Audit des entreprises d’Etat: Ouattara embarrasse des cadres du Rhdp

L'ex PCA de l'ATCI (gauche) avec L'ex ministre des NTIC (droite)

L’audit de 43 entreprises para-publiques où l’Etat de Côte d’Ivoire détient des capitaux, commandité par le Président de la République, Alassane Ouattara pourrait entrainer un retour de manivelle contre certains cadres du Rassemblement des houphouetistes pour la démocratie et la paix ( Rhdp). Il s’agit, notamment de Georges Azalé, militant de cette coalition politique et brillant technocrate, présent à la tête de la Société d’exploitation et de développement aéroportuaire, aéronautique et météorologique ( Sodexam). Cette société d’Etat, il faut le signaler, est placée sous la tutelle du ministère des Infrastructures économiques que dirige Patrick Achi, un cadre du Pdci-Rda. Il y a ensuite Kouassi Body, directeur du Laboratoire du bâtiment et des travaux publics à Abidjan ( Lbtp), militant du parti de Konan Bédié. Celui-ci avait fait mordre la poussière à Laurent Gbagbo à Oumé, lors de l’élection présidentielle du 28 novembre 2010. Dervain Joël, Dg de la Société ivoirienne de raffinerie (Sir), le Dg de l’Office national de l’Eau potable ( Onep), tous sympathisants du parti de Konan Bédié, seraient également dans le collimateur des auditeurs d’Alassane Ouattara.
Boiké Fofana, Dg de l’Agence de gestion des routes ( Ageroute),
Goth Philippe ( Fer), Yo Tiémoko ( Cnra), réputés tous proches du Rassemblement des républicains ( Rdr). Il s’agit, à travers ces audits, de révision comptable et financière, puisque l’initiative ici ne vient pas d’un juge, mais plutôt du Président de la République. Le Président Ouattara veut se faire une idée précise sur les états patrimoniaux et financiers de ces sociétés d’Etat, peut-être pour remettre à flot certaines d’entre elles. Il s’agit donc de simples vérifications, d’inspection interne. Mais, ne sait-on jamais, ces audits ne manqueront pas d’avoir des caractères critiques. Néanmoins, cela ne veut, en rien, signifier que les Dg des sociétés visées sont coupables de quelque malversation que ce soit. Mais, le fait que ces audits toucheront à toutes les dimensions de ces entreprises peut être un facteur d’inquiétudes pour les Dg visés. Il y aussi que s’ils sont exempts de tout reproche, au niveau de leur gestion, si l’audit venait à relever des cas de soustraction frauduleuse de deniers publics, leur responsabilité administrative pourrait être mise en avant et leur honorabilité en souffrir. Il y a donc de quoi avoir peur pour ces brillants cadres du Rhdp.

Armand B. DEPEYLA
Soir Info

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