POUR L’INTERÊT SUPERIEUR DE LA NATION

Très rapidement, que Monsieur le Président de la République, son Excellence Alassane OUATTARA, prenne le taureau par les cornes en vue de tuer dans l’œuf, cette autre crise artificielle qui couve pernicieusement, devant les regards approbateurs, complices de tous et qui, si l’on y prend garde, pourrait faire voler en éclats, cette précaire accalmie, ce fragile retour à la normale acquis au prix de mille et un sacrifices, que nous savourons en ce moment voluptueusement, vu le supplice et le martyre qui nous ont été imposés durant ce conflit postélectoral par Laurent GBAGBO et son clan.
Au plus dur de la crise consécutive à la flagrante violation des principes juridiques régissant le code électoral ayant consisté en l’invalidation des votes émanant des régions du nord et du centre lors des présidentielles d’ Octobre et de Novembre 2010, au déni de démocratie manifesté par la volonté affichée de confiscation du pouvoir de l’ex chef d’Etat, Monsieur Laurent GBAGBO qui, pour ce faire, avait disséminé miliciens, mercenaires et éléments de sa garde prétorienne dans les quartiers de la ville d’Abidjan, massacrant au quotidien tous ceux qui étaient soupçonnés d’appartenir au camp adverse, a surgi du néant un commando dit invisible, dont la paternité sera revendiqué un mois plus tard, par le sergent-chef Ibrahima COULIBALY, se présentant cette fois, sous le pseudonyme de ‘’Général IB’’, avec la noble et courageuse volition de mettre fin aux insensées tueries du scélérat Laurent GBAGBO et de ses hommes et de faire respecter la volonté du peuple connue de tous. Si nous nous en tenons aux reportages effectués par des journalistes sur le terrain, sans exagérer, nous pouvons asserter que la riposte a été à la mesure de l’attaque, nonobstant le caractère inférieur des moyens dont disposaient ‘’le Général’’ IB et ses soldats, au regard de l’artillerie lourde détenue par l’adversaire. D’après les faits relayés par un certain nombre de journaux, ils auraient tenu la dragée haute aux forces pro-gbagbo au point de créer la psychose et des défections et, non des moindres, dans leur rang. Ce combat sans merci, s’enracinant dans le méritoire dessein salvateur d’assurer au peuple sa souveraineté, sa liberté et sa sécurité, aurait, in fine, débouché sur une désorganisation et un affaiblissement notables du dispositif défensif et offensif mis en place par des stratèges militaires angolais, libériens, ukrainiens chapeautés par le sinistre général de brigade, DOGBO Blé Brunot, commandant de la garde républicaine. Selon ces mêmes journaux, de sérieuses brèches auraient été ouvertes dans ce dispositif qui, il faut le reconnaître en toute humilité, auraient balisé le chemin aux forces républicaines. En toute objectivité et avec sincérité, nous devons une fière chandelle au ‘’Général’’ Ibrahim COULIBALY pour cette bataille historique qui a permis de contenir vaillamment la fougue destructrice de ce déséquilibré mental de Laurent GBAGBO le temps que le Président OUATTARA mette en place les FRCI et qu’ils se déploient sur toute l’étendue du territoire national. Ce travail héroïque sera par la suite parachevé, porté à son point nodal par les FRCI, épaulés par les forces onusiennes et la force licorne qui ont, suite à des bombardements massifs et soutenus, abouti à la neutralisation des armes lourdes (chars, orgues de Staline, mortiers, RPG…) illégalement possédées par les chiens de guerre du machiavel des lagunes et éminemment contribué à sa capture ainsi que celle de certains de ses fidèles, membres de sa famille, le lundi 11 Avril dernier. La complémentarité fonctionnelle fructueuse des forces précitées (Commando invisible, FRCI, forces onusiennes, forces licorne) est ici palpable. Elle a permis d’extirper définitivement le cancer ayant miné sourdement pendant les dix années écoulées notre chère patrie.
Cette brève genèse pour tout simplement rappeler aux uns et aux autres que l’objectif qu’on s’est tous assigné est aujourd’hui atteint. Certes, avec beaucoup de douleur mais l’ère Gbagbo est à ce jour de l’ordre des annales historiques. Taisons nos guéguerres d’intérêts et formons un bloc monolithique autour de Monsieur le Président de la République car la tâche à abattre est himalayenne. Ne prêtons pas le flanc aux railleries de nos adversaires qui sont encore tapis dans l’ombre et qui n’attendent que la moindre fissure pour se repositionner. Nous voudrons à travers cette tribune nous adresser solennellement et de façon déférente à Monsieur le Premier Ministre, son Excellence SORO Kigbafori Guillaume et son aîné le ‘’Général’’ Ibrahima COULIBALY, père du commando invisible. La vie des hommes est structurée de telle sorte qu’il y a des moments d’opposition, des périodes d’entre-déchirements et également des temps où il faut faire prévaloir sa nature éthique, rationnelle en faisant prévaloir les voies morales et spirituelles qui est la loi de notre nature. Nous savons qu’il y a eu entre vous des moments d’incompréhensions certainement entretenus par des esprits diaboliques qui ne prospèrent qu’en installant la division, la zizanie. Nous vous en conjurons, ne vous enfermez pas dans cette posture négative qui pourrait nous conduire à une autre conflagration sociale, peut-être encore plus meurtrière. Videz vos cœurs de toute rancœur, de tout élan antipathique, atrabilaire. Fédérons nos énergies pour gagner en force, en consistance car le souhait le plus ardent de l’ennemi, c’est de nous voir péricliter pour ensuite s’en gausser. Nous sommes tous des fils du Président OUATTARA et il nous aime tous au même titre. Il l’a lui-même dit, il n’a pas de préférence dans ce sens. Hier nuit, nous avons eu du mal à sombrer dans les bras de Morphée, malgré la grande fatigue accumulée suite à un exercice intellectuel, lorsque nous avons appris, via le site connectionivoirienne, que des soldats sous le commandement de Morou OUATTARA et du colonel Karim OUATTARA ont attaqué des positions tenues par ‘’le Général’’ IB et ses hommes. Nous avons été beaucoup affligé par cette information que nous avons reçue comme un coup de massue. Quelles que soient les raisons dont vous vous prévalez pour en découdre, songez à l’intérêt supérieur de la nation et au repos de l’âme du Président Félix HOUPHOUËT-BOIGNY, père de la nation ivoirienne qui ne cesse de se remuer dans sa tombe depuis le coup d’état de 1999 jusqu’à ce jour. Trop de vies humaines ont été détruites pour des motifs tristes et vils. Ne vendangeons pas le riche héritage fait de mesure et d’équilibre que nous a légué le Président HOUPHOUËT-BOIGNY, en cultivant la haine, la rancœur générateurs de violences, de barbaries. Nous n’avons pas le droit de nous battre entre nous. C’est un très mauvais signal que nous laissons transparaître juste quelques jours après cette victoire à la Pyrrhus qui a fait vibrer de joie la terre entière.
Monsieur le Premier Ministre, nous sommes parfaitement d’avis avec vous sur le fait que le ‘’Général’’ IB donne un peu trop dans la surenchère en réclamant le grade de général de division, la prise en compte de cinq mille hommes dans la mise en place de la nouvelle armée. Nous ne croyons pas qu’il soit vraiment sincère ; cela participe simplement de ce subterfuge classique consistant à élever les enchères avant d’engager les négociations pour espérer obtenir, au sortir, quelque chose de substantielle. Ne laissez donc pas la colère s’emparer de vous ; soyez patient et tolérant Monsieur le Premier Ministre. Dialoguons et fraternisons. C’est le principe conducteur de notre espèce.
Monsieur le Président de la République, l’humilité et l’esprit de pardon dont avez fait preuve en recevant vos bourreaux, en les écoutant et prenant en compte leurs préoccupations, nous souhaiterions, au nom de la paix et de l’harmonie sociale, que vous en fassiez de même en invitant le ‘’Général’’ IB à la table de discussion. Il stipule lui-même qu’il est entièrement à votre disposition et qu’il n’a jamais été habité par l’idée de contester votre élection. Nous croyons même savoir qu’il a fait partie de votre garde rapprochée lorsque vous occupiez les fonctions de Premier Ministre. Invitez-le donc Monsieur le Président de la République à une rencontre qui sera avantageuse à double titre : aplanir les incompréhensions entre ses frères d’arme et lui et prêter une oreille attentive aux requêtes qu’il aura à formuler en tenant bien entendu compte d’un certain nombre de normes régaliennes. Nous ne demandons pas de lui concéder tout ce qu’il demandera sans discernement. Croyez-nous Monsieur le Président de la République, vous en sortirez très grandi et magnifié. Faites-le pour l’intérêt supérieur de la nation et pour le repos de l’âme du père de la nation, SEM. Félix HOUPHOUËT-BOIGNY. Ne disait-il pas lui-même que : « dans la recherche de la paix, de la vraie paix, de la paix juste et durable on ne doit pas hésiter un seul instant, à recourir, avec obstination au dialogue » ?

DIARRA CHEICKH OUMAR
Professeur certifié de philosophie
Etudiant en instance de thèse
Sciences politiques
E-mail : sekdiasek@gmail.com

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