Sénégal: l’opposition manifeste à Dakar malgré l’interdiction

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DAKAR (AP) — Un mois après les grandes manifestations du 23 juin, l’opposition sénégalaise a maintenu samedi sa manifestation contre le président Abdoulaye Wade, après avoir changé le lieu du rassemblement pour contourner l’interdiction de manifester décrétée par le gouvernement.

Plusieurs milliers de personnes ont commencé à se rassembler sur la place de l’Obélisque, juste à l’extérieur du quartier du Plateau dans le centre de Dakar. Les manifestants réclament le départ d’Abdoulaye Wade, qui, à 85 ans, tente de briguer un troisième mandat.

Dans la semaine, le ministère de l’Intérieur avait publié un décret interdisant toutes les manifestations de nature politiques sur les principaux boulevards, ainsi que devant les bâtiments publics et les monuments, quasiment tous situés dans le quartier huppé du Plateau au coeur de Dakar. Mais la place de l’Obélisque n’était pas mentionnée dans le décret, ce qui a conduit les manifestants à s’y masser.

« Il est temps que Wade s’en aille », a lancé le chef de l’opposition et futur candidat à la présidence Macky Sall. « Wade est à court de munitions ».

La Constitution limite à deux le nombre de mandats présidentiels et le président Wade a suscité la colère au sein de la population en insistant pour interpréter le code électoral de façon à pouvoir briguer un troisième mandat, de sept ans, lors de la présidentielle de février 2012.

Il y a tout juste un mois, le 23 juin dernier, le Sénégal a connu des manifestations massives, les plus importantes dans le pays depuis plus d’une décennie, renforçant la confiance de l’opposition. Les manifestants dénonçaient le projet d’Abdoulaye Wade de modifier la Constitution pour créer un poste de vice-président. L’opposition accuse le président de vouloir ainsi se présenter sur un ticket avec son fils, l’impopulaire Karim Wade, et permettre ainsi que ce dernier lui succède s’il venait à mourir au pouvoir.

Le Sénégal, qui compte 12,6 millions d’habitants, fait figure de havre de démocratie dans une région régulièrement secouée par des coups d’Etat. Mais Adboulaye Wade, qui a succédé à Abdou Diouf en 2000, a progressivement déçu ceux qui l’avaient élu, en accordant une part grandissante du pouvoir à son fils aîné, mais aussi par l’étalage de richesse de ses ministres et par son insistance pour briguer un troisième mandat. AP

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