Kah Zion « La visite d’Etat du président Ouattara dans l’Ouest reportée et non annulée »

Sem Alassane Ouattara, président de la République, chef de l’Etat, devait se rendre en visite d’Etat dans la région du Moyen-Cavally, composée des départements de Duékoué, de Guiglo, de Bloléquin, de Toulépleu, sans oublier Taï, Bangolo, voire le département de Man, du vendredi 13 au dimanche 15 octobre 2011. Mais aux dernières nouvelles, ce premier déplacement officiel du président de la République dans l’hinterland de la Côte d’Ivoire vient d’être reporté à une date ultérieure qui n’excéderait pas 40 jours. A l’analyse froide d’un homme de science, sans état d’âme, des raisons objectives militent en faveur de ce décalage temporaire et temporel. De prime à bord, il faut souligner que c’est un report, et non une annulation de la visite fraternelle et de travail que le président entend effectuer à l’Ouest. Car, il faut le préciser, le chef de l’Etat va dans la région du Moyen-Cavally à son initiative personnelle. On n’a pas vu une quelconque délégation de bouffons et de courtisans aller se prosterner à ses pieds pour qu’il entreprenne ce qu’il pense être de son devoir de faire pour le peuple de Côte d’Ivoire qui l’a élu. Peuple qu’il entend servir avec équité, et non point s’en servir. Et, c’est en droite ligne de la justice sociale qu’il a réservé sa première visite en interne au Grand ouest, pour marquer les consciences. Car, il sait mieux que quiconque les souffrances des peuples qui longent la frontière libérienne. Quant aux raisons objectives qui militent en faveur du report de la visite du président de la République, il faut se situer dans le contexte de l’importance de l’évènement pour mieux l’apprécier. On signalera que :

– dès l’annonce du déplacement du chef de l’Etat, un Comité d’organisation a été mis sur pied avec pour président, le Premier ministre, Soro Guillaume, et pour vice-président, le ministre d’Etat, ministre du Plan, Albert Mabri Toikeussse. En homme pointilleux, méticuleux, perfectionniste à la limite, et compte tenu de l’importance de l’enjeu, Alassane Ouattara a donné des instructions. Ce Comité s’est, effectivement, rendu sur le terrain pour voir, sonder, et constater les réalités que vivent les populations. Les commissions techniques sont parties dans la région du Moyen-Cavally et ont dressé un rapport circonstancié de l’ampleur des dégâts à l’Ouest : assainissement, route, sanitaire, école, etc. Des travaux lourds sont à effectuer. Il fut question, au cours des plénières des commissions, pour certains membres du Comité, de laisser en l’état la route dégradée entre Blolequin et Toulépleu pour donner une perception grandeur nature des réalités de l’Ouest.

De retour à Abidjan, le Comité d’organisation a rendu compte à qui de droit. Mieux, pour ne pas faire du saupoudrage, le Comité a recommandé un décalage de la date de la visite du président de la République. Ne serait-ce que pour réhabiliter les résidences où l’illustre hôte va passer son séjour. Au demeurant, une visite d’une telle importance prend un peu l’allure des fêtes tournantes de l’indépendance. La traçabilité du passage de Alassane Ouattara doit être, pas uniquement symbolique pour essuyer les larmes, mais être palpable sur le terrain. Alassane Ouattara était là, voici ce qu’il a fait pour nous. C’est de cela que le peuple se nourrit, du concret ! En tenant compte des réalités sur le terrain, le Comité d’organisation a demandé un report, et le chef de l’Etat a agréé cette demande. Avec la recommandation qu’il n’y aura pas de second report. Aussi, a-t-il dit au Comité de continuer à investiguer avec minutie sur tout : crimes, dégâts, infrastructures, tout doit passer au peigne fin pour que place à l’improvisation n’existe. En effet, le calendrier du président de la République est très chargé dans cette Côte d’Ivoire où, pendant 10 ans, on a trop dansé au lieu de bâtir.
– le problème d’insécurité demeure. Bien évidemment, il y a de l’amélioration dans les rapports entre les populations et les Forces républicaines de Côte d’Ivoire (Frci), sous l’œil vigilant des préfets, des secrétaires généraux de sous-préfecture, des sous-préfets, des chefs traditionnels et religieux. Mais il y a des velléités de menace. On se demande ce que ces personnes gagnent à boycotter la visite de M. Ouattara. Par exemple, du côté de Duékoué, des jeunes gens quittent le camp des réfugiés, la journée, pour aller s’entraîner à l’usage des armes dans la brousse, et la nuit tombée, ils rentrent tranquillement au camp et se comportent en inoffensifs réfugiés.

D’autre part, certains cadres Lmp, une minorité heureusement, se promènent de village en village, pour dire que bientôt il y aura l’apocalypse à l’Ouest, par conséquent, Alassane Ouattara ne restera pas au pouvoir pour longtemps. Donc, sa visite est inopportune. Ces mêmes cadres Lmp de l’Ouest reçoivent des instructions et de l’argent des exilés du Ghana, et même d’Europe pour saboter le déplacement du chef de l’Etat, et torpiller le processus. Un peu à l’image de ce qui se trame à Yopougon avec un soi-disant meeting de libération de Laurent Gbagbo. Mais, ce n’est pas tant ceux qui s’agitent qui posent problème. La crainte est du côté des populations qui veulent bien venir accueillir le président de la République. Elles demandent bien ce qu’il adviendra d’elles une fois que le chef de l’Etat aura quitté la région. C’est pourquoi, il est impérieux de ratisser large, et de façon systématique pour que la sécurité soit totale afin que ceux qui préparent l’apocalypse soient totalement et définitivement neutralisés pour le bonheur d’une région qui aspire à la paix comme toutes les régions de Côte d’Ivoire. L’Etat major général est interpellé : faux pas interdit. Il s’agit de montrer que la Côte d’Ivoire est bel et bien gouvernée.

Les autres cadres et élus Lmp et Rdhp qui souhaitent que la stabilité revienne instamment sont sur le terrain aux côtés des autorités administratives, traditionnelles, religieuses, politiques, pour conscientiser et mobiliser les populations pour accueillir l’illustre hôte qu’est Alassane Ouattara, président de la République , chef de l’Etat. Il faut, dès lors, agir dès à présent comme si la visite n’avait pas été reportée. Les livres blancs, les discours des porte-parole posant les problèmes réels des populations doivent être achevés avant le Jour-j. Il y va d’abord du bonheur des populations du Grand ouest.

Par Denis Kah Zion
Le Nouveau Réveil

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