Banque mondiale Côte d’Ivoire: 100 milliards de F CFA à titre de dons pour soutenir la reprise post-crise

C’est officiel depuis Jeudi 15 septembre 2011 : Le Conseil d’Administration de la Banque mondiale a donné son feu vert pour le décaissement de 200 millions de dollars USD (environ 100 milliards de F CFA) en faveur de la Côte d’Ivoire, au titre d’un appui exceptionnel d’urgence pour faire face aux effets de la crise postélectorale de novembre 2010. Il s’agit de deux opérations qui traduisent la volonté de l’institution à accompagner les ivoiriens dans leurs efforts de reconstruction et de réconciliation.

Rétablir les services de base et payer les arriérés du secteur privé

C’est l’objet du premier don de 150 millions USD (environ 75 milliards F CFA) au titre d’une quatrième opération de soutien budgétaire (la troisième ayant été approuvée en avril 2010). Concrètement, cette enveloppe servira à insuffler de l’oxygène dans les finances publiques du gouvernement, tout en appuyant les réformes en matière de bonne gouvernance, de transparence et d`efficacité de la gestion des dépenses publiques ainsi que dans les principaux secteurs du cacao et l`énergie. Madani. M Tall, Directeur des Opérations pour la Côte d`Ivoire, le Bénin, le Burkina Faso et le Togo s’en est vivement réjouit à sa sortie de la salle du Conseil D’Administration :: « La Banque mondiale est heureuse d`appuyer la renaissance de la Côte d`Ivoire à travers cette opération qui servira à donner un contenu concret au programme de réconciliation et de faciliter le progrès économique et social pour le peuple ivoirien», a-t-il déclaré.

Partie intégrante de la Stratégie de partenariat 2010-2013 pour la Côte d’Ivoire, notamment le pilier 1 (Renforcement de la Gouvernance et des institutions), cette subvention, initialement fixée à 75 millions USD, a été doublée pour permettre aux nouvelles autorités de répondre assez rapidement aux besoins urgents de financement et d’apurement des dettes intérieures. Elle constitue aussi un tremplin vers l’atteinte du point d’achèvement de l’initiative PPTE (Pays Pauvre Très Endetté).

Résoudre la question de l’Emploi des jeunes et renforcer les compétences

50 millions USD (environ 25 milliards), c’est le montant du second don au titre du Projet pour l’Emploi Jeunes & renforcement des compétences qui sera exécuté sur une période de 3 ans (2012-2015). Son créneau principal, aider le Gouvernement à faire face au défi économique et social d’un grand nombre de jeunes sans perspectives d’emploi et de revenus, avec les conséquences qu’on imagine sur les risques de troubles sociaux si la question n’est pas prise à bras-le-corps. Là aussi, M. Tall, le Directeur des Opérations, affiche toute sa satisfaction dans un contexte marqué par un accroissement des niveaux du chômage des jeunes au sortir d’une longue crise sociopolitique. « La priorité de ce projet, c’est de contribuer de manière significative à trouver des emplois pour ces jeunes rendus vulnérables par des années de crise politique, sociale et économique » a-t-il fait savoir.
Il s’agira en particulier d’offrir aux jeunes des opportunités d’emploi temporaires par de grands travaux d’utilité publique, de renforcement des compétences et d’une première expérience professionnelle dans les secteurs de croissance économique, des stages d’entreprise et formation, en vue d’une insertion plus permanente dans le marché du travail.

Au-delà de l’urgence, accompagner durablement la renaissance de la Côte d’Ivoire

Certes, il y a lieu de saluer la diligence et l’efficacité avec lesquelles les équipes de la Banque mondiale et du gouvernement ivoirien ont piloté ces 2 opérations classées sous le sceau de l’urgence. Mais il faudrait aussi noter que la Banque mondiale va désormais inscrire son appui à la Côte d’Ivoire dans une dynamique plus ambitieuse que par le passé. Pour cela, elle compte introduire de nouvelles innovations dans ses interventions actuelles (au travers du portefeuille en cours) pour l’adapter au contexte de pays post-conflit que vit la Côte d’Ivoire depuis la fin des années 90. Cela implique, d’un côté, de mobiliser plus de financements, avec le moins de rigidités procédurales et opérationnelles possibles pour soutenir des investissements multisectoriels. De l’autre côté, fournir des appuis budgétaires tous les ans au gouvernement pour garder le cap des financements et des réformes essentiels à la croissance et la stabilité du pays. Tels qu’ils paraissent, ces contours d’une institution de développement comme la Banque mondiale traduisent profondément les enseignements et les recommandations issus du Rapport mondial sur le Développement (publié en 2011 ) sur la sécurité, la paix et le développement et la Nouvelle Stratégie de la Banque mondiale pour l’Afrique. Clairement identifiées comme cruciales pour le redressement des pays sortant des conflits, les questions de l’emploi, de la justice, et la légitimité des leaders politiques. C’est en cela que les équipes de la BM et le gouvernement ivoirien sont appelées à redoubler d’effort pour redonner confiance au peuple ivoirien.

Banque mondiale

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