Malgré les appels du gouvernement – Pourquoi policiers et gendarmes trainent les pas

REUTERS/Emmanuel Braun

Au lendemain de l’arrestation de l’ex-président Laurent Gbagbo, le Chef d’état-major de l’armée ivoirienne, le général Philippe Mangou, a appelé, le mardi 12 avril 2011, toutes les forces de sécurité et de police à se mettre à la disposition du Président de la République de Côte d’Ivoire Alassane Ouattara. De plus, cet ancien proche de Laurent Gbagbo, après avoir fait allégeance au nouveau président, avait même invité à la station de télévision TCI, acquise à la cause de Ouattara, les policiers, les gendarmes et les soldats à reprendre le travail dès mercredi 13 avril 2011. Bien avant, c’est le Premier ministre, ministre de la défense Soro Kigbafori Guillaume qui est monté au créneau pour leur adresser ce même message. Le vendredi dernier lors d’une visite à l’Ecole nationale de police à Cocody, le ministre de l’Intérieur Hamed Bakayoko a réitéré cet appel aux anciens Fds afin qu’ils rejoignent leurs postes respectifs en
vue d’aider les Forces républicaines de Côte d’Ivoire (Frci) à assurer la sécurisation du district d’Abidjan et de l’ensemble du territoire national. Mais le hic, c’est qu’en dépit de ces incessant appels à la reprise de service ponctués quelquefois de menaces de radiation, bon nombre de policiers et gendarmes trainent encore les pas. A preuve, dans la quasi-totalité des commissariats, l’on observe que visage de bois. Quelles sont les raisons de cette hésitation de ces ex-Fds? C’est à cette interrogation que nous avons tenté de répondre en ébauchant quelques mobiles. A en croire une source concordante, le refus des forces de l’ordre à reprendre le service trouve son origine dans la peur de ces ex-Fds quant à d’éventuelles représailles qu’ils pourraient subir de la part d’éléments des Frci. «Nos frères d’armes sont méfiants. Ils ont peur des représailles des Frci », nous a confié un commissaire de police sous le sceau de
l’anonymat. Toutefois, ce dernier pense que  »tout rentrera dans l’ordre parce que des contacts sont en train d’être noués pour que la sécurisation se fasse en équipe avec les Frci ». Hormis cette raison de l’indifférence des policiers et gendarmes à l’appel du gouvernement Soro, une autre plus perceptible semble être la menace que constitueraient les miliciens et autres mercenaires pro-Gbagbo. « Ils sont encore actifs dans certains quartiers », a révélé notre source. Et de rappeler que depuis l’offensive généralisée lancée par les Frci, de nombreux policiers et gendarmes ont aussi quitté leurs villes respectives pour se réfugier à l’intérieur du pays pour certains et à Abidjan pour d’autres. Ce qui justifierait, selon lui, la lenteur de plusieurs d’entre eux à reprendre le service.
DIARRA Tiémoko

Soir Info

Commentaires Facebook

Les commentaires sont fermés.