A Daloa: Les pro-Gbagbo (LMP) en perte de vitesse, certains encore cachés dans les forêts

Danon Djédjé, Paul Ndré et l'ex DG de la LONACI

Dans le cadre de notre dossier sur « Ce qui reste de Lmp », nous vous proposons le cas de Daloa et d’Abengourou où la situation n’est guère reluisante pour l’ex-majorité présidentielle.

Les formations politiques à Daloa continuent de panser leurs plaies après la crise post-électorale. Si la victoire a constitué un remontant efficace contre les maux endurés par le Rassemblement des houphouétistes pour la démocratie et la paix (Rhdp), l’adversaire d’en-face, La majorité pré­­s­iden- tielle (Lmp), est dans un coma depuis la chute de leur mentor, l’ancien président Laurent Gbagbo, le 11 avril 2011. Cette agonie qui se manifeste à tous les niveaux à Lmp, risque de durer. Au niveau des cadres militants des partis de Lmp, c’est à une véritable débandade que nous avons assisté. En effet, depuis la chute de Laurent Gbagbo, tous ont pris la tangente et aucun d’eux n’a plus fait signe de vie. Ils ont tout simplement abandonné leurs militants de base à leur seul sort. L’avènement des Forces républicaines de Côte d’Ivoire (Frci) a signé la fin du ballet quotidien des grosses cylindrées à Daloa. Ainsi, les grands animateurs et défenseurs de la cause de Gbagbo Laurent lors de la campagne sont-ils introuvables. Même les élus ont abandonné leurs circonscriptions. Tous se cachent derrière des menaces de représailles. C’est le cas du professeur Vincent Bah Zézé, président du Conseil général, du ministre Séry Bailly, du maire de Daloa, Me Séry Kossougro, transfuge du Parti démocratique de Côte d’Ivoire (Pdci-Rda), du président de l’Union des nouvelles générations (Ung), Stéphane Kipré, etc. Leur fuite a entraîné dans un premier temps, celle de leur base qui avait quitté les villages pour se terrer dans les brousses. Il a fallu une campagne de sensibilisation des Frci pour les con­vaincre de regagner leurs lieux d’habitation. C’est d’ailleurs cette assurance qui a tué la peur du fédéral du Front populaire ivoirien (Fpi), Kpassa Camille et lui a permis de sortir de sa cachette. Il en a fait la révélation le 1er juin dernier à la préfecture. A ce jour, la hiérarchie du Fpi se limite à lui. A cet acquis du parti de Gbagbo, il faut ajouter la présence de certains jeunes qui sont apparus au grand jour après des séjours de cachette. La mise en place de la coordination des organisations de jeunesse de Daloa dont sont mem­bres les jeunes du Fpi, du Congrès panafricain des jeunes et des patriotes (Cojep) et pilotée par le délégué général des Forces nouvelles a tué la peur en eux. En plus des cadres, le Fpi, à Daloa était déjà sans siège depuis la fin du 1er tour de la présidentielle le 31 octobre 2010. De jeunes étudiants recrutés depuis Abidjan comme électeurs avaient vandalisé la grande villa qui abritait le siège pour réclamer leur transport-retour pour regagner Abidjan, après le scrutin. A cette occasion, tous les matériels avaient été emportés. Depuis cet évènement, le local n’a pu être réhabilité. De tous les partis de Lmp, seule l’Ung avait encore un siège au quartier Lobia. Mais celui-ci vient d’être occupé depuis la semaine dernière par les éléments des Frci qui en ont fait leur quartier général. A quelques mois des législatives, Lmp est donc sans véritables animateurs. Ses cadres sont annoncés loin de Daloa pendant que de nombreux militants de base se cachent toujours dans la brousse.

Bayo Fatim à Daloa
Nord-Sud

Ces cadres introuvables

– Sansan Kouao
Membre du comité des sages de la filière café-cacao, inconditionnel soutien de Gbagbo dans l’Indénié, plus précisément à Niablé, ce riche producteur s’est réfugié au Ghana voisin où il mène un exil paisible. Des sources fiables annoncent que c’est comme s’il changeait de maison. Car, il détiendrait en pays ashanti, les mêmes hectares de cacao qu’en Côte d’Ivoire. Soupçonné d’être un instigateur de la déstabilisation du régime d’Alassane Ouattara, depuis le Ghana, ce dernier est donc dans le silence.

– Koffi N’da Appolos
Exilé à Osseykro, un village frontalier du Ghana depuis la capture de Gba­gbo Laurent, ce jeune homme d’à peine 30 ans, responsable de la jeunesse « Lmp » d’Abengourou, s’est investi pour arracher l’électorat du parti doyen aux élections présidentielles dans la section d’Agnikro au profit de son parti le Fpi. Ses éléments sont accusés d’avoir effectué une descente musclée à Agnikro, chez le premier adjoint au maire d’Abengourou, Kouamé Amoakon lors des événements du 24 janvier. La femme de ce dernier a été sauvagement battue. Depuis lors, elle ne s’est plus retrouvée jusqu’à ce qu’elle décède.

« Je ne me sens pas en sécurité, mon domicile a été saccagé. Cependant, je souscris à la réconciliation prônée par les nouvelles autorités du pays », avait-il annoncé lorsqu’il a été joint au téléphone par une radio locale qui s’est donné pour mission de faire la promotion de la réconciliation nationale dans ses émissions.

– Ettien Amoakon
Fédéral Fpi dans l’Indénié et professeur de sociologie, Ettian Amoakon est d’un abord facile. Il y joue le rôle d’un grand stratège des frontistes. Nommé ministre des Technologies de l’information dans le gouvernement Aké N’Gbo, il fait partie des personnes en résidence surveillée à l’hôtel Pergola après la capture de leur champion, Laurent Gbagbo.

– Assoa Adou
Originaire de Sankadiokro, délégué départemental du Fpi, cet ancien ministre des Eaux et forêts vit caché à Abidjan. Sa famille biologique affirme n’avoir aucun contact de lui depuis belle lurette. Ce dernier traîne sur lui la bosse des séries de radiations orchestrées à Abengourou contre les militants du Rassemblement des républicains (Rdr). Il avait parié radier 2000 inscrits frauduleux de la liste électorale dans la cité royale.

– Konan Kanga

Directeur local de campagne, ce dernier a le mérite d’avoir fait triompher son candidat dans la plupart des sous-préfectures de la cité royale. Il a disparu sans laisser de trace. Son téléphone reste hermétiquement fermé.

– Boa Stéphane
Homme de main de Stéphane Kipré dans l’Indénié. Ce dernier qui était accusé d’entretenir une milice « Lmp », s’était réfugié au Ghana. Retourné au bercail, il mène tranquillement sa vie dans la filière café-cacao et est le représentant régional du Moyen-Comoé de l’Association nationale des producteurs de café-cacao (Anaproci).
Les enseignants ‘’Lmp’’ un exemple d’intégration sans égratignures

Les enseignants Lmp affichent, à ce jour, le grand complet dans les lycées et collèges d’Abengourou. Les actions de sensibilisation à la reprise du travail sans être inquiété, menées par Boa Thiémélé Amoakon, président du Conseil général d’Abengourou, ont porté leurs fruits. Tous ceux qui s’étaient cachés ont repris le travail et il n’existe aucune animosité affichée. « Je ne me reproche rien. C’est à cause de cela je suis resté », argumente Poé Jérémie, professeur de philosophie

Les médiations continuent sous la houlette du colonel Kadjo Miézou, du roi de l’Indénié nanan Boa Kouassi III et la notabilité de Niablé conduite par nanan Kouakou Kouao Le patient III pour faciliter le retour de tous les exilés en grand nombre au Ghana voisin, qu’ils soient civils ou militaires.

Koffi Jean-Luc à Abengourou

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