Bibliothèque nationale : La renaissance plombée par la crise politique

Inaugurée en 1974 par le président Félix Houphouët Boigny, la bibliothèque nationale a connu depuis, des fortunes diverses. En 2008, la direction générale est confiée à Mme Adjiman Nabo. Rapidement, un programme de réhabilitation très ambitieux est mis en route pour redonner à la structure, ses lettres de noblesse. Malheureusement, il sera de courte durée du fait de la dernière crise militaro-politique. Et pourtant, tout avait été planifié pour que les Ivoiriens se reconnaissent dans leur bibliothèque.

Le budget

Il était en 2008 à 32 millions de Francs Cfa. 39,8 millions en 2009. Ce chiffre, grâce à la détermination de Mme Adjiman Nabo d’accroitre le fonds documentaire, sera pratiquement doublé puisqu’il sera à 77, 4 millions. Malheureusement en 2011, il connaîtra une chute brutale pour se retrouver à 47,350 millions de Francs Cfa du fait de la situation socio politique. Mme la directrice, au regard de ces chiffres, s’est dite satisfaite des efforts fournis.  » Ça a été une satisfaction parce qu’au cours de ces années, les gens ont eu une oreille attentive aux préoccupations concernant l’enrichissement du fonds documentaire et petit à petit nous sommes en train d’acquérir de nouveaux ouvrages pour la bibliothèque « , a-t-elle indiqué. En précisant que l’acquisition de matériel informatique a permis de mieux organiser le travail

Gestion du fonds documentaire

La nouvelle direction avec sa politique de redynamisation de la bibliothèque nationale, s’est donc mise au travail. Mais en commençant par la réorganisation de la gestion du fonds documentaire.  » Nous avons pu acquérir un matériel informatique qu’on peut évaluer à 50 millions de Francs Cfa. Y compris, des attributions sur notre budget de fonctionnement et des attributions par des dons. Donc les dons et ce que nous avons pu acquérir à partir du budget de fonctionnement en équipement nous ont permis de réaliser nos objectif, à environ 30% de ce que nous prévoyons « , a indiqué Mme Adjiman Nabo. Elle rappelle par ailleurs que la gestion du fonds documentaire est un travail méthodique, technique, scientifique et de longue haleine.

Les ouvrages

A ce niveau, des efforts également ont été faits. En ce qui concerne la bibliothèque enfants, on dénombre 4000 ouvrages en dehors des nouvelles acquisitions. La banque de prêt en dispose également 4000 livres et celle de recherche, 23 400.

Les lecteurs

Fermée depuis 2006 pour des raisons de réhabilitation, la bibliothèque a finalement ouvert ses portes en 2008. Mais avec deux (02) services essentiels. A savoir, la bibliothèque des enfants et la banque des prêts.  » Ces deux (02) aspects concernent la lecture publique. C’est la diffusion, le plaisir de lire. Je pense qu’une recherche documentaire doit être soutenue par le plaisir de lire. Pour la bibliothèque des enfants, nous avions jusqu’au 11 Avril 2011, par semaine, 300 à 500 lecteurs. Les jours d’affluence sont les mercredis et les samedis. En attendant, nous préparions l’ouverture de la bibliothèque de recherche « , a-t-elle expliqué. Malheureusement, la crise est venue remettre tout en cause. Et il faut tout recommencer.

La crise et les pillages

Mme Adjiman Nabo n’a pas caché sa désolation face à cette situation.  » Nous sommes retombés au niveau zéro des réalisations que nous avons pu faire depuis 2008. Nous avons tout perdu. Le matériel de bureau également, tout est parti. Et aujourd’hui, il est difficile de travailler dans ces conditions. Tout est parti, tous les ordinateurs, le serveur, même l’appareil de sauvegarde, tout est parti « , s’est-elle attristée.  » Nous nous demandons comment nous allons procéder pour reprendre tout ce travail « , continue de s’interroger Mme la directrice de la bibliothèque nationale. Le regard est certainement tourné vers le ministère de tutelle.

D’ailleurs le nouveau ministre Bandama Maurice de la Culture, lui-même homme de lettre s’est au lendemain de sa nomination, rendu, au chevet de cette structure pour mesurer l’ampleur des problèmes. Certainement que quelque chose sera fait pour sauver les meubles. Parce que la bibliothèque nationale reste d’abord et avant tout le centre de conservation, la mémoire intellectuelle du pays.

DJE KM
Le Nouveau Révail

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