Encadré: Lieupleu, pourquoi les villageois ont-ils coupé le pont de liane ?

Décidément, la crise postélectorale n’a rien épargné. L’industrie touristique en a fait les frais des effets collatéraux de cette guerre en Côte d’Ivoire autant que d’autres activités socioéconomiques. En marge du Festi-Rois 2011, la délégation de Côte d’Ivoire Tourisme conduite par Madame Diarra née Kossonou, conseillère technique du Directeur de CI Tourisme et Samagassi Syndou, sous-directeur de la promotion intérieure de cette même structure, ont initié une visite guidée sur le site du pont de liane dans le village de Lieupleu. A 19 km de Danané (4 km non bitumé) et au terme d’une route escarpée, assez glissante et au milieu de plantations de cacao, gît ledit village, jadis un véritable attrait touristique. A l’approche du pont, des grands bruits et grondements du débit du fleuve Cavally annoncent la couleur. Une fois arrivé, le constat est amer. Il n’y a plus de pont de liane. A en croire le sous-directeur de la promotion intérieure, le pont de liane, résultante des mystères du peuple Yacouba a été détruit « à cause de la crise postélectorale ». «Ce pont relie les deux rives du fleuve Cavally, permettant aux populations de se déplacer d’un village à un autre, d’aller vers le Canton Wô qui se trouve à la rive opposée. Au cours de la guerre, nous avons été visités par des hôtes indésirables. Ils ont menacé de détruire notre village et le village voisin. A leur départ, nous avons décidé de nous refugier sur l’autre rive (Ndlr : la rive opposée) du fleuve Cavally pour échapper à nos ravisseurs. C’est ainsi que nous avons coupé le pont de liane», a expliqué le président des jeunes de Lieupleu. Pour lui, le climat d’insécurité qui a prévalu dans la région des Montagnes, a laissé les initiés dans une atmosphère de panique. Qui ne leur permet plus de trouver une paix intérieure pour tisser un nouveau pont de liane et le dresser entre les deux rives dudit fleuve. Le pont de liane n’existe que de nom. Il a été remplacé par des planches déposées sur deux piliers au milieu du fleuve Cavally. Les deux représentants duministère du tourisme ont dit remonter l’information au ministre Aké Atchimon Darius Charles afin que des mesures idoines soient prises pour le rayonnement de l’industrie touristique dans la région des Montagnes.

P. Krou, envoyé spécial
L’Intelligent d’Abidjan

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