Réconciliation nationale – des erreurs à ne plus commettre, arrêtons d’humilier…

Même si le pardon se nourrit de vérité, nous devons faire en sorte de ne pas refaire les mêmes erreurs.

Comme lors du second tour des présidentielles en novembre 2010, une grande partie des Ivoiriens est en train de donner dans ce jeu malsain du « bien et du mal ». On se souvient qu’à cette époque, Alassane Ouattara incarnait « le mal » et Laurent Gbagbo « le bien ». Et, nous savons où tout cela nous a conduit.
Car, nous sommes sans même nous en rendre compte, en train de reproduire ce schéma manichéen et machiavélique qui a été mis en place et véhiculé par le pouvoir d’antan. La seule différence, c’est que le camp du « bien » est représenté aujourd’hui par le RHDP et ses alliés et celui du « mal » par le FPI et la LMP. Certes, il est légitime de manifester sa joie à la chute de ceux qui ont été nos bourreaux pendant toute une décennie. Une décennie pendant laquelle, nous avons eu plus d’ivraie que de blé, connu des vertes et des pas mûres, bu parfois la coupe de la cigüe mais là où le bât blesse, c’est lorsque cette joie commence à déborder au point de gêner, de mettre mal à l’aise, de créer l’amertume, la colère, réveiller la rancœur pire la susciter la haine chez certains de nos frères, nos parents, nos amis…notre peuple. C’est pourquoi, nous devons à tout prix, avoir la victoire humble.

Pour ce faire, nous devons commencer par demander à la TCI « la chaîne de la paix » de renoncer à montrer cette image dégradante de l’arrestation de Laurent Gbagbo. Car, il n’est jamais trop bon de se réjouir en permanence des malheurs d’autrui quels que soient les actes ou les crimes les plus horribles que cet homme a posés ou commis. A chaque rediffusion ou même simple utilisation de cette image pour étayer des commentaires ou autres analyses, c’est une plaie que l’on rouvre chez des milliers de nos frères. Des blessures qui chaque fois au lieu de cicatriser ne font que s’étendre, s’élargir et empirer. Parce qu’à travers ces images, nos frères verront en cela, une façon de les narguer, de les provoquer pis de les humilier en permanence. Et, nous devons faire en sorte que cela n’arrive pas ! Ensuite, nous devons éviter de transformer Télé Côte d’Ivoire (TCI) en une RTI bis avec tous ces groupes, groupements de soutien qui envahissent notre petit écran. Tous ces gens qui viennent louer les hauts faits du Président, chanter ses louanges, tous ces laudateurs. Car, c’est ainsi que petit à petit l’on dérape.

Marie-Laure AYÉ
L’Intelligent d’Abidjan

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