Côte d’Ivoire – LAURENT GBAGBO ET LA STRATÉGIE DU RHINOCÉROS

GBAGBO ET LA STRATEGIE DU RHINOCEROS

Le second tour de l’élection présidentielle du 28 novembre 2010 devait réconcilier les ivoiriens après 11 ans (1999-2010) de crise politique. Malheureusement, elle a plongé la Côte d’Ivoire dans une crise « politico-économico-sociale » sans précédent dans l’histoire de notre pays.
En effet, le stupide coup d’Etat du 24 décembre 1999 avait suscité beaucoup d’espoir, chez nombre de nos compatriotes. Après 40 ans de règne sans partage du PDCI-RDA, dont 33 ans sous Feu Félix Houphouët BOIGNY, et 7 ans sous le Président Henri Konan BEDIE, des milliers d’Ivoiriens qui avaient jusque là mis leurs infortunes d’alors sur le compte du pouvoir PDCI, ont vu dans le putsch militaire commandité par les pontes du FPI, l’avènement d’une nouvelle ère de « démocratie » et de prospérité. Ils en étaient édifiés en cela, à l’aune des vaseuses professions de foi d’un pseudo-démocrate et opposant historique nommé Laurent Koudou Gbagbo. Aussi, le Général Guéi fut-il baptisé Père Noel, avec l’entrée en action et aux postes stratégiques de Laurent Gbagbo et ses hommes.
Le résultat de l’élection présidentielle d’Octobre 2000, qu’on pouvait qualifier de duel des frères de l’Ouest, Gbagbo ayant convaincu le Gl Guéi de faire éliminer par Tia Koné tous les candidats du PDCI et du RDR afin que le pouvoir reste à l’Ouest ; l’élection dis-je, a consacré la victoire « calamiteuse » du candidat Laurent Gbagbo. A l’avènement de ce dernier, le brave peuple de Côte d’Ivoire a rêvé d’une ère de grande démocratie.

Or à la pratique, le Président Laurent Gbagbo s’est révélé être le plus grand bourreau de la démocratie dans notre pays. Sous le pouvoir FPI, l’opposition significative (PDCI et RDR), n’a jamais pu organiser de marches pacifiques sans que cela ne se solde par des répressions sauvages et aveugles, dans le sang, avec à la clé, de nombreuses pertes en vie humaines.
Le coup d’Etat manqué du 19 septembre 2002, qui s’est mué par la suite en rébellion armée qui occupe jusqu’à présent 60% du territoire ivoirien, a profité à Laurent Gbagbo et au FPI, plus qu’à tout autre entité. En effet la rébellion a réduit de près de deux tiers, la charge de travail du Chef de l’Etat d’alors, la cantonnant à 40% du territoire, tout en abandonnant entre les mains de ce dernier 80% des richesses du pays. Gbagbo ne se targuait-il pas devant qui voulait l’entendre qu’il avait entre ses mains « la Côte d’Ivoire utile » ? Au lieu de saisir cette « aubaine » pour faire ses preuves dans zone d’influence dite zone gouvernementale en faisant de la partie sud de pays, une sorte de « Berlin Ouest », M. Gbagbo et son clan ont consacré l’essentiel de leur temps pillé, comme des larrons en foire, les richesses du pays. Dans le même temps, toute manifestation des « rebelles », appellation donnée à tout ce qui n’est pas FPI, est violemment réprimée dans le sang.
Toutes les négociations entreprises (Accra, Marcoussis, Pretoria) pour juguler la crise, ont fait les frais du boulanger Laurent Gbagbo. Excellent dans la roublardise, ce dernier est allé de subterfuges en reniements de ses engagements pris tant au plan national qu’au plan international. Ainsi, l’époux de la fatale Simone aura réussi à se maintenir au pouvoir jusqu’en novembre 2010, s’octroyant 5 ans d’un mandat-bonus sans les élections prévues en octobre 2005.

« En toute chose, l’excès nuit », dit l’adage, et Koudou Gbagbo ne l’aura jamais compris. Ainsi auréolé par les succès historiques de sa stratégie de roublardise à tout vent depuis les années 90, le boulanger d’Eburnie a remis le couvert à la faveur du second tour de l’élection présidentielle de novembre 2010. Battu proprement par le Dr Alassane Dramane Ouattara par un score sans appel de 54,10% contre 45,9% le 28 novembre 2010, l’ex-chef de l’Etat s’est fait nommé et « intronisé » par le Conseil Constitutionnel à sa botte et présidé par l’indigne Paul Yao N’Dré. Ce que Gbagbo et son LMP ignoraient, c’est qu’ « il y a fer qui coupe fer » comme on le dit à Abidjan.
Et le coup d’Etat électoral qu’ils ont cru pouvoir réussir allègrement, après quelques vagues condamnations internationales sans conséquences, s’est révélé être un os dans leur gorge, avec toutes les sanctions qui leur pleuvent sur la tête chaque jour que Dieu fait. Depuis lors Gbagbo et LMP ont décidé d’adopter la stratégie du rhinocéros : foncer tête baissée, à vive allure, sans regarder ni à gauche ni à droite, jusqu’à se briser le cou contre le baobab (ici le peuple).
C’est ainsi que depuis leur forfait électoral, Koudou Gbagbo et ses sbires restent sourds aux suppliques des différentes missions de Chefs d’Etats, leur demandant de céder le pouvoir qu’ils usurpent. Simone et son époux sont « déterminés » parce que des pseudos Hommes de Dieu leur garantissent la « Victoire finale », car avec le temps, le monde entier qui reconnaît aujourd’hui l’élection du Président Alassane Ouattara, ferait marche arrière, levant tous azimuts embargos, restrictions et sanctions. N’importe quoi !
Ainsi, Gbagbo et le gouvernement fantoche d’Aké N’Bo dit Goukouni, posent quotidiennement des actes aussi stupides que loufoques, comme s’ils ne viennent pas de gérer ce pays pendant 10 ans. A en juger par leur attitude, ils n’auront rien appris de c’est qu’est la gestion d’un ETAT. Comment en aurait-il été autrement, préoccupés qu’ils étaient par l’enrichissement rapide et l’assouvissement de désirs charnels ?
C’est pourquoi, par l’instinct- l’improvisation étant leur principe de gouvernement- ils ont « réquisitionné », armes au poing, l’agence nationale de la BCEAO. La conséquence prévisible, mais qui a semblé les surprendre, c’est que la quasi-totalité des banques privées a fermé pour des raisons évidentes de manque de liquidité et de sécurité ; et ceci, au grand dam de la population et des opérateurs économiques. Sans le sou les ivoiriens sont livrés à la fin et à la maladie. Autant dire qu’une déflagration générale n’est pas loin, parce que la souffrance actuelle des populations devient de plus en plus intenable. La propagande actuelle autour de virements de salaires, qui sont en réalité fait ou pas selon qu’on est LMP ou RHDP, ne changera en rien la réalité. Et puis une frange importante de la population dépend du secteur privé, qui du reste est en train de se désagréger progressivement.

Il ne sert à rien de se le cacher, la guerre civile promise par Gbagbo en cas menace de perte du pouvoir a lieu en ce moment. De jour comme de nuit, des militants supposés du RHDP sont lâchement assassinés par les miliciens et mercenaires de Laurent Gbagbo. Actuellement, ces derniers paradent dans les rues d’Abidjan et des villes de l’intérieur, armes au poing, pillant, violant, tuant et semant la désolation sur leur passage. Pendant ce temps, et prenant la relève de son poulain Gbagbo, le Président Sud Africain Jacob ZUMA tente de faire perdurer la souffrance des ivoiriens en jouant du dilatoire dans les initiatives de la communauté internationale (CEDEAO et UA).
HONNEUR AU PRESIDENT BEDIE
Je voudrais me permettre de rendre un hommage appuyé au Président Henri K. BEDIE, traité de fuyard par Gbagbo, et à qui l’histoire donne aujourd’hui raison. En effet, en refusant de verser le sang des ivoiriens à la suite du putsch du 24 Décembre 1999, le Président BEDIE a choisi de céder pacifiquement le pouvoir pour préserver la paix sociale. Aujourd’hui, tous ceux qui l’ont tourné en dérision s’en mordent les doigts, parce que Gbagbo offre aux Ivoiriens, ce qui se serait passé si BEDIE avait voulu croiser le fer avec le Gl Guéi. C’est ce qui fait la différence entre l’Homme d’Etat (BEDIE) qui met les intérêts du peuple au dessus des siens et le dictateur (GBAGBO) qui marche sur son peuple pour assouvir son destin et celui de son clan.

APPEL AU PRESIDENT ALASSANE OUATTARA

Monsieur le Président, en portant massivement son choix sur votre personne le 28 novembre 2010, par un score de 54,1% contre 45,9% pour votre adversaire Laurent Gbagbo, le vaillant peuple de Côte d’Ivoire qui a voté à plus de 80%, n’aspirait qu’à une chose : la PAIX qu’il a perdue depuis l’avènement des Refondateurs au pouvoir. Des amis indécis quelques jours avant le scrutin du premier tour, m’ont même confié avoir porté leur choix sur votre personne, parce que des 14 candidats en lice, vous étiez le seul qui pouvait braver Koudou Gbagbo pour arracher votre victoire, si celui-ci venait à la confisquer. Pour rappel les slogans comme « On gagne ou on gagne » ou encore « Ouattara passera sur mon corps pour occuper le fauteuil présidentiel », laissaient présager d’un second tour à deux volées : l’un dans les urnes, et l’autre par la force.
Car selon une doctrine chère à Gbagbo, le pouvoir s’acquiert par « la sueur et le SANG ». Les faits en cours montrent qu’il n’attend personne pour faire suer et couler le sang. Depuis quelques jours, les militants RHDP, et tous ceux qui sont soupçonnés d’avoir pris fait et cause pour vous sont traqués, tués et brûlés. Les étrangers de la sous-région ne sont pas épargnés. Tétanisée par les menaces de Blé Goudé, l’ONUCI peine à porter secours aux victimes, se cantonnant dans sa comptabilité macabre.

Monsieur le Président, les Ivoiriens et leurs frères étrangers sont terrorisés, et ceux qui ont porté leur choix sur votre personne se demandent s’ils n’eurent pas mieux fait de voter Gbagbo pour exister, et ne pas avoir à connaître la faim, l’exode et la mort que ses milices et mercenaires leur font subir au quotidien. Homme de PAIX, vos militants n’ont que les mains nues face aux tueurs de l’époux de Simone.
Pour joindre ma voix à leur complainte, je vous supplie : « Monsieur le Président, agissez maintenant ! », car Blé Goudé et ses miliciens raffolent, ces jours-ci, de pillages et de braisés humains. Sur les fronts diplomatique et économique, vous êtes d’une efficacité foudroyante, au point qu’on imagine tout ce que vous auriez pu faire si vous n’étiez pas « pieds et poings liés » par le blocus idiot de Gbagbo. Vous avez toutefois enseigné aux ivoiriens que l’efficacité ne se promène pas sur les routes, au point de pouvoir être freinée par un quelconque barrage. Il n’y a jamais deux sans trois, dit l’adage, et vous connaissant, je ne saurais croire qu’une telle efficacité de votre part pécherait par une faiblesse au niveau du troisième pilier de tout pouvoir, à savoir le pouvoir militaire. Les sanctions économiques sont efficaces, certes, mais Gbagbo et sa femme Simone seront les derniers à en périr.

LE PEUPLE ANGOISSE VOUS REGARDE.
Alfred TAPE, Citoyen dépité
alfredtape@yahoo.com

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