Facilité Alimentaire – Renforcement des capacités aux techniques de capitalisation des expériences

Contribution

Economie / Programme de Facilité Alimentaire l’Union Européenne

Renforcement des capacités aux techniques de capitalisation des expériences

Dans le cadre de la mise en œuvre des activités du Programme de Facilité Alimentaire de l’Union Européenne, un processus de capitalisation des activités a démarré ; et devant permettre aux projets et acteurs impliqués de documenter et d’échanger leurs expériences. C’est dans cet esprit que le Fonds International de Développement Agricole (FIDA), la Fondation Rurale pour l’Afrique de l’Ouest (FRAO) et les projets concernés au Bénin, Programme d’Appui au Développement Rural (PADER) et en Côte d’Ivoire, Projet d’Appui aux Petits Producteurs Maraîchers dans les régions des Savanes (PPMS) ont organisé du mardi 08 au 11 novembre 2011 un atelier de formation des équipes desdits projets aux techniques de capitalisation des expériences dans les locaux de l’Office National pour le Développement de la Riziculture (ONDR) à Abidjan. Lequel atelier animé par Léopold Sarr et Adama N’diaye, deux experts venus de la Fondation Rurale de l’Afrique de l’Ouest (FRAO) Sénégal a enregistré la participation d’une équipe de trois (3) cadres du Bénin et d’une équipe de cinq (5) cadres de la Côte d’Ivoire auxquels se sont joints le Point focal du FIDA en Côte d’Ivoire et le Point focal des projets/programmes FIDA au Ministère de l’Agriculture de la Côte d’Ivoire. A l’entame il a été fait, par Adama N’diaye de la FRAO, un rappel de la genèse et des composantes du Programme de Facilité Alimentaire ainsi que les perspectives qui en découlent en matière de renforcement des échanges entre projets et pays sur les expériences capitalisées. Les équipes du Bénin et de la Côte d’Ivoire ont présenté le contexte, les composantes, les activités et résultats obtenus ainsi que les problématiques majeures relatives notamment à la durabilité des interventions du Programme de Facilité Alimentaire. Ces présentations ont permis de se rendre compte que les actions mises en œuvre par les deux pays regorgent suffisamment d’expériences à capitaliser. La première session a porté sur les échanges relatifs à ce qu’est la capitalisation ; (c’est-à-dire définition des concepts de capitalisation d’expérience, d’innovation, de bonne pratique et de gestion des connaissances). Par la technique de brainstorming, Adama N’diaye et Léopold Sarr ont amené les participants à cerner les contours et contenus de ces concepts avant d’en arriver à une définition partagée. Ainsi, la capitalisation d’expérience est un processus participatif d’identification, de collecte, de tri, d’organisation, d’analyse et de validation de l’information relative à une initiative donnée, en vue de la partager avec d’autres acteurs ou organisations en utilisant des supports adaptés. L’innovation est elle, définie comme « un processus qui ajoute de la valeur ou apporte une solution à un problème d’une façon nouvelle ». Quant à la bonne pratique, disons que c’est une expérience ou un processus ou une action innovante qui a abouti à des résultats probants ou des changements notoires dans une localité donnée qui peut être répliqué et/ou servir de sources d’inspiration ailleurs. Les caractéristiques d’une capitalisation d’expérience ont été définies ainsi qu’il suit la constitution d’un capital à partir d’informations et de connaissances ; la construction d’une identité propre à l’organisation ; la traçabilité, la lisibilité et la visibilité de l’expérience. Qu’en est-il pour le Concept de Connaissances ? Le Concept de connaissances est relatif à un ensemble précis et circonscrit d’informations issues d’expériences et de leçons tirées de la mise en œuvre d’activités, susceptibles d’apporter un changement ou d’inspirer des actions plus efficaces dans un contexte élargi pouvant alimenter un nouvel apprentissage et de nouvelles connaissances. La gestion des connaissances consiste à mettre en place de mécanismes et procédures pour réunir, organiser, présenter et diffuser l’information à temps aux acteurs et partenaires, mais aussi procéder à des évaluations de ces opérations ; apprendre des diverses institutions-partenaires, des organisations non-gouvernementales et surtout des groupes défavorisés qui ont des expériences que les projets peuvent exploiter. Les échanges sur ce qu’est la capitalisation ont été complétés par des réflexions sur le pourquoi de la capitalisation. Les objectifs de la capitalisation ont été alors cernés. Entre autres, produire de la connaissance pour améliorer des pratiques ; tirer les leçons pour améliorer la conduite des activités ou la conception de nouveaux projets ; inspirer d’autres acteurs de développement et de nouvelles politiques publiques ; conforter les partenaires et faciliter la mobilisation de ressources. Les formateurs se sont appesantis sur la différence entre les concepts d’évaluation et de capitalisation, ainsi que les conditions de réussite de la capitalisation. De ce qui précède, retenons que tandis que l’évaluation consiste à apprécier l’atteinte des objectifs d’un projet (souvent à mi-parcours et à la fin du projet), la capitalisation fait référence à des leçons à documenter et à partager à tout moment de la vie du projet. Les conditions de la réussite de la capitalisation d’expérience intègrent un engagement organisationnel/institutionnel : portage, ressources financières et temporelles, mobilisation des acteurs ; une disponibilité de capacités : collecte, analyse, synthèse, facilitation, auto-évaluation et auto-critique. Les bases du processus de capitalisation ont été jetées, en réponse à la troisième attente des participants : comment capitaliser ? La session intitulée « Identification des thèmes de capitalisation » a été ainsi abordée. L’identification d’une expérience a été définie comme étant le processus de repérage d’une expérience qui mérite d’être analysée et partagée avec d’autres acteurs. Elle répond à des objectifs précis, à savoir, identifier et valider le champ de capitalisation ; identifier et valider les thèmes de capitalisation ; hiérarchiser les thèmes de capitalisation. Par ailleurs, les experts de la FRAO ont procédé à l’auto-diagnostic de l’expérience retenue à l’aide d’outils appropriés dont le plus usité est la méthode SEPO (Succès ; Echecs ; Potentialités ; Obstacles/Contraintes). Pour la session relative à la description d’une expérience, l’équipe de la Côte d’Ivoire a choisi le thème suivant : « Processus de production des semences certifiées processus de riz et de maïs en Côte d’Ivoire ». Afin d’évaluer les résultats d’une analyse d’expérience, les facilitateurs ont proposé un exemple de grille d’analyse se présentant sous la forme d’un tableau à quatre (4) colonnes comprenant respectivement : Critères/indicateurs ; Incidence positive sur la réalisation des objectifs ; Incidence négative sur la réalisation des objectifs ; et Aspect non maîtrisé. Les participants ont eu droit à un exposé théorique sur la méthodologie de rédaction de la note sur la capitalisation ; à cet effet, les supports possibles de ladite note ont été présentés à savoir : livre, livret, brochure, article, poster, présentation powerpoint, film, CD. Le facilitateur Adama Ndiaye a indiqué qu’il doit y avoir un équilibre et une suite logique entre les différentes parties de la note. Pour les deux groupes pays les facilitateurs Adama Ndiaye et Léopold Sarr ont recommandé la prise en compte de toutes ces recommandations en vue de la préparation de l’atelier de février 2012 pour lequel ils devront se défendre devant leurs pairs des autres pays. L’Union Européenne (UE) intervient ainsi pour améliorer la sécurité alimentaire en Côte d’Ivoire à travers le programme de facilité alimentaire dont la mise en œuvre est confiée au Fonds international de développement agricole (FIDA). « Ça été une bonne contribution pour la Côte d’Ivoire de tirer profit de la capitalisation des expériences, on prêtera une attention à la démarche » a conclu madame KOUAKOU Cécile, coordonnatrice du Projet d’appui aux petits producteurs maraichers dans les régions des savanes (PPMS). La Facilité Alimentaire contribue à la réduction de la pauvreté en milieu rural.
Source : Programme de Facilité Alimentaire de l’Union Européenne Côte d’Ivoire

Photo : Champ de riz
Légende : La production de semences certifiées, gage de performance agricole

Par Patrice Kouakou

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