Sikensi Affrontements Frci-Populations Et si c’était une forme de revendications ?

Plateau, Yopougon, Vavoua, hier Sikensi. Pour ce seul mois de décembre, des éléments des Frci se sont illustrés de la plus mauvaise manière qui soit dans le milieu des hommes en treillis. Bavures et actes de vandalisme ont écorné l’image de la grande muette au point où des organisations internationales tirent la sonnette d’alarme pour interpeller les pouvoirs publics. International Crisis Group dans son dernier rapport stigmatise la criminalisation de l’armée ivoirienne. Et on a beau jeu de s’interroger sur le comportement des hommes en tenues. Il semble difficile de trouver une réponse au regard des lois qui régissent ce corps de métier. Après les événements de Vavoua le 18 décembre dernier, le chef de l’Etat, Alassane Ouattara, a pris des mesures. Celles-ci ont eu un effet immédiat à Abidjan où il est désormais rare de voir des véhicules estampillés Frci ou de noms de chef de guerre sur des véhicules. On n’osait plus imaginer la répétition des actes qui ont conduit à la sortie et aux injonctions du président de la République. Mais voilà que des émeutes meurtrières impliquant encore des Frci à Sikensi viennent contrarier les efforts du chef de l’Etat. Il faut pousser la réflexion loin après ces événements. Qui a écouté des Frci à certains barrages nocturnes à Abidjan devait avoir des indices sur le mobile caché de ces hommes en tenues dont nombreux sont des supplétifs. En clair des faux militaires. ‘’Nous ne sommes pas payés’’, lancent souvent ces éléments aux barrages. Avec ces actes répétitifs d’éléments voyous (le mot est du chef d’état-major général), n’est-ce pas une manière de revendiquer et se faire payer d’hypothétiques dus ? Des éléments ont souvent clamé haut et fort que l’Etat leur doit la somme de 2 à 5 millions de FCFA chacun. Rumeurs ou intox ? Dans tous les cas, le président de la République ne doit-il pas se saisir de cette question pour recevoir et rassembler tous les éléments en caserne pour leur tenir un langage de vérité, mais toute la vérité sur cette question de pécule ? Un langage de vérité et aussi une éducation des soldats pour leur apprendre à ne jamais rendre justice, ni utiliser leur position pour régler des comptes. L’apaisement pourrait être à ce prix.
SD

L’Intelligent d’Abidjan

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