Libéria: les villes frontalières de la Côte d’Ivoires à la limite de leurs capacités (CICR)

CICR

Libéria : les villes frontalières sont poussées à la limite de leurs capacités par l’afflux de dizaines de milliers de réfugiés fuyant les violences en Côte d’Ivoire
Alors que les combats s’intensifient en Côte d’Ivoire, la Croix-Rouge redouble d’efforts pour venir en aide aux dizaines de milliers de personnes qui fuient vers le Libéria voisin. En collaboration avec la Croix-Rouge nationale du Libéria et la Fédération internationale des Sociétés de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge, le CICR fournit de l’eau potable à des dizaines de milliers de réfugiés et aux communautés qui les accueillent dans la ville frontalière de Buutuo, dont la population a triplé depuis que les combats se sont intensifiés dans l’ouest de la Côte d’Ivoire à la fin du mois de février.

Date et lieu : du 8 au 10 mars 2011, dans la ville de Buutuo, au point de passage de la frontière sur le fleuve Cestos, New Yourpea, nord-est du Libéria
Durée : 09’47 »
Format : 16/9 anamorphique
Son : anglais, français, macouba
Droits : CICR accès libre
Réf. CICR : V F CR-F-01085-A

Pour toute information complémentaire : Janet Powell, CICR, Genève, tél. + 41 79 251 93 14,

Alors que les combats s’intensifient en Côte d’Ivoire, la Croix-Rouge redouble d’efforts pour venir en aide aux dizaines de milliers de personnes qui fuient vers le Libéria voisin.

En collaboration avec la Croix-Rouge nationale du Libéria et la Fédération internationale des Sociétés de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge, le CICR fournit de l’eau potable à des dizaines de milliers de réfugiés et aux communautés qui les accueillent dans la ville frontalière de Buutuo, dont la population a triplé depuis que les combats se sont intensifiés dans l’ouest de la Côte d’Ivoire à la fin du mois de février.

De nombreuses familles ont été dispersées pendant ce deuxième exode massif. Dans le chaos, des enfants ont fui dans différentes directions ou se sont perdus alors que leurs parents étaient en route pour le Libéria. En l’espace d’une semaine, le CICR et les volontaires de la Croix-Rouge nationale du Libéria sont venus en aide à 17 enfants séparés de leurs parents. Le CICR remet les messages que les réfugiés adressent à leurs proches restés au pays et offre à ceux qui sont hébergés dans des familles d’accueil ou des camps la possibilité de téléphoner gratuitement en Côte d’Ivoire ; à ce jour, 350 appels par téléphone satellite ou mobile ont ainsi pu être passés.

Selon les chiffres de l’ONU, plus de 50 000 réfugiés ont franchi la frontière ces dernières semaines, alors que 40 000 autres avaient déjà fui au Libéria depuis les élections controversées de novembre 2010.

L’arrivée de ces réfugiés fragilise encore davantage les communautés d’accueil dans un pays qui subit toujours les effets dévastateurs de 14 années de guerre civile.

Synopsis

Partis de Buutuo, ville frontalière située dans le nord-est du Libéria, des camions où s’entassent des hommes, des femmes et des enfants roulent en direction des camps installés plus au sud. Ils font halte dans des camps de transit, où les gens se reposent quelques jours avant de rejoindre le camp principal, à Bahn. À peine un camion a-t-il déposé ses passagers que le suivant arrive avec sa charge de réfugiés fatigués.

Il y a quatre jours que Basile, 16 ans, et son cousin Eric, 20 ans, sont arrivés en camion dans le camp de transit de Karnplay après avoir traversé la frontière en provenance de la Côte d’Ivoire. Les deux cousins se rendaient en cours à Zouan-Hounien lorsqu’ils ont entendu des coups de feu. Ils ont alors pris la fuite et ont dormi pendant deux semaines dans la brousse, s’alimentant de bananes et autres fruits qu’ils ont réussi à trouver. Depuis qu’il s’est enfui, Basile n’a plus revu sa mère ni ses trois frères et ses deux sœurs.

Eric a pu appeler sa mère avec un téléphone mobile fourni par le CICR, et Basile a demandé à sa tante de rechercher sa mère disparue. Le CICR propose des appels téléphoniques gratuits aux réfugiés qui souhaitent rétablir le contact avec des proches restés en Côte d’Ivoire.

Le CICR va continuer de rechercher la mère de Basile. Albert Sheldon, collaborateur du CICR chargé des recherches, explique que l’adolescent pourra passer un autre appel dès qu’ils auront davantage d’informations sur sa mère.

Le CICR aide également les réfugiés hébergés dans des familles d’accueil à rétablir le contact avec leurs proches. Viviane a fui la Côte d’Ivoire peu après les élections contestées de novembre 2010. Elle est heureuse d’avoir rétabli le contact avec son père, qui est resté au pays, et passe le téléphone à sa vieille mère. Viviane et 20 autres de ses proches sont hébergés depuis décembre par Curtis Brown et sa famille dans la ville frontalière de Buutuo. Curtis, qui s’est réfugié en Côte d’Ivoire durant les 14 années de guerre civile au Libéria, déclare que c’est aujourd’hui à son tour d’aider les Ivoiriens.

L’arrivée de 20 000 réfugiés ivoiriens à Buutuo, dont la population a triplé, a mis les capacités de cette ville défavorisée à rude épreuve. Le CICR fournit de l’eau potable aux nouveaux arrivants et à la communauté d’accueil. Déjà avant que les réfugiés ne commencent à affluer, la plupart des habitants n’avaient pas accès à l’eau potable, et ils devaient utiliser l’eau du fleuve Cestos pour se laver, cuisiner et boire.

Isidore Kieh, délégué du CICR chargé de l’approvisionnement en eau, explique que seuls trois des douze puits de la ville fonctionnent et qu’ils ne peuvent fournir que 20 litres d’eau avant d’être à sec. En partenariat avec la Croix-Rouge nationale du Libéria et la Fédération internationale des Sociétés de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge, le CICR filtre et purifie l’eau qui est acheminée par camion depuis le fleuve, produisant chaque jour jusqu’à 75 000 litres d’eau potable pour plus de 10 000 personnes.

Au point de franchissement du fleuve Cestos, 50 mètres seulement séparent les deux pays, et il est à craindre que l’intensification des combats en Côte d’Ivoire ne pousse davantage d’Ivoiriens à traverser le fleuve pour venir se mettre en sécurité au Libéria.

Minutage
00:00 Camion arrivant au camp de transit de Karnplay, dans le nord-est du Libéria

00:10 Réfugiés descendant d’un camion dans un camp de transit

00:20 Vues d’ensemble de la vie quotidienne dans un camp de transit

01:22 Le collaborateur du CICR chargé des recherches avec Eric et Basile qui se dirigent vers une tente

01:31 Dans la tente d’Eric et de Basile

01:48 Témoignage de Basile

« Je partais à l’école avec mon ami. On est arrivé au marché. Ils ont commencé à tirer. On a fui. On a laissé notre tutrice et la mère de mon ami à la maison. On pouvait pas y retourner, alors on s’est enfui dans la brousse, où on a dormi. »

02:14 Eric et Basile nettoyant leur tente

02:32 Témoignage de Basile

« Les gens de la Croix-Rouge, ils viennent tout le temps nous aider à appeler en Côte d’Ivoire. Ils ont pris des photos pour les envoyer là-bas. Ils vont retrouver ma mère. Je sais pas où elle est, et mes petits frères et sœurs sont restés avec elle. »

02:55 Basile avec le collaborateur du CICR chargé des recherches tenant un téléphone

03:20 Basile au téléphone avec la mère d’Eric

« Ça sonne. Ça sonne. Allo. Où est ma mère ? On la cherche. Tu l’as pas vue ? Ah, d’accord. »

04:00 Eric au téléphone avec sa mère

04:23 Témoignage d’Albert Sheldon, collaborateur du CICR chargé des recherches (en anglais dans la vidéo)

« Elle a dit qu’elle n’a aucune nouvelle de la mère de Basile, l’enfant non accompagné. Elle a dit qu’elle va la rechercher et voir si elle peut avoir de ses nouvelles. Je suis sûr qu’au camp de transit, on aura des nouvelles et Basile pourra passer un autre appel. »

04:48 Réfugiés hébergés par des communautés d’accueil dans la ville frontalière de Buutuo

05:03 Collaborateur du CICR chargé des recherches au téléphone avec le père de Viviane

05:13 Viviane parlant macouba au téléphone

05:36 Viviane passant le téléphone à sa mère

05:50 Témoignage de Viviane (en macouba dans la vidéo)

« Je suis tellement contente d’entendre la voix de mon père. Ça fait si longtemps que je n’ai pas eu de ses nouvelles. Grâce à la Croix-Rouge, j’ai pu lui parler et savoir ce qu’il est devenu. »

06:01 Curtis Brown, qui accueille la famille

06:09 Mère de Viviane et famille

06:14 Vie quotidienne dans la famille d’accueil

06:42 Témoignage de Curtis Brown (en anglais dans la vidéo)

« Nous sommes partis en Côte d’Ivoire pendant la crise chez nous au Libéria. Ils nous ont aidés. Alors quand ceux qui nous ont aidés sont venus, c’était à notre tour de les aider. »

06:53 Nettoyage de récipients dans le fleuve Cestos

07:11 Témoignage d’Isidore Kieh, délégué du CICR chargé de l’approvisionnement en eau (en anglais dans la vidéo)

« Le système d’approvisionnement en eau dans le village était dans un état catastrophique. Il y avait une douzaine de puits qui avaient été creusés dans le village et quand les réfugiés sont arrivés, il n’y en avait que huit qui fonctionnaient, dont cinq sont maintenant taris. Trois sont opérationnels, mais ils ne fournissent pas assez d’eau, parce qu’on ne peut en tirer que 20 litres avant qu’ils ne soient de nouveau à sec. Donc, les gens doivent attendre pour avoir de l’eau. »

07:43 Partenaires purifiant de l’eau

08:02 Témoignage d’Isidore Kieh, délégué du CICR (en anglais dans la vidéo)

« Voilà à quoi ça ressemble. Voyez la différence. Ça, c’est l’eau du fleuve non traitée et ça, c’est l’eau traitée destinée à la communauté. »

08:12 Femmes faisant la queue à un point d’eau

08:18 Isidore à un point d’eau

09:08 Lieu de franchissement du fleuve Cestos

09:47 FIN

Informations complémentaires :
Steven Anderson, CICR Genève, tél. : + 41 22 730 20 11 ou + 41 79 536 92 50
Noora Kero, CICR Monrovia, tél. : + 231 77 55 65 33

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