Côte d’Ivoire – La Société Civile Ivoirienne (CSCI) dénonce le manichéisme politique en cours

ETAT D’ESPRIT ET DISPOSITIONS PRATIQUES DEVANT SOUTENIR LA RESOLUTION DE LA CRISE POST ELECTORALE EN CÔTE D’IVOIRE

Depuis l’avènement d’un bicéphalisme absurde et paralysant au sommet de l’Etat Ivoirien, la fracture sociale a pris un virage plus dangereux, se traduisant par la recrudescence des extrémismes. La situation politique nationale tend vers un véritable manichéisme politique qu’il faut dépasser pour aider à résoudre la crise du bicéphalisme.

I – Des faits de manichéisme politique

Dans la situation malheureuse que traverse la Côte d’Ivoire, des extrémistes de tout bord veulent imposer à tout le pays deux couleurs (noire ou blanche) ou encore deux pensées uniques, sans possibilités d’attitudes intermédiaires rationnelles. Les stratégies se déploient au niveau national et international.

1- Au niveau national

la RTI est descendue dans la vallée pour en se posant comme la réplique de TV Notre Patrie, une télévision au service des Forces Nouvelles et émettant dans la zone CNO. Ces deux médias rivalisent dans la diffusion de propagandes haineuses et gravement préjudiciables à l’unité nationale et à la cohésion sociale.
Les deux présidents, MM. Gbagbo et Ouattara sont amenés à faire des nominations précipitées dans l’administration. Ces nominations ne vont que créer des suspicions et des divisions dans cette administration qui souffre déjà de beaucoup de maux dont les plus visibles sont l’inefficacité, le népotisme, le tribalisme, la corruption, la concussion et les abus de toutes sortes.
Le limogeage des membres du Conseil National de la Presse (CNP) et la préservation du Conseil National de la Communication Audiovisuelle (CNCA) pour des raisons purement partisanes et d’excès de zèle affectent le droit à une information équilibrée.
Les fausses accusations croisées portées contre la Convention de la Société Civile Ivoirienne (CSCI) par les extrémistes des deux camps à travers des journaux proches de LMP (cf. Le Quotidien N°360 du 31 décembre 2010 et Le Temps N°2320 du 19 janvier 2011) et du RHDP (cf. Nord Sud N°1714 du 08 février 2011 et Le patriote N°3390 du 08 février 2011) sont regrettables.

2- Au niveau international

Chaque camp cherche des alliés à la CEDEAO, à la SADEC, à l’UA et aux Nations Unies en gaspillant d’énormes quantités de ressources nationales. Dans ces organisations, les alliés sont considérés comme des amis et les autres comme des ennemis.

II- La nécessaire recherche du consensus pour sortir définitivement de la crise

La Convention de la Société Civile Ivoirienne (CSCI) demande aux modérés du RHDP et de LMP de prendre leurs responsabilités en faisant triompher l’esprit d’ouverture et de consensus nécessaire à la sortie de crise. Cela demande de faire confiance aux institutions internationales avec lesquelles la Côte d’Ivoire est obligée de coopérer et, en particulier, au Panel de chefs d’Etats mis en place par l’UA pour traiter définitivement le malaise né du bicéphalisme au sommet de l’Etat ivoirien.

La CSCI suggère au Panel de chefs d’Etats de l’UA d’obtenir, du Président qui sera reconnu par tous à la fin de ce mois de février, les dispositions suivantes à prendre immédiatement pour assurer la stabilité du régime politique :

1-Nomination d’un Chef de Gouvernement pouvant faciliter le rapprochement entre les deux camps (LMP et RHDP).
2-Nomination d’un Ministre de la Défense et d’un Chef d’Etat Major capables de faciliter et d’accélérer la réunification des deux armées, le désarmement des ex rebelles et le démantèlement des milices.
3-Engagement du Président de la République de désarmer effectivement les ex-rebelles et de démanteler les milices avant la fin du premier semestre 2011.
4- Restructuration de la CEI avec une participation majoritaire de la société civile et du Conseil Constitutionnel avant les prochaines élections (législatives, municipales et régionales).
5- Création d’une Commission indépendante « Vérité, Justice et Réconciliation » composée des organisations de la société civile, des confessions religieuses et de la chefferie traditionnelle, acceptée par l’ensemble de la classe politique et qui devra rendre son rapport avant fin décembre 2011.

Fait à Abidjan, le 14 février 2011
Pour la CSCI, le Coordonnateur National

Dr N’Gouan Patrick

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