Francis Ouégnin (Président de la section football de l’Asec): « Nous attendons les promesses de Sidy Diallo Augustin »

Le président de la section football de l’Asec Mimosas, Francis Ouégnin, dans cette interview, évoque, entre autres sujets, l’inexpérience de ses joueurs, le manque de moyens financiers, la certitude qu’il a de gagner la Ligue 1, les engagements pris par le nouveau président de la Fif…

Quel bilan faites-vous de votre parcours africain de cette saison ?

Le bilan est mitigé. Il est mitigé parce qu’on savait qu’on avait des lacunes. Notamment en attaque et on savait qu’on avait une équipe assez jeune. Qui n’était pas rompue à la rigueur de la Ligue des Champions et de la Coupe de la Confédération. Ça été un test pour nous. On a vu que, par exemple à Kaduna, il y avait un environnement vraiment hostile. Et les joueurs ont flanché, ils ont été fébriles. On n’a pas de véritables compétiteurs dans notre équipe. Mais c’est la politique de notre club qui est basée sur la formation. Quand on voit l’équipe qu’on a aujourd’hui, la majeure partie sort de l’Académie Mimosifcom. Et c’est leur véritable expérience en Ligue des Champions cette année.

Le Temps

D’aucuns disent que ce sont les matches perdus à l’extérieur qui sont à la base de votre élimination. Qu’en dites-vous ?

Que les gens ne soient pas amnésiques. Quand on parle de la fameuse Académie Mimosifcom à l’époque, on perdait tous nos matches à l’extérieur. Mais à Abidjan, les Baki, Kolo, Dindane… se régalaient. Et on perdait dès qu’on arrivait en Coupe d’Afrique.

Voulez-vous dire qu’il vous a manqué l’expérience ?

Allier la formation et la compétition… Ce sont deux choses différentes. Même les pros que nous avons aujourd’hui, ils ont acquis cette expérience, cette rigueur à l’extérieur, lorsqu’ ils sont arrivés dans les clubs huppés où il n’y a pas d’état d’âme. Parce que dans la haute compétition, il faut se battre pour avoir sa place. Notre problème, c’est qu’on a trop de jeunes dans notre équipe.

N’est-ce pas votre politique?

C’est la politique du président, c’est la politique du club. Nous allons faire avec. Peut-être qu’avec l’expérience des matches de Coupe d’Afrique, ils vont s’aguerrir. Mais ce qui est certain c’est qu’on va essayer de colmater les brèches. On va se donner les moyens d’aller chercher des joueurs en Afrique.

Mais il vous faut beaucoup d’argent, président…

Aujourd’hui le problème, c’est l’argent. L’Asec vit les mêmes problèmes que tous les clubs vivent. Aujourd’hui, on paye difficilement nos joueurs. On y arrive parfois avec du retard. Avons-nous les moyens d’aller prendre des joueurs à l’étranger ? C’est là le problème. On était sur les traces d’un Zambien qui nous demandait 5 mille dollars par mois. Ce qui fait deux ou trois millions de F cfa par mois. Qui peut donner cette somme en Côte d’Ivoire ? Peut-être l’Africa (il sourit). Oui, ce n’est pas pour rigoler, mais ses dirigeants se sont donné les moyens. Ils peuvent payer un joueur même à un million par mois.

Ah oui !?

Chez nous, à l’Asec, le plus gros salaire, c’est 500 mille F cfa. C’est pour vous dire que le problème, c’est l’argent.

Pensez-vous que votre saison est ratée avec votre élimination en Coupe de la Confédération aujourd’hui, (le dimanche 18 septembre dernier ndlr), après celle de la Ligue des Champions un peu plus tôt ?

Non. Nous allons essayer de nous succéder à nous-mêmes en Ligue 1. Sur le plan local, la désaffection des stades, à mon avis aujourd’hui concernant l’Asec, elle est due au fait que les Actionnaires, les supporters de l’Asec sont blasés. Le petit plaisir qu’on peut leur offrir, c’est en Coupe d’Afrique. Mais on n’est pas en Coupe d’Afrique, ils ne viendront pas. Parce qu’ils se disent on sera champion.

Etes-vous certains de gagner le championnat avec, comme vous l’avez dit, les gros moyens de l’Africa, votre principal rival ?

Et je vous le dis, on sera champion. Ce n’est pas de la démagogie, ce n’est pas parce que je sous-estime les autres adversaires. Mais on est mieux outillé qu’eux et au finish, on sera champion. Même sur un fil, on sera champion. C’est indéniable. La Coupe d’Afrique, c’est vrai que c’était notre vitrine, parce qu’elle permettait à nos joueurs de se faire voir. Malheureusement, on rate la Ligue des Champions. C’est par manque de maturité que nous avons été éliminés. Souvenez-vous de l’équipe de l’Asec qui a remporté la Ligue des Champions en 1998. C’étaient des joueurs repus. Les Badra, Sié Donald… C’étaient des joueurs d’expérience qui avaient gagné la Coupe d’Afrique. Même avec la fameuse Académie, on a rien gagné. Absolument rien. Ah si, la Super Coupe d’Afrique qui était un hold-up qui avait surpris tout le monde. Parce que nous-mêmes nous étions agréablement surpris de la performance de nos jeunes. Tant mieux pour nous. Mais aujourd’hui, notre problème, c’est les moyens que nous n’avons pas.

Avec la nouvelle équipe dirigeante de la Fif qui promet gros aux clubs vos soucis financiers seront certainement dissipés…

Peut-être qu’avec la nouvelle Fédération, que je félicite d’ailleurs, parce qu’on les a poussés jusque dans leur dernier retranchement … Mais après, on a vu comment ça s’est passé dans la salle, le jour même de l’élection… Maintenant avec leurs engagements, les clubs vont gérer au quotidien leurs problèmes. Parce que 50 millions de F cfa par club, ah oui… (il s’en réjouit, le sourire aux lèvres). Ça va faire du bien. Avec les sommes additionnelles que nous gagnons à côté, ça va faire un bon paquet d’argent.

Interview réalisée par Eugène Djabia
Le Temps

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