Crise au sein de l’armée ivoirienne – Voici le nouveau Chef d’Etat-Major

La Rédaction – Connectionivoirienne.net  –

La bavure d’Abobo met à mal la cohésion au sein de la haute hiérarchie militaire « pro-Gbagbo »

Ce qui se murmurait au sein de la grande muette en Côte-d’Ivoire vient de se confirmer. Depuis le vendredi 4 mars 2011, le Général Brunot Blé Dogbo, chef de corps et Commandant de la Garde Républicaine, est le nouveau Cema (Chef d’Etat major) de l’armée ivoirienne pro-Laurent Gbagbo. Si de façon officielle cette décision n’a pas encore été rendue publique de peur de fragiliser les soldats encore à la solde de Gbagbo, nos sources sont catégoriques.

Dogbo Blé premier à partir de la gauche

Tout serait parti de l’ordre que Brunot Dogbo Blé aurait donné aux Fds-Ci qu’il contrôle presque seul désormais, de tirer sur les femmes, manifestantes pacifiques à Abobo. Pis, Dogbo n’aurait pas apprécié le fait que Mangou se rende au 43ème Bima pour une réunion sur la reprise des patrouilles mixtes Fds, Onuci et Forces Licornes au moment où les partisans extrémistes de Gbagbo demandent le départ pur et simple de ces Forces étrangères. Mangou s’était rendu au BIMA sur instruction de Gbagbo himself, comme révélé par Connectionivoirienne.net. Le récent retrait-refuge de Philippe Mangou au 43ème Bima serait survenu après une réunion chez Gbagbo en présence des principaux Généraux : Mangou, Kassaraté, Dogbo, Guai Bi Poin, Deto Letho, le patron des forces terrestres, Vagba Faussignaux, le Commandant de la Marine de guerre… Durant cette réunion, Mangou s’était plaint des initiatives isolées de certains commandants de corps et d’unités, et avait demandé au chef suprême des armées Laurent Gbagbo, de mettre fin à cette entropie. Sur le champs, Gbagbo accepte et promet d’y remedier tres rapidement ; mais comme à ses habitudes, l’ex Chef d’État prendra encore plaisir à diviser pour régner.

Le dernier passage de Philippe Mangou à son domicile, vendredi dernier, dans la commune de Yopougon, quartier Fanny reste énigmatique. En effet, son cortège avait eu à emprunter une trajectoire inhabituelle, comme ont pu le constater de nombreux riverains. Le cortège avait en effet, selon nos informations, contourné les barrages qui en principe servent à sa sécurité pour finir par emprunter la voie passant par Ivoire couture et rejoindre son domicile. Y avait-il menace imminente de le neutraliser ? Les barrages avaient-ils été infiltrés ? Une chose est cependant claire : le général Philippe Mangou est en rupture de ban avec son armée et son chef Laurent Gbagbo. Ce, au moins depuis le vendredi 4 mars 2011.

Encadré
Dogbo Blé, Général d’opérette de service ?

Une chose est d’accepter la nomination de Laurent Gbagbo comme Chef d’État-major des armées, et une autre est de pouvoir assumer jusqu’au bout ce que lui et son clan vous dictent. Du coup, les règles qui régissent ce corps de métier sont foulées au pied. Dans la pratique, les CEMA de Gbagbo deviennent des marionnettes guidées depuis le Palais présidentiel. C’est ainsi que le général Mathias Doué a perdu son poste en novembre 2004 au cours de l’opération baptisée « Dignité ». Une opération qui avait été dirigée de main de maître par Philippe Mangou, premier porte-parole des Forces de Défense et de Sécurité avant de prendre le commandement des troupes déployées sur le théâtre des opérations (Com-théâtre). Poste qu’il avait conservé jusqu’à sa nomination comme chef d’état-major en novembre 2004. Depuis la défaite électorale du 28 novembre dernier, des rumeurs persistantes avaient fait état du refus de Mangou de faire accompagner Gbagbo, parti prononcer son discours de « victoire » à la RTI, par des soldats FDSCI. Depuis ce refus, la garde rapprochée du général avait subitement changé. Le béret noir Mangou (il est du bataillon d’escadron blindé) était depuis lors, surveillé par des bérets rouges de la Garde Républicaine de Dogbo Blé. On comprend pourquoi, la plupart des communiqués lus par le porte-parole, Gouhouri Babri Hilaire et « signé » de « Mangou » surprennent le général lui-même. Ce fut entre autres le cas à une veillée à Yopougon-Sicogie place CP1, quand Mangou fut approché par l’un de ses gardes du corps lui annonçant une décision de couvre-feu lue par le porte-parole et « signé » de lui. La réalité était que le Général Mangou ne savait rien de ce communiqué. Au sein de l’armée ivoirienne, tous les bidasses, sous-officiers et officiers savaient que Dogbo Blé en voulait terriblement au Cema parce que selon lui, ce poste lui revenait de droit. Pourqoui ? Tout simplement parce que c’est lui Dogbo Blé qui – durant les événements de fin octobre 2000 à  Abidjan suite à l’appel à faire barrage à l’« imposture » du Général Robert Guéi, lancé par l’opposant Laurent Gbagbo – avait ensemble avec le défunt capitaine Jean Siaka Remark, donné l’assaut de la poudrière pour ensuite faire sortir les chars et attaquer le palais où se cachait le défunt Général Guéi Robert, retranché. La suite de ces évènements est connue de tous…Avec Dogbo Blé et ses méthodes expéditives à la tête des FDS-CI, le clan Gbagbo conforte sa mainmise clanique sur le noyau dur et sans état d’âme des Forces de défense et de Sécurité ivoiriennes.

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