Le jusqu’au-boutisme de Simone Gbagbo

REUTERS/Stringer

Il se pourrait bien que Laurent Gbagbo ait été victime de l’intransigeance de « Simone la Terrible ».

Convaincue de sa mission divine, elle aura mérité jusqu’à la fin son surnom de « Simone la Terrible ». Alors que son camp cherchait un cessez-le-feu, l’épouse de l’ancien président ivoirien continuait à refuser tout compromis. Le ministre des Affaires étrangères de son mari, Alcide Djédjé, en sait quelque chose.

« Tu n’avais pas à négocier », lui a lancé, furieuse, Simone Gbagbo, le 5 avril, après l’avoir sévèrement réprimandé. Son péché ? Au plus fort des combats, le diplomate avait tenté une médiation avec Paris. Le 4 avril au soir, après les premiers tirs des hélicoptères de la Force Licorne, il avait trouvé refuge dans la résidence de l’ambassadeur de France, Jean-Marc Simon, qui jouxte celle du chef de l’Etat de la Côte d’Ivoire. A l’issue d’une nuit de palabre, il avait rejoint son maître, caché dans les sous-sols de son palais. L’Elysée, croyant à une manœuvre de diversion, n’avait pas donné suite.

Laurent Gbagbo a-t-il été victime de l’intransigeance de sa femme ? Arrêté le 11 avril par les forces loyales au président Alassane Ouattara, il a demandé à être séparé d’elle. Depuis, il croupit seul dans une villa, à Korhogo, au nord du pays, loin de Simone, détenue plus à l’est, à Odiénné.

Christophe Boltanski et Agathe Logeart – Le Nouvel Observateur

Commentaires Facebook

Les commentaires sont fermés.