Laurent Gbagbo: Voici ses crimes économiques, Le document qui le condamne

Le Nouveau Réveil

Après son décret qui réquisitionnait l’agence nationale de la BCEAO pour le compte de son régime, Laurent Gbagbo a fait envoyer le 27 janvier 2011, dans les coffres de la banque centrale ses ministres pour prendre possession des locaux et de tout le contenu. Voici le rapport que la police ayant encadré l’opération a fait et qui n’a jamais été démenti.
 » J`ai l`honneur de vous rendre compte des faits suivants :
Le 26/01/11, aux environs de 10H, le Commissaire Divisionnaire Major SAMI BI IRIE, Directeur Général Adjoint chargé de la Sécurité Publique, représentant monsieur le Ministre de l`Intérieur, accompagné du Commissaire Divisionnaire DJEHANIN BI TRA BENOIT, Préfet de Police d` Abidjan et du Colonel Major GRAH, Conseiller Technique au Ministère de la Défense, représentant Monsieur le Ministre de la Défense se sont rendus à la BCEAO, en vue d`assister Monsieur JUSTIN KATINAN KONE, Ministre délégué auprès du Ministre de l`Economie et des Finances ,chargé du Budget, pour signifier la réquisition du Gouvernement aux agents de la BCEAO Côte d`Ivoire.
Pour cela, des huissiers de justice au nombre de quatre, commis par le gouvernement, assistés d`officiers et d`agents de police judiciaire, étaient également présents pour procéder à l`inventaire des encaisses, biens meubles, titres et effets de la Direction Nationale ainsi que des Agences Nationales de la Banque Centrale des Etats de l`Afrique de l`Ouest (BCEAO)
Avant de pénétrer dans l`enceinte de cette institution, Monsieur le Préfet de Police d`Abidjan a pris soin d`aviser téléphoniquement monsieur le Procureur de la République près le Tribunal de Première Instance d`Abidjan Plateau.
Monsieur le Ministre et sa suite ont été reçus par madame ASSANE, conseiller de monsieur DENIS N`GBE, Directeur National, et monsieur DIALI ZIE l`Intérimaire. C`est dans la grande salle de réunion où était rassemblé le personnel de l`agence que monsieur le Ministre JUSTIN KATINAN KONE a tenu à préciser aux responsables et agents de la Bceao de nationalité ivoirienne que dorénavant, ils ne reçoivent les ordres que de l`Etat de Côte d`Ivoire et à cet effet, l`institution est aussi mise à la disposition de l`Etat ivoirien. Dans le cadre de cette réquisition, monsieur le ministre a demandé que les passeports de monsieur DIALI ZIE et de madame ASSANE leur soient retirés, Ce qui a été fait. C`est donc après la réquisition du gouvernement aux agents de la BCEAO et la lecture de l`arrêté nommant monsieur DIALI ZIE. Directeur National de la BCEAO par intérim (nomination acclamée par tous les agents de la BCEAO présents), que l`opération concernant l`inventaire a débuté avec les huissiers de Justice, à savoir maîtres :
– Oulaï Crépin : cél : 06054151
– Séka : cél 05 64 5562
– N`da Richmond: tél : 2244 63 4]
Et Keita Yacouba : cél, commis par l`Etat de Cote d`Ivoire assistés des lieutenants de police, Hontité Palé, Djédjé Clément, Gonékalo Rosalie, Bahibo Koko Maxime tous en service au 1er arrondissement Abidjan Plateau et l`adjudant de gendarmerie Gnabro Boniface et trois de ses collaborateurs, tous officiers de police judiciaire, en la présence constante de madame ASSANE née Ziriga Kouhon Jeanne, Conseiller de monsieur le Directeur National ainsi que de ses collaborateurs intervenant directement dans la gestion des caveaux.
En effet, nous sommes descendus dans les coffres géants de la BCEAO, il était exactement 15H 10 minutes. Mais à 15H40mn, l`opération d`inventaire a été interrompue par madame Assané pour, selon elle, exécuter une urgence à la demande de monsieur le Ministre du Budget.
Le lendemain 27/01/11 à 09H35mn, l`inventaire des encaisses a repris cette fois en présence de maitre Oulaï Crépin, qui a été désigné pour l`agence centrale de la BCEAO Abidjan, alors que les maîtres Séka, N`da Richmond et Kéita Yacouba se sont rendus respectivement à Abengeurou, Daloa et San Pedro pour l`inventaire des agences locales. Maître Oulaï Crépin, assisté du lieutenant de police Hontité Palé pour le compte du Ministère de l`Intérieur, de l`adjudant de gendarmerie M`bo Amon représentant le Ministère de la Défense, de messieurs Kouakou Kouassi Aubert, Bama Boubié, Etien Zamia Ambroise, Kouakou Aoya Alexandre; Abbé Assi Dénis, tous chargés de la gestion des caveaux à la BCEAO et il a été constaté ce qui suit:
Total des billets (valeur): 68.809.364.000 (soixante huit milliards huit cent neuf millions trois cent soixante quatre millions francs CFA).
Total des monnaies (valeur): 89.384.587 (quatre vingt neuf millions trois cent quatre vingt quatre mille cinq cent quatre vingt sept francs CFA)
Total des billets et des monnaies (valeur) :68.898.748.587 FCFA (soixante huit milliards huit cent quatre vingt dix huit millions sept cent quarante huit mille cinq cent quatre vingt sept francs CFA)
Ces chiffres représentent la situation de la caisse au 26 Janvier 2011. Nous avons aussi le solde des billets et monnaies neufs non émis c`est-à-dire pas encore en circulation:
Total des billets non émis (valeur) : 60.100.000.000 (soixante milliards cent millions).
Total des monnaies non émises (valeur): 619.340.000F (six cent dix neuf millions trois cent quarante mille francs CFA)
Total des billets et des monnaies non émis (valeur): 60.719.340.000F (soixante milliards sept cent dix neuf millions trois cent quarante mille francs CFA).
Total devises étrangères:
892.540 Euros en différentes coupures
10.000 livre sterling (Grande Bretagne)
Il faut préciser qu`en plus de ces différentes sommes, il y a les billets dits « fatigués » qui sont en instance de retrait et de destruction. Le montant de ces billets et monnaies est évalué à près de cinq cent milliards (500 milliards de francs CFA). Il importe de noter aussi qu`il y a des caisses d`argent en transit (billets externes) à destination des sept autres pays de l`Union (Sénégal, Burkina, Mali, Togo, Bénin, Niger et Guinée Bissau).
A la reprise de l`opération le mardi 01/02/11, un catalogue dans lequel est contenue la liste des différents meubles a été remis à l`huissier constitué.
Nous nous sommes consacrés: à l`inventaire des biens meubles, notamment le mobilier et équipements des bureaux logés dans les douze étages qu`abrite l`agence centrale BCEAO Abidjan.
Le douzième et le sixième étages qui abritent respectivement la Banque Ouest Africaine de Développement (BOAD) et le Fonds Monétaire International(FMI), n`ont pu être visités faute de clés pour leur ouverture. Nous avons visité tous les autres bureaux, les meubles tels qu`inventoriés préalablement par les responsables de la BCEAO, sont en place.
Le mercredi 02/02/11, l`opération d`inventaire s`est poursuivie dans la commune de Cocody, en compagnie de maître Oulaï Crépin, huissier de justice et son clerc, du lieutenant Hontité Palé du 1er Arrondissement, des adjudants de gendarmerie M`BO Amon et Gnabro Boniface de la brigade de recherche. C`est à l`espace aéré de la BCEAO sis à Abata, route de Bingervi11e, que nous nous sommes rendus en premier lieu.
Bâti sur près de 3000m2, cet autre patrimoine de la BCEAO est constitué d`une salle de spectacle d`environ 200 places, 13 bungalows (10 studios, 02 chambres salons et un bungalow VIP pour le gouverneur). Tout le mobilier contenu dans ces différents locaux est en place et conforme à 1`état dressé par les responsables de la BCEAO. Nous sommes ensuite revenus à Cocody sainte Marie où nous avons visité la résidence du Gouverneur qui compte une dizaine de chambres et autant de salons. Ici, aussi, le mobilier est en place et conforme au point remis à l`huissier de justice.
Le jeudi 03/02/11, nous devrions faire l`inventaire du mobilier contenu dans les trois villas annexes sises au sein de l`agence centrale mais l`opération n`a pu avoir lieu, les clés étant introuvables. Les trois villas n`ont donc pas pu être visitées et l`huissier l`a mentionné dans son rapport.
Nos investigations qui ont débuté le 26/01/11 à 15H, ont pris fin le 02/02/11 à 14H30, sans incident.
Compte rendu à toutes fins utiles.
Le chef de service
Un Article du Nouveau Réveil

Décret portant réquisition de la direction nationale et des agences de la Bceao, L’acte de réquisition des agents de la Bceao, Communiqué du président Laurent Gbagbo lu par le Ministre Désiré Dallo

Décret n°2011-29 du 25 janvier 2011 portant réquisition de la direction nationale ainsi que les agences nationales de la Banque centrale des Etats d’Afrique de l’Ouest (Bceao) et du personnel national.
Le Président de la République de Côte D’Ivoire,
Vu la loi n° 2000-513 du premier août 2000 portant Constitution de la République de Côte d’Ivoire ;
Vu la loi n° 63-04 du 17 janvier 1963 relative à l’utilisation des personnes en vue d’assurer la promotion économique et sociale de la Nation ;
Vu le décret n°63-48 du 9 février 1963 portant application de la loi n° 63-04 du 17 janvier 1963 ;
Vu le décret n° 2010-309 du 05 décembre 2010 portant nomination du Président du Premier Ministre ;
Vu le décret n° 2010-312 du 06 décembre 2010 portant nomination des membres du Gouvernement ;
Vu l’urgence,
Décrète :
Article premier : La Direction nationale et les Agences de la Banque centrale des Etats de l’Afrique de l’Ouest en abrégé Bceao, sur toute l’étendue du territoire de la République de Côte d’Ivoire ainsi que le personnel ivoirien en activité dans ces agences sont requis pour compter du 25 janvier 2011, afin d’assurer les services ordinaires, y compris les opérations avec la Direction Générale du Trésor et de la Comptabilité Publique (Dgtcp), dans les conditions prévues par les lois et les règlements en vigueur.
Article 2 : Il est établi à la prise de possession des locaux, un état descriptif et, s’il y a lieu, un inventaire, en présence du Directeur National de la Bceao ou de son représentant ou, à défaut d’un représentant de la municipalité. Ces documents sont signés contradictoirement par le représentant de l’autorité requérante et les personnes susvisées ; l’un des exemplaires sera remis à la Bceao ou à celui agissant pour son compte, et l’autre exemplaire est conservé par l’autorité requérante.
Article 3 : L’autorité requérante et ses représentants sont tenus au secret professionnel pour tous les renseignements confidentiels dont ils peuvent avoir connaissance, notamment sur le fonctionnement de la Bceao.
Article 4 : Les dispositions du présent décret qui prennent effet à compter de la date de signature sont applicables pendant une période de trois (3) mois.
Article 5 : Le ministre de l’Economie et des Finances, le Ministre de la Défense et du Service Civique et ministre de l’Intérieur sont chargés, chacun en ce qui le concerne, de l’exécution du présent décret qui sera publié selon la procédure d’urgence ainsi qu’au Journal officiel de République de Côte D’Ivoire.
Laurent Gbagbo
Président de la République de Côte d’Ivoire

Gbagbo seul et unique responsable !

Suite à la décision de la fermeture des agences nationales de la Banque Centrale des Etats de l’Afrique de l’Ouest (Bceao) par le gouverneur par interim Jean Baptiste Compaoré, le gouvernement de Laurent Gbagbo, à travers ce décret, s’y est opposé en décidant de leur réquisition le 25 janvier 2011.
 » La Direction nationale et les Agences de la Banque centrale des États de l`Afrique de l`Ouest en abrégé Bceao, sur toute l`étendue du territoire de la République de Côte d`Ivoire ainsi que le personnel ivoirien en activité dans ces agences sont requis pour compter du 25 janvier 2011, afin d`assurer les services ordinaires, y compris les opérations avec la Direction générale du Trésor et de la Comptabilité publique (Dgtcp), dans les conditions prévues par les lois et règlements en vigueur « . Telle est la teneur du décret n°2011 -29 du 25 janvier 2011 pris le lundi dernier 25 janvier par Laurent Gbagbo. En prenant un tel décret qui l’engage ainsi que son gouvernement et son régime, Laurent Gbagbo espérait que, pendant trois mois, la réquisition permettrait de faire un inventaire dans toutes les agences sur le territoire ivoirien. Cela, en présence de témoins essentiels, que sont le requérant (l`État de Côte d`Ivoire) et un représentant de la Bceao qui auront chacun une copie de cet inventaire ordonné. Devant l’histoire et devant la justice, Laurent Gbagbo a donc décidé d’envoyer des gens prendre possession des biens de la BCEAO qui est une banque centrale, appartenant à huit pays ouest-africains. Au-delà de ce braquage qui est un crime, l’acte de dévaliser cette institution bancaire a dangereusement affecté l’économie nationale ivoirienne et africaine. Combien l’Etat et le gouvernement légitime de Côte d’Ivoire ont-ils perdu du fait de cet acte ordonné par Laurent Gbagbo ? Combien ont-ils été réellement emportés à l’issue de ce braquage ? Seuls Gbagbo et ses ministres casseurs de banques peuvent répondre. Ils doivent donc répondre.
Eddy PEHE

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