cours d’une conférence organisée par le Conseil des Ong d’appui au développement, les voix se sont élevées pour qualifier diversement la situation de crise que vit la Côte d’Ivoire. Des positions souvent contradictoires. Zongo, un humoriste ivoirien, a le premier déridé l’assistance en déclarant, pince sans rire : « Nous, en Côte d’Ivoire, on a tellement prié pour avoir un président que Dieu nous en a donné deux. » Un humour qui n’a pas réussi à apaiser les débats tendus.

Alioune Tine de la Rencontre africaine des Droits de l’homme a estimé que si Laurent Gbagbo restait au pouvoir, ce serait une défaite de la démocratie africaine. Pour lui, les intellectuels africains qui défendent le président battu sont inconscients. Une position que ne partage pas Gorgui Dieng, professeur au Département d’anglais. Selon lui, dire que les intellectuels qui défendent Gbagbo sont corrompus, c’est un leurre. A ses yeux, il y a de sérieuse réserve à la victoire d’Alassane Ouatarra.

Amadou Aly Kane préconise de choisir un autre homme qui va assurer une transition pacifique en Côte d’Ivoire. A son avis, ni Gbagbo, ni Ouatarra, ni Soro, ni Bédié ne peuvent présider aux destinées de la Côte d’Ivoire : « Ouatarra ne peut pas gouverner parce qu’il y a une large frange de la population qui le considère comme un étranger. Gbagbo est un imposteur, Bédié est hors-jeu ainsi que Soro. »

Ely Madiodio Fall, un homme politique sénégalais, s’oppose pour sa part à l’immixtion de la Cedeao (Commission de la Communauté économique des Etats d’Afrique de l’Ouest) dans la crise ivoirienne. Avec emphase, il déclare : « Je m’opposerai corps et âme à ceux qui veulent envoyer des soldats sénégalais combattre leurs frères ivoiriens. Il faut trouver une solution où il n’y a pas de tueries. Ce qui est sûr, c’est que l’Onu applique une justice à deux vitesses. A-t-on entendu l’Onu parler des centaines de morts en Egypte ? » Koffi Yego, un intellectuel ivoirien invite les Nations unies a appliqué l’ingérence humanitaire pour sauver des vies en Côte d’Ivoire.

Khady Lo (Dakar)
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