Adresse au procureur Ocampo: Au nom d’un farfelu équilibrisme, qu’on ne confonde pas bourreaux, victimes et libérateurs !

Adresse au procureur Luis Moreno Ocampo de la CPI: Au nom d’un farfelu équilibrisme, qu’on ne confonde pas bourreaux, victimes et libérateurs !

Une plongée heuristique en plein cœur de l’histoire récente de notre chère nation, la Côte d’Ivoire, autorise une parfaite intellection des intrigues politiques, des
machinations diaboliques qui l’ont tant endeuillée et freiné son évolution.

Tout a véritablement débuté avec le coup d’Etat de 1999 qui porta le général Guéi au pouvoir. Novice en politique et peu rompu à ses arcanes, il sera victime de la malice et de la roublardise du nouveau pensionnaire des cellules de la CPI, l’ex Président Laurent GBAGBO. Suite aux conseils scabreux de son nouvel allié qui le poussa à rompre les amarres avec la valeureuse et vaillante soldatesque qui lui offrit les rênes du pouvoir sur un plateau d’or et à se parjurer, il s’entoura d’idéologues délurés, tous de la chapelle frontiste, dont Moïse Lida Kouassi, titulaire, dit-on, d’un curieux doctorat en stratégies militaires, de feu Emile Boga Doudou, avocat au barreau d’Abidjan n’ayant jamais remporté de procès, même les plus aisés, du professeur d’économie, père de la fantasmagorique monnaie flottante et bien d’autres… Dès lors, le général Guéi va s’adonner à l’érection d’une série, une kyrielle de mauvaises décisions allant jusqu’à l’assassinat de certains de ses frères d’armes (Diomandé Souleymane, Sansan Kambiré), à infliger le martyre, des traitements inhumains à d’autres dont le commandant Chérif Ousmane qui a eu les dents arrachées à la pince sans anesthésie par le tristement célèbre Lieutenant Boka Yapi, décédé au Benin, le commandant Issiaka Ouattara dit Wattao qui porte encore les séquelles de la torture sans nom qui lui a été infligée, l’élimination de la course à la présidentielle de l’année 2000 sur la base de fallacieux alibis du candidat du PDCI, le Président Henri Konan Bédié, et celui du RDR, le Président Alassane Dramane Ouattara, via le Président du conseil constitutionnel d’alors, le magistrat hors hiérarchie Tia Koné, pour ne retenir comme candidatures significatives, que la sienne et celle de son affidé de circonstance, Laurent GBAGBO, avec qui, il avait passé un deal, comme on le dirait, dans un niveau de langue relâché. La suite, on la connaît : victime de la félonie de ses hommes de main, en l’occurrence le général Mathias Doué, Directeur de campagne qui sera plus tard nommé chef d’état major et Henri César Damalan, envoyé comme attaché militaire à l’ambassade de Côte d’Ivoire en Russie par le Président GBAGBO, le général Guéi sera battu à plate couture et tentera, avec sa garde prétorienne chapeautée par le lieutenant Boka Yapi, de confisquer le pouvoir. Bénéficiant du soutien actif du gouvernement Jospin et d’une maréchaussée nationale fidèle à sa devise ‘’pro patria pro lege’’, Laurent GBAGBO sera installé comme Président de la République de Côte d’Ivoire. Fortement entachée de graves irrégularités avec surtout la mise à l’écart des poids lourds de politique ivoirienne, le peuple qui, pour marquer son désaccord, a boudé cette consultation électorale (plus de 73% d’abstention), demandera la reprise pure et simple du scrutin à travers des manifestations éclatées à travers le pays. Comme réponse à cette requête plus que légitime, le régime GBAGBO mit en branle sa machine à tuer. Plusieurs morts exécutés par balle ont été dénombrés à l’issue de ces évènements dont le fameux charnier de Yopougon avec une quarantaine de victimes lâchement abattues par une armée tribale. Couvant certainement secrètement déjà en lui une haine viscérale pour le ressortissant du nord, cette aversion injustifiée ira crescendo à partir de ce moment. Laurent GBAGBO ne s’en cachera d’ailleurs plus. Le concept d’ivoirité, conçu dans un cadre exclusivement culturel pour mettre en exergue les particularités ivoiriennes, la cosmogonie de l’Homme ivoirien et ses traits culturels, sera politiquement récupéré par le nouveau pensionnaire des geôles gelées de la Haye, épaulé par certains ultranationalistes se réclamant de son idéologie nauséabonde dont le très bouillant Charles Blé Goudé, et instrumentalisé comme facteur de ségrégation, de catégorisation des ivoiriens. Taxés d’étrangers venus dépossédés de leurs terres, de leurs richesses les ‘’vrais ivoiriens’’ c’est-à-dire eux, les ressortissants de la partie septentrionale de la Côte d’Ivoire seront désormais voués aux gémonies, mis au banc de la société, pourchassés et quelquefois, sur la base de prétextes montés de toute pièce, sauvagement trucidés. Ainsi lorsque vous vous appeliez Ouattara, Konaté, Soro, Traoré, Diarra, Timité, Dosso… vous étiez systématiquement traités de ‘’boyorodjan’’, d’allogène Burkinabé, Malien, Sénégalais, Guinéen … Ceux qui avaient l’audace de présenter leur carte d’identité lors des contrôles de routine se les voyaient retirés et déchirés parce que n’en étant pas dignes selon leur mystérieuse logique. Aussi, se vêtir d’un boubou faisait également de vous un étranger, un Moré, un Sarakolé à écraser comme un cafard. Dans une interview accordée à la télévision Burkinabé en 2006, plus précisément à l’émission intitulée ‘’Actu – Hebdo’’, le Premier Ministre Guillaume Soro affirme lui-même avoir été victime d’un traitement réifiant et humiliant de la part d’un élément de la police nationale, revenant d’une visite amicale un soir avec un de ses amis d’ethnie Bété. Aux dires de Monsieur le Premier Ministre, le policier en question s’est tout de suite offusqué lorsqu’il a vu sa pièce d’identité et a reproché à l’ami de la tribu Bété de faire chemin avec un Burkinabé, un mossi venu arracher leur pays. Naturellement, ces faits d’une gravité avérée, ne pouvaient que conduire notre pays dans l’impasse. Plus grave, dans leur scélérat dessein de mettre à mal le nordiste, les admissions aux différents concours organisés par la fonction publique, l’école de police, l’école de gendarmerie, l’école nationale d’administration, l’école normale supérieure etc. se faisaient sur des bases ethniques, claniques. Les preuves fourmillent dans ce sens. Le commissaire divisionnaire Dja Blé, Ministre de la Sécurité intérieure dans le gouvernement du Premier Ministre Charles Konan Banny, a du faire reprendre un concours d’entrée à l’école de police au motif que les admis, curieusement, étaient presque tous d’ethnie Bété, Dida, Akyé ou Guéré, ethnies favorables au chef de l’Etat d’alors, comme s’il n’y avait pas d’intelligences au nord. Dans les universités, grandes écoles et établissements secondaires du pays, la fesci, bras séculier du pouvoir, semaient la terreur, détenaient des salles de tortures où les ‘’infidèles’’ étaient déportés et soumis à toutes sortes d’horreurs. Les morts étaient par la suite enterrés sur le campus dans des tombes de fortune qui ont été découvertes lors des travaux de réhabilitation de l’université de Cocody. Nombre d’étudiants d’ethnie Malinké, Baoulé, Yacouba ont du s’expatrier pour échapper à la furie meurtrière de ces chiens de guerres déguisés en étudiants. Drigoné Faya, Doumbia Major, Karamoko Yayoro en sont des témoins vivants. Vue cette fascisation de la Côte d’Ivoire, ces dérives inqualifiables, le sociologue Belge Benoît Scheuer a du réaliser un documentaire intitulé ‘’Côte d’Ivoire : poudrière identitaire’’ avec des témoignages poignants à l’effet d’interpeler les autorités ivoiriennes à plus de responsabilité et d’équité dans le traitement des citoyens. Un plateau télévisé a été organisé à l’époque avec des invités triés sur le volet dont Mamadou Ben Soumahoro, spécialiste de coups de gueule incontrôlés et intempestifs, érigé ce soir-là en artificier, déblatérant tout une flopée de propos orduriers à l’endroit de l’Occident et de son fils qui, pourtant, n’avait fait que jouer son rôle d’éveilleur de conscience, d’éclaireur en prodiguant, à travers son film, de sages conseils. Manifestement, une crise identitaire avait pris corps en Côte d’Ivoire, pensée, voulue et actionnée par le désormais voisin de cellule de Charles Taylor et ses laquais. Mais, dans une existence donnée, ce qu’on ne peut négocier, c’est bien son identité. Cette situation ne pouvait donc perdurer. Par ricochet, c’est ce leitmotiv de reconquête de son identité piétinée, bafouée par ces êtres amoraux qui conduira à la rébellion du 19 Septembre 2002 revendiquée par le MPCI, le MPIGO devenus forces nouvelles suite à la table ronde de Marcoussis avec comme Secrétaire général représentatif par excellence, le Premier Ministre Guillaume Soro, qui consacrera la partition de fait du pays. Aller à une rébellion marque l’ultime étape du désespoir et personne ne peut s’en réjouir. Mais il y a des moments où la violence ne peut plus être évitée.

A l’impossible, nul n’est tenu. On peut l’asserter en toute objectivité : cette sédition qui, certes, ne saurait être défendue au plan moral, toute analyse faite, tient ici lieu de légitime défense. Il fallait agir ou se laisser mourir vue la machine infernale mise en place par le despote Laurent GBAGBO. Ce fut une occasion de plus pour ce satrape sanguinaire de régler un certain nombre de comptes dans la partie du pays sous son contrôle en créant avec son épouse, les escadrons de la mort qui ont écumé la ville d’Abidjan. On peut rappeler pêle-mêle les lâches assassinats du général Guéi et de son épouse aux premières heures de la rébellion, du capitaine Fabien Coulibaly, aide de camp du général Guéi, du capitaine Dosso, aide de camp du Premier Ministre Alassane Dramane Ouattara, de Camara H, comédien, des journalistes Guy-André Kieffer et Jean Hélène, de Téhé Emile, de la tentative d’assassinat manqué de Monsieur Alassane Ouattara et de son épouse grâce à l’intervention énergique de l’ambassadeur de France en Côte d’Ivoire au moment des faits, feu Renaud Vignal et de l’ambassadeur de l’Allemagne, l’ayant accueilli à son domicile pour le protéger des malfaisances des assaillants. Cette période marque le début d’une période sanglante où Laurent GBAGBO et ses hommes assujettiront le peuple de Côte d’Ivoire à toutes sortes d’inhumanités. Toute manifestation, toute protestation en vue de la restauration et du respect des canons de la démocratie est réprimée dans le sang, avec une violence et une barbarie jamais vues. A titre illustratif, rappelons que plus de trois-cents personnes ont perdu la vie en 2007 lors d’une marche de protestation organisée par le RHDP contre les dérives fascistes du pouvoir Gbagbo. Les hélicoptères MI 24 de fabrication russe, pilotés par des mercenaires Biélorusses, volant à très basse altitude, pourchassaient les militants dans les rues d’Abidjan et les abattaient à coup de jets de grenades défensives et d’armes automatiques. C’était vraiment l’horreur. Et ce climat infernal digne des films de guerre artificiellement créé par les stratèges militaires à la solde de GBAGBO rythmera le quotidien des ivoiriens jusqu’aux présidentielles de 2010, obtenues à la Pyrrhus. Cela après plusieurs voltefaces spectaculaires et reniements de signatures ignominieux du locataire du palais présidentiel, son Excellence Koudou 1er, propriétaire par indivis de toutes les richesses de la Côte d’Ivoire, de la Côte d’Ivoire elle-même et des vies des ivoiriens. Ces élections qui ont restitué le poids politique réel du prophète des ivoiriens, malgré toutes les intrigues ourdies, constitueront à jamais une parenthèse très sombre de la jeune histoire de notre pays. Refusant le verdict des urnes pourtant authentifié par nombre de scrutateurs de l’Onu et de l’union européenne, Laurent GBAGBO, qui s’est autoproclamé détenteur exclusif de cette terre d’Eburnie et de toutes ses richesses, aidé de ses miliciens et mercenaires recrutés et organisés par le commandant de la garde républicaine, le général de brigade Dogbo Blé, réserveront au peuple de Côte d’Ivoire des monstruosités inimaginables : autodafé, holocauste, largage d’obus sur des marchés, et même des cimetières, assassinats d’enfants, de femmes, de vieillards, d’impotents… au moyen de chars, ensevelissements d’albinos vivants pour des rites vertement recommandés par la myriade de magiciens, de féticheurs et de marabouts à travers le monde que le christ de Mama s’était octroyés avec l’argent du contribuable ivoirien. Un bilan estimatif indique trois mille morts. Mais sans attiger, le nombre d’individus exécutés incognito par les services secrets de Laurent GBAGBO et de sa sinistre épouse, Simone Ehivet, et sommairement inhumés, est inquantifiable. A l’ouest du pays, ce fut l’hécatombe. Les mercenaires libériens recrutés par l’ex Directeur général du port autonome d’Abidjan Monsieur Marcel Gossio, l’ex Directeur général de la douane, Monsieur Alphonse Mangly, Monsieur Alphonse Voho Sahi, Ministre de la culture et de la francophonie dans le gouvernement illégal formé par Laurent GBAGBO après sa forfaiture, Monsieur Paul Dokoui, journaliste et responsable de la chaîne de radio fréquence 2, y ont installé la chienlit en tuant, pillant, violant des femmes. Cette région de notre pays, contrairement aux rapports truffés de contrevérités de certaines ONG aux ordres, mendiantes notoires qui se délectaient à la soupe présidentielle lorsque leur champion tenait encore les rênes du pouvoir, n’a retrouvé une relative accalmie que suite à l’intervention énergique du commandant Fofana Losseni, com-zone ouest et de ses hommes, dont la puissance de feu a fait détaler comme des hyènes dératées, ces mécréants à la soif inextinguible de sang humain. A Abidjan où régnaient dans certains quartiers, des scènes insupportables d’exécutions d’individus humains par de jeunes miliciens coptés et instrumentalisés par les illuminés de la chapelle frontiste, il a aussi fallu les actions conjuguées des commandants Ousmane Chérif, Koné Zakaria, Morou Ouattara, Ouattara Issiaka, Coulibaly dit Ben Laden pour mettre fin au martyre sans nom infligé aux populations proches du RHDP par les soldats, miliciens et tueurs à gages de GBAGBO. Les enquêteurs de la CPI envoyés en Côte d’Ivoire aux fins d’enquêtes par le Procureur Moreno ont du se rendre compte de l’ampleur des boucheries orchestrées par les hommes de GBAGBO. Votre humble serviteur qui écrit ces pages, a lui-même, porté par la grâce de la transcendance, échappé à la furie meurtrière de ces assassins disséminés à travers tout le pays. Je suis enseignant, plus précisément, professeur certifié de philosophie au lycée moderne 1 de Bondoukou. Pendant cette crise postélectorale, ayant eu l’outrecuidance de m’opposer avec fracas et cliquetis au hold-up tenté par Laurent GBAGBO et ses hommes, j’ai écopé d’une illégale coupure de solde assortie d’une radiation des fichiers de la fonction publique par Monsieur Kouamé Sékré Richard, Ministre du tourisme et de l’artisanat dans le gouvernement fantoche de Koudou 1er, épaulé par nos collègues militants FPI et se réclamant de la mouvance présidentielle. Non satisfaits d’une telle réalisation satanique, nos têtes (quelques collègues et moi-même, proches du RHDP) avaient été mises à prix. C’est après avoir échoué dans leur machiavélique entreprise de nous faire passer de vie à trépas, qu’ils ont ouvert le feu, en partance pour Abidjan, à Agnibilékro sur des manifestants aux mains nues, fauchant ainsi dans la fleur de l’âge, de nombreux jeunes gens. Si Monsieur Sékré Richard s’est réfugié au Ghana, ses comparses, eux sont bien présents dans la ville de Bondoukou. Nous proposons donc notre gratuite collaboration à l’effet de mettre sous l’éteignoir ces bandits, ces délinquants au palier suprême de l’abjection morale.

Cet historique, pour vous signifier, Monsieur le Procureur, que dans votre noble logique de réparer les torts qui ont été commis en infligeant des peines sévères aux auteurs, il va falloir faire preuve de beaucoup de discernement pour ne pas laisser divertir votre subtile attention par les ratiocinations et grossières affabulations diffusées çà et là par le Fpi et ses partis satellites. Aussi, par certains écrivains en mal de gloire obligés de marchander leur plume pour se sustenter comme Calixthe Béyala, Tierno Monenembo ; également par certaines organisations des Droits de l’Homme mues plutôt par des objectifs stomacaux que de quêter la vérité. Par souci de je ne sais quel équilibrisme, ceux que le Fpi et ses ouailles demandent de mettre aux arrêts pour crime contre l’humanité, chef d’accusation d’ailleurs loin d’être avéré, c’est-à-dire les commandants Fofana Losseni, Ouattara Issiaka, Ousmane Chérif, Koné Zakaria, Morou Ouattara, Kouakou Foffié, le Premier Ministre Guillaume Soro et le Président Alassane Dramane Ouattara, sont nos véritables libérateurs, nous, victimes. Nous pouvons encore parler de la Côte d’Ivoire parce que ces braves et audacieux soldats ont opposé une résistance farouche aux velléités tyranniques, fascisantes, mieux lucifériennes de ce dangereux psychopathe à lier que vous détenez dans vos geôles de la Haye. L’inventaire des armes terrifiantes (défoliants, obus de destructions massives, hélicoptères de combat MI 24) achetées avec notre argent de petit pays en voie de développement, en dit long sur sa volonté qui était de faire disparaître ce pays au cas où le contrôle lui échapperait. Lorsque quelqu’un éructe, qui plus est, chef d’Etat d’un pays, une phrase aussi effrayante que celle-ci « mille morts à droite, mille morts à gauche, moi, j’avance ! » ou encore cette image plus qu’éloquente « Lorsque vous arrivez en brousse et que vous constatez que tout est sens dessus dessous et que vous cherchez à vous enquérir de ce qui s’est passé là, on vous dira certainement qu’un homme s’est battu là et il est mort. Mais avant de mourir, il s’est débattu. » Jugez-en vous-même, Monsieur le Procureur ! Lors de ce procès qui s’ouvrira certainement Lundi avec la première comparution du prévenu, vous vous rendrez vous-même compte de l’arrogance, de la désinvolture caractéristique de cet être ubuesque. Cet homme représentait un danger non seulement pour la Côte d’Ivoire mais aussi et surtout pour toute l’Afrique. Faussement présenté par des pseudos intellectuels africains et occidentaux comme un militant panafricaniste, sa haine contre l’étranger, inconsidérée, était sue de tous. Ce sont des milliers de planteurs d’origine malienne, burkinabé, guinéen … qui étaient, sous ses ordres, chassés dans les forêts comme du gibier et froidement abattus par des populations autochtones gorgés de slogans nationalistes. Nous qui avons eu la chance d’être encore en vie le devons certes à Dieu mais aussi à ces héros précités dont la transcendance s’est servi comme outils pour nous protéger des tentations génocidaires de ces rebuts de l’humanité. Nous devons une fière chandelle à ces hommes qui se sont distingués par leurs qualités exceptionnelles. Ils sont nos libérateurs des rets de la souffrance incarnés par le régime frontiste. Par définition, le libérateur est celui qui sauve, qui délivre de la captivité ou de l’oppression. En revanche, le bourreau, est une personne d’une grande cruauté qui fait souffrir physiquement ou moralement des personnes de son entourage. Nous, victimes, qui avons subi les conséquences préjudiciables des violences physiques ou morales à nous infligés, sommes plus que reconnaissants à nos bienfaiteurs et demandons qu’ils soient célébrés. Alors, pas d’amalgames, Monsieur le procureur ! Quand on se lance dans une action de libération, de délivrance d’un peuple pris en otage comme ce fut le cas en Côte d’Ivoire sous le régime GBAGBO, il faut nécessairement prévoir des dommages collatéraux, des pertes en vie humaine, cela, à notre corps défendant. Lorsque le bourreau refuse de se plier aux injonctions, s’enferme dans un entêtement obstiné, l’ultime recours possible reste la violence que personne de sensée ne souhaite véritablement. Devant l’humanitaire, opter pour la violence en dernière instance est parfois salutaire et partant, se justifie pleinement malgré les désagréments, les pertes en vie humaine. C’a été vrai pour la Libye où, dans l’optique de mettre un terme à la dictature de Muammar al-Kadhafi, l’Otan a du opérer des raids aériens qui ont fini par avoir raison de la détermination des soldats et mercenaires pro-Kadhafi. Saddam Hussein a également subi le même sort sous le bombardement nourri des forces alliées et a fini par être capturé, jugé et pendu. Alors, Monsieur le Procureur, sous le prétexte fallacieux d’un équilibrisme insensé, qu’on ne sacrifie pas la justice en la maquillant de nos volontés personnelles. Le bourreau, la victime et le libérateur ne doivent pas être logés à la même enseigne.

DIARRA CHEICKH OUMAR
Professeur certifié de philosophie
Lycée moderne 1 Bondoukou
Doctorant en sciences politiques
E-mail : diarra.skououmar262@gmail.com

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