Nafissatou Diallo, la femme de chambre ne savait pas qui était Dominique Strauss-Kahn

EXCLUSIF –rmc.fr

RMC vous révèle que la victime présumée de Dominique Strauss-Kahn ne savait pas à qui elle avait à faire lorsqu’elle affirme avoir été agressée par le patron du FMI. Notre envoyé spécial a rencontré à New-York le meilleur ami de Nafi Diallo.
Nafissatou Diallo (prénommée à tort Ophélia dans un premier temps) ignorait qui était l’occupant de la suite 2806, samedi dernier. C’est ce que révèle son meilleur ami que nous avons rencontré lundi dans le quartier du Bronx, à New York. L’homme, qui héberge aujourd’hui l’une des filles de la femme de chambre, explique quelle a été la surprise de l’employée du Sofitel lorsque celle-ci a découvert que celui qu’elle accuse d’agression sexuelle était le directeur du FMI.
Elle a découvert l’identité de DSK devant la télévision
Elle ne l’a su que le soir de l’arrestation, effarée, alors qu’ils regardaient ensemble la télévision où tournaient en boucle des images de Dominique Strauss-Kahn. C’est même ce proche qui a dû lui expliquer, nous dit-il, l’importance de la personnalité politique française. Aujourd’hui, Nafissatou vit sous haute protection policière, dans un lieu tenu ultra-secret. Son confident décrit une femme en état de choc. « Elle a passé deux jours entiers à pleurer », explique-t-il. Depuis peu, elle semble s’être rassurée.
Pas de plainte officiellement déposée
Cette mère célibataire de 32 ans, musulmane d’origine guinéenne et décrite par son employeur comme une salariée modèle, n’a pas encore formellement porté plainte. C’est le procureur qui est à l’origine des poursuites actuellement en cours contre le directeur du FMI, et pour lesquelles celui-ci ne risque pas moins de 74 années de prison. Nafi, elle, hésite toujours à franchir le pas.
New-York: Dominique Strauss-Kahn (FMI) est en prison, libération sous caution refusée
Photo Reuters
Dominique Strauss-Kahn, accusé de tentative de viol et d’agression sexuelle par une employée d’hôtel, passait la nuit de lundi à mardi dans la prison de Rikers Island à New York. La juge devant laquelle il a comparu a refusé sa libération sous caution.
Le patron du Fonds monétaire international (FMI), 62 ans, a été conduit à l’immense prison de Rikers Island située sur une île de l’East River, au nord-est de Manhattan, où il bénéficie d’une cellule individuelle. « Il ne sera pas en contact avec les autres prisonniers », a précisé un porte-parole de l’administration pénitentiaire de la ville sous couvert d’anonymat.
« Il ne s’agit pas d’isoler un détenu de tout contact humain, il s’agit de s’assurer qu’un détenu n’est pas agressé d’une manière quelconque en raison de sa célébrité », a expliqué le porte-parole.
Dominique Strauss-Kahn, interpellé samedi, a été écroué lundi par une juge de New York. Il nie les faits qui lui sont reprochés. La juge Melissa Jackson a refusé de libérer l’ancien ministre français moyennant une caution d’un million de dollars, deux jours après son arrestation à l’aéroport Kennedy de New York alors qu’il se trouvait dans un avion en partance pour Paris.
Impliqué dans une affaire similaire
La juge a pris cette décision juste après que l’accusation eut déclaré que Dominique Strauss-Kahn aurait été impliqué dans une affaire similaire dans « au moins un » autre cas. Il y a des « informations selon lesquelles il a eu une conduite similaire à celle-ci », a déclaré le procureur devant le tribunal.
Les avocats de Dominique Strauss-Kahn envisagent de faire appel de la décision, mais si celle-ci est confirmée, le patron du FMI pourrait être maintenu à Rikers Island pendant toute la durée du procès.
Dominique Strauss-Kahn a comparu portant un pardessus sombre et une chemise claire. Il est apparu fatigué et abattu, les traits tirés et le regard souvent dans le vague, assis sur un banc en bois à côté de petits délinquants, présentés comme lui devant la justice.
Contrairement au tribunal fédéral où les photographes n’ont pas accès à la salle d’audience, photographes et cameramen ont pu saisir des images du directeur général du FMI.
Risque de fuite
Il n’était pas menotté lundi, contrairement à dimanche soir, comme l’ont montré les images de sa sortie d’un commissariat de Harlem (nord de Manhattan) qui ont fait le tour du monde et provoqué une onde de choc. La juge a évoqué un risque de fuite du patron du FMI pour ordonner son maintien en détention. La prochaine audience a été fixée à vendredi.
La défense de l’ancien ministre a proposé qu’il remette son passeport à la justice et qu’il s’engage à résider à New York chez sa fille.
Sept chefs d’accusation
Dominique Strauss-Kahn est visé par sept chefs d’accusation, dont acte sexuel criminel et tentative de viol et de séquestration, suite aux accusations d’une femme de chambre de 32 ans, employée dans un hôtel Sofitel de New York.
« Il nie ces accusations. Il est présumé innocent selon la loi », a souligné un de ses avocats, Benjamin Brafman, ajoutant que son client bénéficiait d’une « ligne de défense forte » et qu’il était « tout à fait probable qu’il soit innocenté en fin de compte ».
Jusqu’à 74 ans de prison
« Il est important de comprendre que cette bataille ne fait que commencer », a poursuivi l’avocat. S’il devait être condamné pour l’ensemble des chefs d’accusation dont il fait l’objet, Dominique Strauss-Kahn encourrait entre 15 et 74 ans de prison.
Son épouse, l’ancienne journaliste Anne Sinclair, devait arriver lundi à New York en provenance de Paris, a indiqué Me Brafman.
L’affaire a ébranlé la classe politique française à un an de la présidentielle, où DSK faisait figure de favori, dans le cadre d’une éventuelle candidature socialiste. Elle a également plongé dans l’incertitude le FMI au moment où l’institution doit piloter la réponse à la crise de la dette dans plusieurs pays européens.
ats/vkiss
Source: RTS Suisse

Commentaires Facebook

Les commentaires sont fermés.