Dialogue vérité et Réconciliation – Lettre ouverte à Monsieur Charles Konan Banny

Lettre ouverte à Monsieur Charles Konan Banny,

Président de la Commission Dialogue vérité et Réconciliation en Côte d’Ivoire
Excellence Monsieur le Président de la Commission Dialogue vérité et Réconciliation en Côte d’Ivoire
Permettez-moi de vous adresser mes vives félicitations pour votre nomination à la tête de cette Institution dont la mise en place suscite de si grands espoirs au sein du peuple ivoirien. Votre choix à ce poste traduit de façon éloquente la confiance placée en vous par son Excellence Alassane Ouattara, Président de la République de Côte d’Ivoire et je vous exprime mes vœux de succès dans vos nouvelles fonctions. Monsieur le Président, les réactions qui ont accueilli votre nomination prouvent qu’au delà du Président de la République de Côte d’Ivoire, ce sont toutes les populations ivoiriennes et les amis de la Côte d’Ivoire qui vous font confiance et attendent beaucoup de vous. Monsieur le Président, j’ai constaté, je crois que c’est aussi le cas pour beaucoup d’ivoiriens que vous vous êtes mis au travail dès votre nomination soit en recevant, soit en vous déplaçant vers les différentes couches de la Sté société ivoirienne afin de vous imprégner des réalités de vos nouvelles fonctions tel que voulu par le peuple de Côte d’Ivoire. Cette manière de procéder est à mon avis la meilleure façon de recevoir les propositions de la Côte d’Ivoire profonde et de sensibiliser de prime abord l’ensemble des ivoiriens en tenant compte de leur diversité ethnique, religieuse, sociale et politique. Je souhaite donc que cet excellant travail que vous avez commencé continue au bénéfice de la vraie réconciliation. Monsieur le Président, comme nous l’avons appris dans les médias, vous serez aidé dans votre tâche, par deux vices Présidents issus des communautés musulmane et chrétienne de Côte d’Ivoire.
J’ose espérer que pour ce qui concerne la communauté musulmane, le vice Président soit une personnalité proposée par l’ensemble des structures d’Imams et des associations significatives. Pour ma part, je pense que si des gens sont imposés au nom des communautés, ils ne représenteront qu’eux même et la réconciliation prendra du plomb dans l’aile avant même de démarrer ses travaux.

Certaines personnes qui prétendent parler au nom de tous les musulmans cherchent à couvrir la réalité du manque de leadership au sein de la communauté musulmane. De mémoire, aucune assemblée générale inter-associations n’a eu lieu dans ce sens et s’obstiner à ne pas reconnaître cette vérité, c’est vouloir exclure une grande partie des musulmans, sans qui aucune réconciliation n’est possible en Côte d’Ivoire. Monsieur le Président, j’ai suivi avec intérêt votre intervention, suite à votre visite au siège d’une des associations d’Imams de Côte d’Ivoire le mardi 14 juin dernier. Au cours de cette visite, vous avez eu l’impression d’avoir écouté tous les Imams et promis de transmettre leurs propositions au Gouvernement. Monsieur le Président, je pense que pour le bonheur des ivoiriens et le succès de votre mission, il importe que des mises au point soient faites. En effet, en Côte d’Ivoire il y n’a pas une seule association qui regroupe tous les Imams, mais plus tôt trois (Conseil Supérieur des Imams (COSIM), Conseil des Imams Sunnites (CODIS) et Haut Conseil de l’Imamat et des Oulémas (HCI)) qui sont indépendantes les unes des autres. Monsieur le Président, vous devez pour réussir votre mission transcender toutes ces considérations hégémonistes au sein de la société et permettre à ces autres Imams de vous faire les propositions qui sont leurs par rapport à la Commission Dialogue vérité et Réconciliation. En plus des Imams, je pense que les principaux leaders musulmans et chrétiens en qui se reconnaissent des millions de personnes sur toute l’étendu du territoire national doivent être associés à l’effort de réconciliation. J’espère donc, que très bientôt vous prendrez contact avec ces structures en vue d’être leur interprète auprès du gouvernement. Monsieur le Président, l’enjeu de votre mission est grand pour la Côte d’Ivoire, c’est pour quoi je n’ai pu m’empêcher d’attirer votre attention sur ce qui me semble équitable dans votre démarche à l’endroit des communautés religieuses.

Monsieur le Président, la majeure partie des ivoiriens vous saura gré des dispositions que vous voudriez prendre pour tenir compte de ces observations dans l’intérêt supérieur de la nation ivoirienne.

CISSE Moussa
Enseignant
cissmouss200@yahoo.fr

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