Téléphonie mobile: L’ÉTAT NE DONNERA PLUS DE NOUVELLES LICENCES

Fraternité Matin

L’Etat ne veut plus attribuer de nouvelles licences pour la création et l’exploitation de sociétés de téléphonie mobile. L’annonce a été faite ce jeudi 29 septembre à l’espace Crystal, par le ministre de la Poste et des Technologies de l’Information, Koné Bruno Nabagné, lors d’une conférence organisée par le Groupement des éditeurs de presse de Côte d’Ivoire (Gepci).

«Il y a une trop forte atomisation du marché de la téléphonie mobile en Côte d’Ivoire. Avec plus de 60 millions d’abonnés, la France n’a que trois opérateurs. Un quatrième vient d’être autorisé, mais il n’est pas encore opérationnel. Alors qu’en Côte d’Ivoire avec un marché qui ne fait que 15 millions d’abonnés en tenant compte du fait qu’une seule personne à deux, trois voire quatre puces d’opérateurs différents, sept licences ont été attribuées dont cinq sont en exploitation », a expliqué le ministre. Pour être complet sur la question, Bruno Nabagné Koné a précisé que la prolifération incontrôlée d’opérateurs de téléphonie mobile peut poser des problèmes de fréquence. «Il faut de larges fréquences aux opérateurs pour donner de bons services. Or les fréquences ne sont pas extensibles à l’infini », a-t-il souligné. Principal moteur du développement des Tic en Côte d’Ivoire, la téléphonie mobile a un taux de pénétration de 70%, l’un des meilleurs en Afrique subsaharienne, et une couverture géographique satisfaisante, selon le ministre. Le secteur des Tic représente 5% du Pib en 2009, en terme de valeur ajoutée; 1200 milliards d’investissements dans les dix dernières années ; six mille emplois directs ; 100 mille emplois dans la distribution et le commerce informel, et 200 milliards de francs cfa de ressources directes pour l’Etat. Pour booster le développement de ce secteur et réaliser en Côte d’Ivoire «une économie numérique forte en l’espace d’une décennie », le gouvernement prévoit d’y investir de manière soutenue. Pour 2011, un budget de 9 milliards est prévu. Au nombre des projets urgents, le gouvernement veut accroître la connectivité en Côte d’Ivoire en mettant le pays sur au moins trois réseaux internationaux en fibre optique. Cet effort va se poursuivre durant les années à venir avec un minimum d’investissements annuels fixé à 12 milliards de francs cfa, selon le ministre Bruno Koné. Toujours dans l’optique de développer les Tic en Côte d’Ivoire, le conférencier a annoncé que l’Etat va tout mettre en œuvre, pour se donner une position dominante dans le projet Vitib. En effet, Bruno Nabagné Koné a expliqué que le montage financier de ce projet donne l’Etat largement minoritaire avec seulement 6% des parts dans le Conseil d’administration. Ce qui ne donne pas au gouvernement la latitude d’influencer sa politique de développement. Et pourtant, c’est l’Etat qui a fourni le terrain de 100 ha à exploiter et les premiers bâtiments pour abriter le projet. Mieux, l’Etat est le garant des opérations financières opérées dans le cadre de ce projet. Une situation qu’il juge absurde et qui mérite, selon lui, d’être corrigée en usant de dialogue avec les actionnaires. Le conflit Comium a été également abordé par le ministre : «il s’agit d’un conflit entre actionnaires. Il faut que les actionnaires ivoiriens qui n’ont pas les moyens de suivre les augmentations de capital acceptent leur position de minorité quand cela intervient», a-t-il souligné.

En outre, le ministre de la Poste et des tic a exposé la situation de la Poste de Côte d’ivoire, une entreprise sinistrée qui a besoin d’une profonde restructuration. Mais celle-ci n’occasionnera pas de licenciement, a-t-il rassuré. Le conférencier pense que les actifs, notamment immobiliers de la Poste peuvent être valorisés et servir de rampe de lancement à l’entreprise.

Au total, Bruno Nabagné Koné a rappelé l’engagement du gouvernement dans le développement des Tics. Aussi, l’Etat a-t-il décidé de donner l’exemple en développant deux projets : E-gov et E-éducation. De même que les différents Codes seront révisés pour les adapter au contexte actuel.

David Ya
www.fratmat.info

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