Ghana: dissensions sur la crise en Côte d’Ivoire

Jeune-Afrique – Par Théophile Kouamouo

Sur des bases clairement idéologiques, les deux principaux partis ghanéens s’affrontent sur le dossier ivoirien.

Le National Patriotic Party (NPP), en totale convergence avec l’ancien président John Kufuor – qui a dirigé la mission d’observation de la Fondation Carter lors du scrutin ivoirien –, et l’ancien secrétaire général de l’ONU, Kofi Annan, considère que « le départ de Gbagbo du pouvoir est non négociable ». Il va même plus loin, accusant le président Atta Mills et le National Democratic Congress (NDC) d’organiser « la propagande » du « camarade Laurent ». Et pour cause : au début du mois de janvier, le président ghanéen n’a peut-être pas ouvertement remis en cause le soutien de la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (Cedeao) à Alassane Ouattara, mais il a indiqué de manière claire qu’il n’enverrait pas de troupes en Côte d’Ivoire dans le cadre d’une éventuelle intervention militaire. Son prédécesseur, Jerry Rawlings, toujours très influent au sein du NDC et de l’armée, l’avait précédé fin décembre en demandant un nouveau décompte des voix, voire un nouveau scrutin. Une intervention militaire, avait-il estimé, ne ferait que démontrer « l’hypocrisie » de la communauté ­internationale.

Au-delà de la controverse politicienne, les dirigeants ghanéens redoutent un afflux massif de réfugiés ivoiriens en cas d’exacerbation du conflit. Une grande partie de leur population partage avec les Ivoiriens du Sud la même base culturelle akan, et le Ghana n’est qu’à deux heures d’Abidjan par la route.

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