Téléphonie mobile: Après Koffi Bergson – les circonstances de la mort subite d’Alexandre Galley

Après le décès de Koffi Bergson,  l’un des tous premiers Présidents de conseil d’Administration de téléphonie mobile en Côte d’Ivoire, Alexandre Galley s’en est allé définitivement à son tour. Koffi Bergson était copropriétaire de Télécel  de Loteny (MTN) avec entre autres comme associé Yérim Sow (le parrain d’un des fils d’Hamed Bakayoko ex ministre des NTIC, actuel ministre de l’Intérieur).

L’ex-Président du conseil d’administration de Cora de Comstar est décédé mardi 12  juillet suite à un AVC (Accident Vasculaire Cérébral) au Chu de Treichville. Celui dont la société de téléphonie mobile, Cora de Comstar avait déjà pour préfixes (03 et 02), au début des années 2000 et 2001 s’est tu à jamais. Alexandre Galley et ses partenaires d’affaires dont un certain Ibrahim Keïta résident actuellement aux USA, furent les tous premiers en..1994, à obtenir le précieux sésam auprès du gouvernement d’alors, celui de Konan Bédié.

Plus jamais, il n’appellera des hommes d’affaires dans le cadre de la relance des activités de sa société dont, « il a été spolié par l’ex-pouvoir de Gbagbo ».  Parti Il laisse derrière lui quatre enfants, dont trois garçons. Il dépose ainsi à jamais le téléphone. C’est une grande perte pour la Côte d’Ivoire. Tant, « Alex » travaillait sur des projets de dossiers économiques selon des témoignages de ses proches. «Il m’a chaque fois confié au téléphone qu’il allait aider ce gouvernement à faire venir des opérateurs économiques dans ce pays comme, il a fait en mettant sur pied Cora de Comstar », a confié Alexis Douadé Gbansé, directeur de publication du site connectionivoirienne.net depuis les Pays-Bas, l’un de ses derniers confidents avec qui il échangeait régulièrement (Ndlr. suite aux différents procès contre connectionivoirienne.net, intentés en Hollande par l’ancien DG de l’ATCI pour « diffamation », Gbansé entretient de nombreuses relations dans la Téléphonie mobile, Galley en était une). Ce désir de participation à la relance économique de la Côte-d’Ivoire, est confirmé par la sœur aînée d’Alexandre Galley, Sabine Gnadré qui a vécu les derniers instants de la vie de Galley (voir témoignage). « Alex » pour les intimes, s’en va, avec lui, tous les secrets sur ce que la presse a toujours qualifié de l’affaire « Cora de Comstar». Après cette disparition brutale d’un autre ivoirien pionnier de la téléphonie mobile, l’on s’interroge si la poisse ne suit pas les enfants d’Houphouët dans ce réseau. Eugène Diomandé, l’un des ivoiriens pionniers de ce milieu, est lui aussi mis en difficulté dans ce que la presse qualifie de l’« affaire des actionnaires de Koz ». Que les terres de Lakota, soient légères à Alexandre Galley !

Sériba Koné

Témoignage de Mme Sabine Gnadré, (sœur ainée d’Alexandre Galley)

Mercredi, 13 juillet 2011, 8ème étage de l’immeuble Atta II, au Plateau, sur le même prolongement que l’immeuble Djekanou. L’atmosphère est lourde, les visages tristes, les yeux en larmes. Nous sommes à l’appartement d’Alexandre Galley. Celui que Dieu vient de reprendre, il y a seulement 24 heures. C’est dans ces conditions douloureuses que, sur insistance, Mme Sabine Gnadré la sœur aînée, qui a vécu les derniers instants de la vie de son frère, accepte de témoigner.

« Dimanche, comme d’habitude, il se lève tôt et, il me réveille. Ce dimanche (Ndlr: le 10 juillet 2011) quand il s’est réveillé, il est venu vers ma chambre pour voir si j’étais déjà réveillé. C’est en ce moment qu’il a commencé à plaisanter en me disant que, je dors trop et que « j’avais des politiques tordues à mettre en place ». Après les amusements, il a pris son petit déjeuner et ses médicaments et s’est mis sur son ordinateur pour travailler. Il faut dire qu’il travaillait beaucoup ces derniers temps sur ses projets. De temps en temps, au moment où je préparais, il passait me voir à la cuisine, me faire part de ses enfants qu’il n’a pas vus depui longtemps. Tout ce qu’il me confiait, c’est que son problème de Cora se règle pour aller les voir. Quand j’ai fini la cuisine, je lui ai demandé de venir manger parce qu’il aime les repas chauds. Il m’a dit qu’il allait attendre un peu, le temps de terminer son travail. Nous étions probablement vers 13heures, quand je suis allé me coucher. En mangeant, il m’a fait appel de lui faire venir un peu de sel. Ce que j’ai fait et, après je suis rentré me coucher. Il est resté longtemps en train de travailler. Vers 17h, il s’est levé et il s’est dirigé vers ma chambre pour me dire qu’il avait fini. Je lui ai conseillé d’aller se reposer parce qu’il avait trop duré devant l’ordinateur. C’est comme cela qu’il est rentré dans sa chambre. Moi, je suis revenue au salon. Quelques temps après, je l’ai vu sortir. Vraiment, quand j’ai vu sa mine ce n’était pas bien ! Je lui ai alors posé la question de savoir ce qu’il avait et, c’est comme ça que je l’ai suivi dans sa chambre quand il s’y est retourné. Il a juste eu le temps de dire, « grande sœur, c’est tension, c’est la tension », il s’est couché sur son lit. Et, avait commencé à baver quand je le touchais. C’est donc, dans la panique que j’ai demandé aux vigiles de m’aider à le faire descendre pour l’envoyer à la Polyclinique de l’Indénié. Où il, a été reçu immédiatement en réanimation. Quelques temps après les médecins nous ont fait appel pour nous donner espoir. Toutefois, ils ont précisé qu’il faisait un AVC (Accident Vasculaire Cérébral). Il est resté à la clinique pendant deux jours. Hier (avant-hier), après le scanner, ils m’ont conseillé de l’envoyer au CHU de Treichville où les médecins ont le matériel approprié. Une fois à Treichville, nous avons été informés sur place que ces chances de survie étaient maigres parce qu’il y a un nerf qui a pété ce qui envoyait directement le sang dans le cerveau. Et que, même s’il s’en sortait il allait avoir des séquelles. Nous on croyait toujours parce qu’on se disait que, « là où l’être humain est limité, c’est là que Dieu agit toujours. On avait foi que Dieu pouvait faire quelque chose». Mais, hélas, mille fois hélas, quelques instant après le médecin traitant m’a fait appel pour l’identification du corps et j’ai vu mon frère couché, recouvert d’un drap blanc. »

Propos recueilli par Sériba Koné (Ph : S.K.)

Avec Connectionivoirienne.net

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