Exclusif – Bohoun Bouabré commande des armes en Chine via le… Ghana pour Gbagbo !

Anassé Anassé, Représentant permanent à Abidjan avec le Directeur de Publication | Connectionivoirienne.net

Laurent Gbagbo n’est pas prêt à lâcher l’affaire, pour parler comme les rappeurs. Le Président ivoirien sortant a récemment envoyé le ministre Paul-Antoine Bohoun-Bouabré, l’ex-grand argentier du régime des refondateurs, en mission très secrète en Chine. Selon plusieurs sources aussi bien à Abidjan, à Paris, à Beijing (Pékin) que dans certaines capitales africaines, Bohoun-Bouabré n’a pas effectué seul le voyage. Il a été rejoint sur place par l’ex-attaché militaire de la Côte d’Ivoire en Russie, Henri César Sama Damalan (du corps de la Marine de guerre), en provenance de Johannesburg en Afrique du Sud ; par le «sécurocrate en chef» de Gbagbo, l’ancien ministre Kadet Bertin, qui a pris son vol à partir de Luanda en Angola ; et par un haut gradé de l’état-major des armées dont le nom n’a pas été révélé. Il faillait brouiller les pistes au maximum… Après la déconvenue des «hélicos fantômes» commandés et payés «rubis sur ongle» à 10 millions de dollars (5 milliards de F.CFA) par le truchement d’un intermédiaire, mais finalement non livrés, le Chef de l’Etat sortant a décidé cette fois-ci de confier cette mission qualifiée de la dernière chance à ses hommes de confiance.

Bohoun Bouabré en arrière plan derrière Mamadou Koulibaly

Objectif de ces déplacements incognito dans l’Empire du Milieu : commander de l’armement militaire massif pour freiner l’avancée et la progression des bandes armées pro-Ouattara à l’Ouest et dans la capitale économique ivoirienne. Et Gbagbo n’a pas fait dans la dentelle : des conteneurs d’armes lourdes et de destruction massive ont été achetés et sont en route pour Abidjan. Afin d’équiper toutes les unités des forces terrestres, maritimes et aériennes encore restées fidèles à l’ex-Chef de l’Etat.

Le Ghana, base arrière de Laurent Gbagbo ?

Mais selon nos informations, ces armes ne débarqueront pas directement au Port autonome d’Abidjan. Et pour cause, la Côte d’Ivoire est sous embargo militaire depuis 2005. Et de ce fait, le pays ne peut transiger à visage découvert avec les autres pays dans le domaine de l’armement de guerre. Il lui faut donc un «pays-support» pour passer ses commandes d’armes. Et c’est son voisin à l’Est, le Ghana, qui a apporté sa caution à cette transaction. En effet, le certificat d’utilisateur final (end user certificate) de ses nombreuses commandes d’armes portent la mention : «Government of the Republic of Ghana». Ainsi donc, ces conteneurs d’armements seront d’abord débarqués au Port de Tema. Puis rembarqués dans de gros camions de plus de 30 tonnes et escortés par les forces de l’ordre ghanéennes jusqu’à la frontière avec la Côte d’Ivoire, à Elubo. Avant de passer le relais à leurs collègues des Forces de défense et de sécurité (FDS) ivoiriennes qui assureront le convoyage jusqu’à Abidjan. Certains de ces conteneurs, notamment le matériel militaire destiné aux frappes aériennes (hélicos de divers types), seront quant à eux rechargés sur de nouveaux bâtiments et mouilleront sur des quais du Port autonome d’Abidjan et celui de San Pedro.

Certes officiellement, le gouvernement formé par le Président John Evans Atta-Mills n’a pas apporté ouvertement son soutien au Président sortant Laurent Gbagbo, dans sa bataille pour usurper le pouvoir qu’il a perdu à l’issue des élections du 28 novembre 2010. Mais officieusement, les autorités ghanéennes sont très disposées à lui porter assistance logistique et militaire, au mépris des sanctions de la communauté internationale. Dans sa dernière conférence de presse à Abidjan, le président du Front populaire ivoirien (FPI) Pascal Affi N’Guessan n’a-t-il pas martelé qu’ils ont des soutiens et partenaires à l’extérieur prêts à venir en aide au Président Laurent Gbagbo ?

Mais déjà, la puce a été mise à l’oreille de l’ONUCI et du Représentant spécial du Secrétaire général des Nations unies en Côte d’Ivoire. A son tour, le Sud-Coréen Yang-Jin Choi a aussitôt saisi son mandant à l’ONU, son compatriote Ban Ki-moon, afin de voir quelles suites données à ce trafic d’armes via le Ghana.

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