Législatives: Ça grogne à la CEI, Mamadou Koulibaly veut un rééquilibrage de la CEI et un nouveau découpage électoral

Législatives: Ça grogne à la CEI – Par l’Inter

Dans six mois, les élections législatives. En attendant, la Commission électorale indépendante (Cei), cheville ouvrière du processus électoral, fait de nouveau parler d`elle après les secousses subies à la faveur de la présidentielle de l`année dernière. La crise post-électorale étant en voie d`être résorbée, des agents de cette institution grincent les dents: ils réclament cinq mois de salaire. De source proche des frondeurs, ce sont au total 426 agents qui sont concernés. Répartis dans les commissions locales disséminées sur toute l`étendue du territoire, ces employés de la Cei réclament leurs arriérés de salaire au moment où il est de plus en plus question de relancer la machine en vue de l`organisation des législatives d`ici à la fin de l`année. « Nous n`arrivons pas à faire face aux besoins de nos familles, payer la scolarité des enfants et leurs soins en cas de maladie », se lamentent-ils.

Ils sont d`autant plus mécontents que leurs collègues de la présidence centrale et du secrétariat général de la Cei ont eux perçu leurs émoluments. Selon nos sources, ni le directeur administratif et financier, M. Gbangbo ni le trésorier, M. Yaya, ne donnent satisfaction aux préoccupations des agents. Ce qui leur faire dire qu`il y a anguille sous roche, d`autant que, selon ces agents, l`argent a été mis à disposition par le gouvernement.

Mais le problème se situerait au niveau du régisseur, qui ferait des difficultés. Par ailleurs, les agents dénoncent le traitement que l`on leur faisait subir lors des paiements de salaire. « Nous qui sommes dans la région des Lagunes sommes payés comme des manoeuvres au sein du secrétariat de la Cei », ont confié nos sources, qui déplorent que les salaires ne soient pas virés dans les banques, par souci de sécurité et même pour faire gagner de l`argent à l`Etat. En effet, pour régler la paie des agents de l`intérieur du pays, des payeurs étaient par le passé dépêchés sur le terrain. Depuis quatre ans, soulignent nos sources, pour chaque mission, chacun d`eux empoche 40 000 Fcfa par jour. En raison de huit missions par mois, cela fait une petite fortune qui tombe dans les poches des uns quand les autres attendent indéfiniment leur salaire de famine. A quelque six mois des prochaines législatives, il urge pour le président de la Cei, Youssouf Bakayoko, de mettre de l`ordre en décantant au plus vite la situation de ces agents, qui constituent les véritables leviers de cette institution.

Assane NIADA

Les préalables de Mamadou Koulibaly
Dans une interview diffusée sur Onuci.fm samedi 4 juin dernier, le Pr. Mamadou Koulibaly, président par intérim du Front populaire ivoirien (Fpi), a porté à la connaissance de l’opinion les préoccupations de son parti. Nous proposons ici l’extrait s’y rapportant.

Que demandez-vous en ce qui concerne la commission électorale indépendante aujourd’hui ?

Dans la perspective de l’équilibrage de la commission électorale indépendante telle qu’elle a été conçue à Pretoria, nous souhaitons ouvrir des discussions avec le gouvernement, avec le président de la République pour voir comment équilibrer. Déjà, par le passé, le bloc que nous représentions était sous-représenté à la commission centrale. Aujourd’hui, avec le changement de donnée, nous allons nous retrouver, sur 31 membres, avec deux représentants, dont celui du représentant du président de l’Assemblée nationale et celui du Fpi, c’est plus que déséquilibré. Déjà, à l’époque, c’était déséquilibré, aujourd’hui, c’est plus que déséquilibré. Et de surcroît, de nombreux signataires des accords de Marcoussis, qui étaient présents à la commission électorale comme le Mpigo, le Mjp et le Mpci n’existent plus, ces forces se sont transformées en Frci (Forces républicaines de Côte d’Ivoire) donc des militaires. Il n’y a donc pas de raison que ces forces militaires soient présentes dans la commission électorale. Le souhait de la direction et des élus du Fpi, c’est que l’on puisse aller vers un rééquilibrage; il a été suggéré par exemple que nous obtenions du gouvernement un partage égal: 15 délégués pour le Rhdp et 15 pour le Cnrd, 15 auquel s`ajoute le délégué du président de la République, cela ferait les 31 membres.

Il a été également question du découpage électoral à votre dernière rencontre. Que reprochez-vous à l’ancien découpage ?

On n’a pas de reproche à identifier précisément. Mais, il est apparu clairement que la population de la Côte d’Ivoire a augmenté sur ces dix dernières années, qu’elle s’est déplacée sur ces dix dernières années et même avec la crise. Et le souhait de la direction intérimaire du Fpi, c`est que l`on puisse ouvrir des discussions pour voir les régions, les départements, les circonscriptions où la population a augmenté, voir si le nombre d`élus dans ces circonscriptions ne devrait pas augmenter, et les circonscriptions dans lesquelles le nombre d`élus à diminué, voir si on ne pouvait pas diminuer le nombre de députés de ces zones. Et puis savoir exactement combien d`Ivoiriens sont représentés par un député aujourd`hui, dix ans après les dernières élections législatives. Si nous tombons d`accord avec le président de la République sur le statu quo, on admettra que c`est le statu quo et donc qu`on n`intègre pas la hausse de la population et que le nombre des députés n`augmentera pas. Si par contre, on admet qu`il y a eu croissance démographique, alors il devient impératif d`augmenter le nombre des députés et dans ce cas, il faut qu`on sache avec précision où il faudra augmenter et où il ne faut pas augmenter. La carte électorale changera. Nous avons par ailleurs planché sur la liste électorale pour voir dans quelle mesure elle pouvait être mise à jour, dans le respect des dispositions constitutionnelles, afin d`intégrer toutes les populations ayant l’âge de voter.

Recueillis par A.N
L’Inter

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