30 millions de bagages égarés dans les aéroports en 2010

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Florence Girard, étudiante de 21 ans, se souvient encore de son arrivée à Mexico. C’était en 2009. « Tous les passagers étaient partis, le tapis roulant s’est arrêté, et là, pas de valise. J’arrivais de Toulouse, avec une correspondance à Paris, et pour tout bagage un petit sac à dos contenant mon appareil photo, un livre et des babioles, raconte la jeune fille. Heureusement qu’il faisait beau car j’ai dû attendre douze jours avant de récupérer ma valise. » Une histoire comme il en existe des milliers.

Qui ne s’est pas retrouvé un jour, à l’autre bout du monde ou seulement à quelques centaines de kilomètres de chez soi, sans ses bagages ? « L’étiquette bagage s’était détachée lors du changement et la valise était restée à Paris », précise Laurence. Pour parer à ce type d’incident, des systèmes d’identification automatique comme la puce RFID commencent à se développer.

Retardés, égarés, endommagés ou perdus, sur les 2,44 milliards de passagers qui ont pris l’avion en 2010 dans le monde, près de 30 millions de bagages sont restés bloqués à un moment ou à un autre dans un aéroport, d’après la Société internationale des télécommunications aéronautiques (SITA). Et 3 % n’ont jamais retrouvé leurs propriétaires, soit parce qu’ils ont été volés soit parce qu’ils n’ont pas été réclamés.

Pourquoi tant de bagages égarés ? Une fois sur deux, l’erreur survient lors d’une correspondance (temps trop court). Si le passager peut courir pour passer la porte d’embarquement au dernier moment, les bagages, eux, risquent de rester au sol en attendant le prochain vol. L’équilibre est fragile et une mauvaise météo peut provoquer des retards très importants. En 2010, l’éruption du volcan islandais et plusieurs épisodes neigeux au moment de fêtes de fin d’année ont entraîné l’annulation de 300 000 vols et multiplié par deux les erreurs d’aiguillage.

Que faire à l’arrivée ? Signaler immédiatement la perte du bagage au comptoir des réclamations de l’aéroport ou, à défaut, de la compagnie aérienne et demander une copie de la plainte. Le passager malchanceux devra ensuite envoyer un courrier au siège de la compagnie en chiffrant le montant du préjudice, dans un délai de 7 jours en cas de détérioration et 21 jours pour un retard ou une perte du bagage (pour les pays relevant de la convention de Montréal). Ces délais concernent plus d’une cinquantaine d’Etats dont toute l’Europe. Pour les autres, c’est la convention de Varsovie qui s’appliquera : 3 jours pour les avaries et 14 jours pour la perte. Dans tous les cas, ne pas oublier de joindre les bordereaux d’enregistrement, les factures, et éventuellement les photos des effets personnels.

Comment se faire dédommager ? Dès que le bagage est constaté manquant à l’arrivée, la compagnie aérienne est tenue d’avancer les frais de première nécessité (achat de produits d’hygiène ou vêtements par exemple) dans la limite de 100 euros. Là aussi, les règles d’indemnisation, en cas de perte, varient selon les conventions internationales. Le plafond est fixé à 1 131 droits de tirage spéciaux (DTS) au maximum par passager pour la convention de Montréal (le DTS est une unité monétaire internationale définie par le Fonds monétaire international, dont la valeur varie chaque jour), soit 1 256 euros le 17 août, et 17 DTS (19 euros) pour celle de Varsovie.

Comment limiter les risques ? Pour diminuer les risques de perte, il est conseillé de prévoir un délai suffisant entre deux vols afin de s’assurer que les bagages seront transférés à temps. Deux ou trois heures sont un bon compromis. Mieux vaut également ne pas déposer d’objets de valeur dans les bagages placés en soute (argent, bijoux, médicaments). Contracter une assurance supplémentaire si l’on transporte des d’objets de valeur (appareil photo, ordinateur…), vérifier si sa carte de crédit comporte des garanties de ce type (c’est souvent le cas avec les cartes haut de gamme) et bien relire son assurance annulation.

Toutes les compagnies aériennes insistent aussi sur l’importance d’utiliser des étiquettes solides, dans un étui de cuir par exemple, qui ne risquent pas de se déchirer, en indiquant l’adresse du domicile et de la destination. Ne pas hésiter non plus à glisser une carte d’identité dans sa valise, ce qui permettra de retrouver plus facilement le propriétaire, et supprimer les étiquettes anciennes pour éviter tout risque de confusion. Autre idée simple mais efficace : avoir une valise avec des couleurs reconnaissables, vert pomme, à pois rouges…
Martine Picouët

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